L’homme d’affaires Maminiaina (Mamy) Ravatomanga, qui répond de trois accusations provisoires, n’a pas comparu, le jeudi 20 novembre 2025, devant le tribunal de Port-Louis. Son médecin estime qu’il est inapte à se présenter devant l’instance. Dr Mamode Aniffkhan Yearoo, cardiologue, a produit un certificat médical à cet effet.
Arrêté depuis le 24 octobre 2025, Mamy Ravatomanga, 57 ans, est en observation à la clinique Premium Care, à Phoenix, au lieu d’être en cellule policière. C’est depuis le 14 novembre 2025, lorsqu’il a obtenu l’autorisation de l’hôpital Victoria à Candos de quitter l’établissement. Le repos pendant deux semaines lui est conseillé.
La Financial Crimes Commission (FCC) a maintenu son objection à la demande de libération sous caution de l’accusé. Cette requête sera débattue le 27 novembre 2025.
Le jeudi 20 novembre, Dr Ahmud Soreefan, consultant en charge de la section cardiologie à l’hôpital Victoria de Candos, et le Dr Mamode Aniffkhan Yearoo, cardiologue, ont été entendus sur l’état de santé de l’homme d’affaires malgache. Ce dernier est représenté par Mes Joy Beeharry, Siddhartha Hawoldar, Khushal Lobine et Devina Deonarain.
Interrogé par Me Trishul Naga, l’avocat de la FCC, Dr Ahmud Soreefan a affirmé que le 10 novembre 2025, il a ausculté le magnat malgache à l’hôpital Victoria à Candos. Il indique que ce dernier souffre d’une maladie coronarienne sévère (severe coronary artery disease). Il a aussi précisé que deux stents ont été placés dans deux artères de l’homme d’affaires malgache et que, le 14 novembre 2025, il l’a autorisé à quitter l’établissement hospitalier avec une recommandation de deux semaines de repos. Le spécialiste a indiqué qu’il devra de nouveau examiner le patient le 27 novembre 2025.
D’autre part, le Dr Ahmud Soreefan a indiqué à la Cour que l’homme d’affaires malgache peut marcher. Mais il ne peut effectuer des « physical activities » lorsque la magistrate Shaheen Inshirah Daureeawoo lui a demandé d’éclaircir la Cour sur le fait que Mamy Ravatomanga a besoin de deux semaines de repos (rest).
Contre-interrogé par Me Joy Beeharry, le Dr Ahmud Soreefan a évoqué que le magnat malgache doit prendre sept à huit médicaments par jour et que seulement quatre sont associés à son problème cardiaque.
Des douleurs thoraciques
Quant au Dr Mamode Aniffkhan Yearoo, cardiologue, il a évoqué, lors de son interrogatoire par Me Joy Beeharry, que Mamy Ravatomanga fait face à plusieurs problèmes de santé. Outre la maladie coronarienne sévère, il souffre aussi d’hypertension et de diabète.
Pour le spécialiste, le magnat malgache « needs close medical attention ». Il a expliqué que le risque est présent et que cela dépend de la maladie et de l’immunité du patient, tout en soulignant que « the hospital did well » et que l’intervention a duré deux heures. Pour lui, les deux premiers mois postopératoires sont cruciaux.
Contre-interrogé par Me Trishul Naga, il a qualifié les deux semaines de repos émises par l’hôpital Victoria de « reasonable and appropriate ». Mais l’homme d’affaires malgache doit continuer à être suivi par des médecins, car il souffre de « douleur thoracique ». Il a souligné qu’il pourrait l’autoriser à quitter la clinique dans deux semaines si le patient se sent mieux.
D’autre part, Me Joy Beeharry a informé la Cour qu’il n’allait plus insister sur sa motion visant à rayer les accusations provisoires portées contre l’homme d’affaires malgache.
Mamy Ravatomanga répond d’une accusation provisoire d’entente délictueuse et de deux accusations provisoires de blanchiment d’argent devant le tribunal de Port-Louis. Les délits auraient été commis les 14 et 24 octobre 2025.
Selon la première et la deuxième accusation, l’homme d’affaires malgache est en possession de Rs 6 456 055 996,29 et de Rs 858 489 298,21, détenues dans des établissements bancaires. Ces sommes proviendraient d’activités illicites.
Quant à la troisième accusation, il est soupçonné d’avoir conclu un accord avec David Jean Christian Thomas, Nasser Osman Beekhy et Me Junaid Haroon Fakim, ancien commissaire de la FCC, en vue de commettre un délit de trafic d’influence lié à une enquête en cours menée par la Commission.
Pourquoi Mamy Ravatomanga n’est-il pas en cellule policière ?
L’inspecteur Chandra Gupta Dewoo est venu éclaircir le tribunal de Port-Louis sur la raison pour laquelle Mamy Ravatomanga n’est pas détenu en cellule policière. L’inspecteur Chandra Gupta Dewoo a expliqué que, le 14 novembre 2025, l’hôpital Victoria à Candos a autorisé Mamy Ravatomanga à quitter l’établissement avec deux semaines de convalescence. Cependant, il a précisé que l’avocat de l’homme d’affaires malgache a fait une demande au commissaire de police (CP) afin que son client soit mis en observation à la clinique Premium Care, à Phoenix. Parce qu’une intervention chirurgicale a été pratiquée sur ce dernier et qu’il y a un risque d’infection en cellule policière. De ce fait, le CP a agréé à la requête après que le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal, a aussi examiné Mamy Ravatomanga. C’est la raison pour laquelle ce dernier est à la clinique Premium Care. Toutefois, l’inspecteur Chandra Gupta Dewoo a précisé que le magnat malgache est sous forte surveillance.
Me Siddhartha Hawoldar : « Mon client est sous haute supervision médicale »
S’adressant à la presse, un des avocats de l’homme d’affaires malgache, Me Siddhartha Hawoldar, a évoqué les auditions des médecins Dr Ahmud Soreefan et du Dr Mamode Aniffkhan Yearoo le jeudi 20 novembre 2025. « Les médecins ont expliqué que l’état de santé de mon client est assez fragile et délicat », a soutenu l’avocat. Il a ajouté que Mamy Ravatomanga est sous haute supervision médicale et que ses médecins recommandent cet accompagnement.
« Le tribunal a pris bonne note des deux semaines de repos qui ont été préconisées par le corps médical », a déclaré l’homme de loi. D’où le report de la requête de la libération sous caution du magnat malgache au 27 novembre 2025.
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