Quelle sécurité pour nos citoyens ? Le Grand Journal de Radio Plus a abordé ce thème lundi 4 juin. Gilbert Bablee et Patrick Hilbert ont réuni le responsable syndical de la force policière Jaylall Boojhawon, l’avocat Neelkanth Dulloo et le travailleur social Ally Lazer.
«La force policière exige une bonne réforme, il faut revoir les critères de recrutement. » Propos de l’inspecteur Jaylall Boojhawon, président de la Police Officers Solidarity Union. « La société a connu une dégradation et un rajeunissement des criminels. La semaine dernière, un prévenu a réclamé la clémence de la cour. Le magistrat a consulté son dossier : ce jeune voleur comptait 30 antécédents », relate-t-il.
Le syndicaliste souligne que les 13 000 policiers abattent un travail énorme à Maurice, à l’exception de quelques brebis galeuses. « Dans chaque département de la police, à travers le monde, certains ne font pas honneur à leur uniforme. Ce sont des humains, ils doivent opérer dans des conditions favorables. Mais il y a plusieurs failles dans la force policière.»
L’inspecteur Boojhawon cite les plaintes qu’il reçoit de ses collègues. « Manque de formation, de véhicule, des punaises dans les postes de police, absence d’équipements, d’où l’agression d’agents à Camp-Diable, dimanche 3 juin.» Le syndicaliste réclame une réforme de la force. « Le monde de la criminalité a évolué. Il faut revoir le problème à la base. Il faut revoir les méthodes de recrutement et l’uniforme aussi. Le public ne peut différencier entre un policier, un chauffeur de la CNT et un vigile de Brinks.»
Ally Lazer, lui, soutient que « la situation ne cesse d’empirer et la population ne fait plus confiance aux policiers. Durant le week-end, une fille a été attaquée dans les toilettes à Rose-Hill, un homme a été dépouillé sur un guichet automatique à Pope Hennessy, à quelques mètres du poste de police. Maurice n’est plus en sécurité, la population a peur. Certains policiers sont des ripoux et ne sont pas des Role Models qui inspirent confiance.»
Le travailleur social ajoute : « Certains policiers effectuent un travail remarquable. Ce sont eux qu’on transfère. Les ripoux travaillent dans le confort. Comment peut-on encore avoir confiance en la police après l’épisode du centre de détention de Vacoas où des suspects de trafic de drogue circulaient librement? »
L’avocat Neelkanth Dulloo soutient lui qu’il y a une mauvaise coordination entre la prison, le ministère de la Sécurité sociale et celui de l’emploi. « 20 000 personnes obtiennent la liberté provisoire après leur arrestation tous les ans. Les autorités doivent se concentrer sur la réhabilitation des détenus. Les nouvelles recrues doivent recevoir une formation légale (Law & Order) et en techniques de défense (judo ou karaté) ».
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