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Le combat d’un malvoyant - Vivekanand : «Je veux travailler et être indépendant»

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Vouloir c’est pouvoir, dit-on. Sauf que même quand on veut très fort, des obstacles nous empêchent de réussir. À 30 ans, Vivekanand Gaungoo se donne toutes les peines du monde pour trouver un emploi à temps plein. Il lance un appel en ce sens.

Vivekanand, 30 ans et benjamin de la famille Gaungoo, habite Plaine-de-Gersigny, à Flacq. Il cumule des petits boulots à droite et à gauche pour se faire un peu d’argent de poche. Son souhait le plus cher, c’est d’être embauché à plein temps. Il a fait plusieurs demandes en ce sens, mais en vain. Il explique : « Depuis la naissance, je suis malvoyant des suites d’une cataracte qui n’a pu être soignée et ma vue n’est que de 15 %. Ce handicap ne m’a jamais découragé. J’ai toujours voulu faire les choses par moi-même afin d’être autonome. » Le seul obstacle, c’est que Vivekanand n’a jamais pu trouver d’emploi permanent.

J’ai fait du bricolage. J’ai été maçon, même si ce n’était pas rentable... J’ai aussi eu la malchance de tomber sur des patrons malhonnêtes»

Il a cessé sa scolarité au début du secondaire, car il ne pouvait pas s’adapter. « Au collège, les choses se sont compliquées. Je n’arrivais pas à suivre le cursus, qui n’était pas adapté pour moi. J’étais à la traîne et j’ai donc dû abandonner le collège. » Par la suite, il s’inscrit au Centre Lois-Lagesse à Beau-Bassin, mais sa situation ne s’améliore pas et il quitte l’établissement. Malgré ce double échec, Vivekanand ne baisse pas les bras.

Il trouve des petits boulots ici et là pour avoir un pocket-money. « J’ai fait du bricolage. J’ai été maçon, même si ce n’était pas rentable, mais il y a des jours où je me retrouve à la maison à ne rien faire », confie le jeune homme. « J’ai aussi eu la malchance de tomber sur des patrons malhonnêtes. Dans mon précédent emploi, je travaillais tous les jours et je faisais des heures supplémentaires, mais je n’obtenais que Rs 5 000 mensuellement. J’étais découragé et j’ai démissionné en décembre 2018. »

Des rêves plein la tête

Déterminé et ambitieux, Vivekanand souhaite un travail qui lui permettra de se construire une maison. « Je veux voler de mes propres ailes, ne plus dépendre de mes parents et avoir un toit. Je donnerai le meilleur de moi-même dans la compagnie qui voudra m’employer. Je vais relever le défi. » Son père Vinod, 61 ans, affirme avoir tout fait pour que son fils soit en bonne santé. « Il a subi plusieurs interventions depuis petit et nous avons tout tenté pour qu’il retrouve une vue normale, mais hélas, cela n’a pas été possible. De mon côté, je serai bientôt retraité et je ne pourrai plus subvenir à ses besoins. Ce serait bien que Vivekanand trouve un travail. » Sa mère Sulmadevi, la cinquantaine, estime que son fils devrait obtenir un emploi. « Le gouvernement encourage les personnes handicapées à travailler, mais il faudrait aussi que leurs droits soient respectés et qu’ils soient égaux face aux autres employés. »

vivekanand
Vivekanand entouré de sa mère Sulmadevi et de son père Vinod.

Les lois du travail applicables aux personnes à handicap

Leevy Frivet, attaché de presse au ministère du Travail, explique : « Les lois du travail sont les mêmes pour tous. Il n’y a pas de lois spécifiques pour les personnes à handicap et le gouvernement les encourage à travailler, à condition que leurs droits soient respectés comme des personnes normales. Sinon, des sanctions sont envisageables en cas du non-respect des lois. »


Aarthi Burtony : «Il ne faut jamais accepter la discrimination»

Aarthi Burtony (activiste des droits des personnes en situation de handicap) indique qu’en général, il y a de fréquentes discri-minations qu’on ne peut nier. « La meilleure chose, c’est de rapporter les cas aux autorités, dont le Training and Employment of Disabled Persons Board et l’Equal Opportunities Commission, afin de remédier à la situation. Premièrement, il ne faut jamais accepter d’être victime de discrimination ni s’y soumettre.Cela évite de souffrir en silence. J’invite donc ceux qui s’estiment lésés à dénon-cer et à trouver la force et le courage d’aller de l’avant, si besoin est. »


Reynolds Permal : «Si la personne est introvertie, il est clair qu’elle sera une proie facile»

reynoldsInterrogé à ce sujet, Reynolds Permal, directeur de Lizie dan la main – Union des Aveugles de l’île Maurice) énumère les difficultés auxquels font face les aveugles et les malvoyants pour trouver du travail. Selon ses dires, cela provient parfois de la personnalité des concernés. « Si la personne est introvertie, il est clair qu’elle sera une proie facile pour les employeurs, mais par contre, s’il a du caractère, ce ne sera pas facile de la berner. » 



Si vous voulez aider Vivekanand à trouver un emploi, veuillez le contacter sur le 5757-9123.

 

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