Son obsession pour une femme a été plus forte que lui. Jonathan V., 36 ans, suivait Diane (prénom fictif), âgée de 25 ans, depuis sept ans. L’année dernière, cet admirateur a commencé à envoyer des lettres à la jeune femme. N’en pouvant plus d’être harcelée de la sorte, cette habitante de Bambous a rapporté l’affaire à la police. Ce n’est que mercredi 7 juin que la police a procédé à l’arrestation du chauffeur.
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C’est en 2010 que Diane dit avoir vu Jonathan pour la première fois. « J’avais 18 ans. À l’époque, je travaillais dans une cafétéria à Rivière-Noire. Il était venu acheter à manger. Il n’arrêtait pas de me regarder », explique-t-elle. Dans un premier temps, la jeune femme n’y prête guère attention. « Mais il a commencé à venir tous les jours. Il ne me parlait pas. C’est à travers des collègues que j’ai su qu’il était attiré par moi », poursuit Diane.
Très vite, elle constate que ce client la suivait. « Je le voyais même en dehors du travail. Il montait dans le même autobus que moi et se cachait », explique la jeune femme. « J’avais déjà un petit ami. Je n’étais nullement intéressée par lui. D’ailleurs, je le lui avais fait comprendre », souligne-t-elle.
Zèle
Cela ne semble guère avoir refroidi le zèle de Jonathan. « Il a continué à me suivre. Je n’ai eu d’autre choix que d’arrêter de travailler à la cafétéria », souligne Diane. Peu de temps après, elle a pris de l’emploi dans un salon esthétique à Rivière-Noire. C’était en 2011. Elle croyait que l’inconnu en avait fini avec elle. « Un jour, alors que je rentrais à la maison, il est monté dans le même autobus que moi. Cela a duré des semaines. Ce n’était guère une coïncidence. J’avais peur. Je devais à chaque fois téléphoner à un proche pour qu’il m’attende à l’arrêt d’autobus », se souvient Diane.
Après un certain temps, la jeune femme était à bout. « Un matin, il était à mes bottes jusqu’à Rivière-Noire. Il a accouru vers moi, mais je l’ai repoussé à coups de parasol. La police avait alors été prévenue. Les policiers lui ont parlé. Il leur avait alors montré une photo de moi, leur expliquant qu’on se connaissait », nous dit-elle. Après ce nouvel épisode, Diane quittera à nouveau son travail.
« À chaque fois que je change de travail, il le sait. Il me cherche », nous dit-elle. Mais là où Diane dit avoir pris peur c’était le jour où elle l’a vu non loin de son domicile. « Je l’ai surpris rôdant sur un terrain en friche à l’arrière de ma maison. Il connaît mon prénom, alors que je ne le lui ai jamais donné ».
La police de Bambous avait été informée. « Nous nous sommes rendus au poste de police. Les officiers ont une fois de plus parlé à Jonathan. Mon financé lui a même parlé. »
Octobre 2011 : Diane prend de l’emploi dans un hôtel à Flic-en-Flac. « À chaque fois, je devais informer mes nouveaux collègues qu’il y avait un homme qui me suivait ». L’individu devait la retrouver à nouveau. « Un homme portant un casque intégral est venu à l’hôtel. Il disait vouloir rencontrer un membre du service d’entretien. Il était bien habillé. Quand il a enlevé son casque, j’ai reconnu Jonathan. Il m’a fait un signe. Je n’en pouvais plus », lâche-t-elle.
Amoureux
Au bout de quelques mois, Diane a une fois encore arrêté de travailler : « À chaque fois qu’il me voyait il klaxonnait. Pour éviter de le voir, j’ai quitté mon job. J’ai commencé à faire du baby-sitting pour ma sœur. » Elle a cru en avoir fini avec ce harcèlement. En septembre de l’année dernière, Diane a commencé à recevoir des lettres anonymes. « Au départ, elles n’étaient pas signées, mais nous savions que c’était lui, car une des lettres parlait de la première fois qu’il m’avait vue à la cafétéria. Puis, il a envoyé des photos de moi qu’il avait prises sur Facebook. Depuis, j’ai désactivé mon compte et j’ai porté plainte ».
Jonathan V. était recherché depuis. C’est le 7 juin qu’il s’est rendu à la police, accompagné de Me Anupam Kandhai. Il a été placé en détention policière. Interrogé, Jonathan a soutenu être « amoureux de la jeune femme ». Il aurait cherché à la conquérir, en vain. « Elle avait déjà un fiancé. Je lui ai écrit des lettres pour qu’elle sache à quel point je suis amoureux d’elle », devait-il soutenir aux policiers. Le chauffeur a comparu devant la cour de Bambous jeudi. Il répond d’une charge provisoire de breach of Postal Act. Il a été relâché après avoir fourni une caution de Rs 5 000.
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