Le combat de Melita : son époux, atteint d’une tumeur au cerveau, doit se rendre en France

Depuis un mois, la vie du couple Melita et Jason Vengadasalon a basculé. Ce dernier apprend qu’il a une tumeur au cerveau et doit se rendre en France pour des soins. Ce déplacement coûte une fortune et il est parfois découragé. Sauf qu’à ses côtés, sa femme a suffisamment de courage pour eux deux et remue ciel et terre pour que son époux soit guéri. 

Une petite attention, un petit mot de remerciement, une accolade… tous les gestes de Jason, 30 ans, envers sa tendre moitié, Melita, 29 ans, sont devenus des moments forts en émotions. Pour la jeune femme, il est alors difficile de retenir ses larmes. D’habitude, elle ne se laisse pas aller devant lui. Ses larmes, ses cris, ses peurs, elle les évacue le plus souvent dans la salle de bains. C’est son petit moment à elle. L’eau qui coule semble emporter les larmes qu’elle verse loin de lui et lorsqu’elle sort de la petite pièce, elle est parée de son plus beau sourire pour apporter courage et bonne humeur à Jason. 

Ce dernier est malade depuis environ un mois. Cela fait, en tout cas, un mois depuis qu’il va de plus en plus mal et qu’il sait qu’il a une tumeur à la tête. « Suite à un accident de la route, il a commencé à avoir des douleurs et malgré les médicaments, cela empirait. Lorsque nous nous sommes rendus à l’hôpital, ils nous ont dit que c’était un kyste, mais par la suite, ils ont commencé à parler de cancer, de tumeur », explique Melita. Cette dernière avance que le médecin lui a d’abord fait savoir qu’il ne prendrait pas le risque d’opérer son mari, puis a proposé de l’envoyer en Inde, avant de revenir sur ses propos et lui demander si elle est d’accord qu’il soit opéré à Maurice. 

Melita indique qu’elle n’a pas voulu aller de l’avant avec sa proposition par manque de confiance. « Il a, à plusieurs reprises, évoqué qu’il ne savait pas exactement ce que c’était, que c’était très risqué de faire cette opération car il pouvait devenir complètement invalide ou perdre la vie. Comment voulez-vous que j’accepte que cette même personne procède à une intervention chirurgicale ? » s’écrie-t-elle. Elle raconte également qu’elle a fait face à une terrible épreuve récemment à l’hôpital, ce qui a augmenté sa crainte. « J’étais enceinte mais j’ai perdu mon bébé. Cela est dû à la manière dont j’avais été auscultée par un gynécologue du privé. Je suis allée à l’information desk pour porter plainte, finalement beaucoup de personnes m’ont dit de laisser tomber car je n’arriverais jamais à prouver sa culpabilité ». 

La jeune femme, médaillée aux derniers Jeux des îles, travaille désormais comme prof de sport dans un établissement secondaire. Elle explique que chaque jour est devenu pour elle un vrai combat. « Le seul fait de voir Jason dans cet état me fend le cœur ». Ce dernier a dû arrêter de travailler, suivant les conseils de ses médecins. « Il travaillait comme chauffeur et il est dangereux de transporter des employés dans son état. Ainsi, il passe désormais ses journées à la maison. Parfois il va bien, mais il a des douleurs régulièrement. Il ne peut pas se pencher et je dois l’aider de temps en temps. Cette tumeur lui a causé des pertes subites de la vue et aussi des engourdissements dans le bras et la jambe. Quand il va un peu mieux, je l’emmène faire un tour au supermarché, notre unique sortie du moment, pour qu’il se change les idées. C’est là qu’il compte ses roupies pour m’acheter une petite fleur. Il le faisait avant, mais quand il le fait maintenant, je me sens très mal, car il semble me dire au revoir et ne cesse de me dire merci. Parfois, avant de s’endormir, il me serre dans ses bras et me dit qu’il ne se réveillera peut-être pas demain ». 

Le soutien des proches 

Heureusement qu’elle peut compter sur ses proches et amis, confie-t-elle. « Mes parents et ma petite sœur sont mes confidents. C’est dans leurs bras que je pleure parfois. Ma sœur est mon épaule. Outre ma tante, c’est elle qui reste avec mon mari pendant la journée quand moi je dois aller travailler. Quant à mes parents, ils viennent tous les weekends pour nous tenir compagnie. Au travail, je peux aussi compter sur les collègues ainsi que sur le Manager. Ils voient quand je ne vais pas bien et savent trouver les mots justes pour me remonter le moral. Heureusement qu’en classe, ça va mieux. Pouvoir passer du temps avec les élèves et les écouter, est une échappatoire ». Elle ajoute que les proches de Jason, eux, se concentrent sur la levée de fonds. 

Effectivement, ils sont plusieurs personnes à s’être mobilisées pour Jason. 

« C’est une personne joviale, et il est surtout très généreux. C’est un touche-à-tout qui n’hésitait pas à aider son prochain. Il est très connu dans la région de Floréal où on habite ». Son plus grand soutien reste sa femme, qui ne cesse de chercher des moyens pour financer son déplacement en France. « Je sais qu’il aurait fait la même chose pour moi. D’ailleurs, au début de mes études, c’est lui qui payait mes frais d’université car je ne travaillais pas. Il me soutient toujours, en m’encourageant pour que je termine mes études et pour que je n’abandonne pas. Aujourd’hui, c’est lui qui a besoin de moi et jamais je ne lâcherai, je ne baisserai pas les bras… »