Le secteur de la construction est aussi dans la spirale de l’inflation. D’ailleurs, les prix de certains matériaux de construction dépendront grandement des mesures budgétaires.
Après l’accent mis sur la construction lors du Budget 2020-2021 pour relancer l’économie, les acteurs du secteur peuvent-ils s’attendre à un budget en béton cette année ? La réponse du ministre des Finances ne saurait tarder. L’un des défis majeurs demeure le coût de construction, rappelle Kentish Moorghen. Le CEO de Prime Pillar Group explique que l’effet cascade de l’inflation influence le prix des matériaux. « Il faudrait une démarche gouvernementale pour subventionner les prix des matériaux », souligne-t-il.
En l’absence de mesure adressant cette problématique, la situation pourrait bien se corser. Selon Anil Rambarun, président de la Building Materials Manufacturers Association (BMMA), une révision des prix des matériaux pourrait même intervenir dans un proche avenir. « Chaque entreprise a certes sa structure de prix. Nous n’aurons néanmoins d’autres choix que de hausser les prix des matériaux si aucune mesure n’est annoncée dans le Budget 2022-23 en ce sens, suivant la révision des prix du carburant », fait-il comprendre.
La récente hausse des coûts du carburant a ainsi impacté le secteur de la construction. Les acteurs se veulent cependant optimistes. Kentish Moorghen s’appuie sur le fait que « quand la construction va, tout va ». Quant à l’effet négatif que pourrait entraîner une éventuelle hausse des prix des matériaux sur le secteur, Anil Rambarun avance que cela peut effectivement provoquer un ralentissement au départ, mais dit-il, « la construction va continuer ».
Ravi Gutty, président de la BACECA : «On espère qu’on répondra à au moins 50 % de nos attentes»
Le secteur de la construction a-t-il des raisons d’avoir de grandes attentes par rapport au Budget 2022-23 ?
Les attentes sont grandes. Nous espérons que le gouvernement va continuer à soutenir le développement dans l’industrie comme c’était le cas lors des deux précédents Budgets. Cependant, la crainte du secteur est que les dépenses du gouvernement se penchent en notre défaveur en raison de l’inflation afin de pouvoir faire la part à d’autres priorités.
Au vu du contexte, pensez-vous que les propositions de la Building and Civil Engineering Contractors Association (BACECA) seront retenues ?
Il faut que l’industrie tourne. Avec la chaîne d’approvisionnement, les emplois directs et indirects, le secteur de la construction brasse beaucoup d’activités. Nous sommes conscients que le ministre des Finances a une marge de manœuvre limitée. Jusqu’où le gouvernement pourra-t-il aller pour satisfaire les attentes ? On espère qu’on répondra à au moins 50 % de nos attentes. On reste optimistes. Il faut rester positif.
Quelles sont les mesures phares de l’association pour le développement du secteur ?
Nous vivons une situation exceptionnelle provoquée par la pandémie et la crise ukrainienne. À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Les prix ne sont pas à 100 % sous le contrôle de l’État, car le contexte international n’est pas sans conséquence sur le fret, le coût du carburant ou encore le prix des matières premières. Cependant, nous demandons au gouvernement qu’il y ait un réajustement au prix réel des contrats en cours. Certains contrats sont à forfait et d’autres à prix fixe. Aujourd’hui, il y a des hausses de prix imprévisibles. Par ailleurs, certains contracteurs font face à des problèmes de trésorerie. D’où la demande d’un assouplissement sur les conditions des paiements, notamment pour les contrats publics. Une autre mesure implique la réintroduction du ‘Margin of Preference to Protect Local Contractors’.
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