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Le calvaire de Vanessa : victime de violences domestique et sexuelle à 20 ans 

vanessa Vanessa ne sait plus à quel saint se vouer.

Elle n’a que 20 ans. Pourtant, le nombre de plaies qu’elle porte sur le corps dépasse son âge. Pour la quatrième fois, elle se retrouve à la rue. Elle a frappé à la porte d’une amie d’enfance. Encore une fois. Elle ne croit en aucun programme de réhabilitation, ni de protection, ni en la justice. Rencontre avec une femme qui ne veut plus se battre. 

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Les yeux bouffis, le visage boursouflé, des bleus sur les bras et des cicatrices partout sur le corps, Vanessa (prénom modifié) a mal. Sa douleur est visible. Elle peine à marcher. Des traces de sang séchées se voient sur son visage. Elle a saigné du nez. La jeune femme est allongée sur un fauteuil. Ce soir, c’est là qu’elle passera la nuit.

Elle décidera par la suite le lendemain si elle se rendra dans un centre de refuge. Elle ne croit plus en rien. À l’écouter parler, on peine à comprendre tout le calvaire qu’elle endure depuis deux ans. « Tout a commencé quand ma mère a quitté mon père pour un autre. Il avait beaucoup de haine et c’est moi qui en paie les frais depuis. Ce n’est pas la première fois qu’il me tabasse. Il m’empêche ensuite d’aller à l’hôpital et m’offre du Paracétamol ». 

« Pa mo la fot sa »

La jeune femme arrête de parler pendant un moment. « Pa mo la fot sa », dit-elle. Elle ne comprend pas pourquoi son père la tient responsable du départ de sa mère. « Je n’avais pas le droit de sortir. Il me faisait surveiller par les voisins et l’un d’eux est finalement devenu mon compagnon. Il a dit à mon père que si je sortais avec un jeune homme, je finirais par ramener un gosse à la maison et mon père a donné son accord pour que je sois sa maîtresse ».

Sauf que l’homme en question est âgé de 62 ans, est marié et a  trois enfants tous plus âgés que Vanessa. « J’ai d’abord refusé cette relation mais, par la suite, il est devenu ma bouée de sauvetage ». 

Cet homme qu’on prénommera Jay était le seul moyen de sortir de la maison. « Mon père m’interdisait de sortir sans lui. Malheureusement, il ne m’emmenait que dans des endroits où on pouvait avoir des relations sexuelles : dans des campements, dans des pensionnats ou sur des plages publiques.

Quand je ne voulais pas, il me battait. À plusieurs reprises, j’ai voulu résister, mais il m’a mise à la porte. Je ne sais  pas où se trouve ma mère, donc je suis retournée chez mon père ». 

Comble de malchance, la femme du voisin va à l’étranger pour six mois et ce dernier est désormais seul chez lui. « Il est venu voir mon père en disant que sa femme et lui allaient divorcer et qu’il souhaitait m’épouser. Mon père a tout de suite accepté et j’ai dû aller vivre chez lui. Tous les soirs, il me forçait à avoir des relations sexuelles. À un certain moment, je ne ressentais plus rien, c’était devenu une habitude ». 

« Mo siply twa papa »

La jeune femme accepte de subir ce calvaire pendant plus d’un mois, mais avant-hier, Jay reçoit la visite de son fils aîné. Ce dernier est en colère de voir qu’une autre femme habite avec son père.

« Ils se sont enfermés dans la chambre pour discuter. Une heure plus tard, ils sont ressortis et Jay voulait que j’ai des relations sexuelles avec son fils. J’ai hurlé, j’ai pleuré, je tremblais, j’avais peur d’être violée et je me suis enfermée dans la chambre. Son fils est parti et, au milieu de la nuit, il a enfoncé la porte. Il m’a frappée avec une laisse. Il me donnait des coups de pied. Je saignais, mais il n’arrêtait pas. Mo ti pe kriye papa mo siplie twa, vini papa. Mais je ne sais pas s’il a entendu mes supplications ».

Aux petites heures du matin, elle a réussi à s’enfuir par la fenêtre. Elle s’est réfugiée chez son amie. Lorsque nous l’avons rencontrée, elle était encore dans tous ses états. Son amie a quand même décidé de contacter la police. « Je ne peux rester insensible » affirme-t-elle. 

La rédaction a contacté un psychologue pour lui venir en aide. 

 

 

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