Laval Savrimootoo: «Le secteur de l’immobilier a besoin d’être professionnalisé»

Le président de l’Association des agents immobiliers estime qu’après un ralentissement dans le secteur, il faut s’attendre à une reprise l’année prochaine. Toutefois, selon lui, cela sera possible s’il y a de l’ordre dans le secteur et si les opérateurs locaux participent dans l’avènement des Smart Cities. Vous avez parlé d’un ‘Draft Bill’ en préparation pour le secteur de l’immobilier. Où est-on avec le projet ? Il faut d’abord souligner qu’il n’existe pas de cadre légal dans le secteur. Nous sommes reconnus par la loi seulement au niveau de la TVA et aux collectivités locales lorsqu’on s’acquitte des frais pour la licence. Pour mettre de l’ordre dans le secteur, l’association a travaillé sur un ‘Draft Bill. Il est prêt. Nous sommes désormais en pourparlers avec les ministères concernés et nous espérons que l’année prochaine, le Bill deviendra une réalité. 2016 sera marquée par le coup d’envoi des projets Smart Cities. Dans quelle mesure les opérateurs dans l’immobilier bénéficieront-ils de ces projets ? Tout dépendra des promoteurs. Car ce sont eux qui contactent les agences pour vendre leurs produits. Mais je pense que les agences doivent avoir leur part dans ces projets de grande envergure. D’ailleurs, nous avons vu que des promoteurs étrangers sont en train d’envahir  le secteur. S’ils ciblent les clients étrangers, c’est tant mieux. Mais ils ne peuvent exploiter le marché local. Ce sera au détriment des agents immobiliers à Maurice. Vous avez déjà évoqué le problème de la présence de ‘courtiers marrons’ dans le passé, qu’en est-il actuellement ? La situation va de mal en pis. Ces ‘courtiers marrons’ opèrent librement et causent du tort aux activités des agents accrédités. D’ailleurs, nous avons constaté que nombreux sont les Mauriciens à avoir été escroqués.  Mais avec le cadre légal et l’appui du gouvernement, nous serons en mesure de protéger les acheteurs potentiels, d’améliorer notre image et aussi de renforcer la confiance auprès des Mauriciens. Le secteur a besoin d’être professionnalisé. Je lance un appel aux propriétaires de terrains et de maisons de contacter un agent membre de l’association s’ils veulent louer ou vendre leurs biens. Quelles sont vos attentes pour le secteur en 2016 ? L’immobilier est un secteur énorme où il y a beaucoup d’argent qui circule. Il rapporte aussi un fort revenu dans les caisses du gouvernement. À cela, il faut ajouter la création d’emplois. Les quincailleries, les opérateurs dans la construction et les petits artisans en sortent gagnants. Depuis 2014, il y a eu un ralentissement au niveau des activités des agents immobiliers et cette morosité a persisté cette année. Pour éviter une telle situation l’année prochaine, nous sommes en train de créer des partenariats parmi les membres. Mais nous avons aussi besoin du soutien de l’État. Il faut des ‘incentives’ du gouvernement pour relancer le secteur. Il faut souligner que l’économie va de paire avec l’immobilier. Si ce secteur est en panne, l’économie l’est aussi.