Inscrite sur la liste représentative du patrimoine immatériel mondial de l’UNESCO, le « séga tipik » perd peu à peu de sa nature. Veiller à ce que les racines de cet art soient respectées est l’objectif de ‘Lasosiasion Pratikan Sega Tipik’, qui vient tout juste de voir le jour.
Le séga tipik est en danger ! Ce n’est pas Alain Munean, artiste et secrétaire de ‘Lasosiasion Pratikan Séga Tipik’, (LPST) qui dira le contraire.
« Faute de transmission comme il se doit, le ‘séga tipik’ s’efface peu à peu. L’idée de créer cette association est de faire revivre le ‘séga tipik’ et de veiller à ce qu’il soit pratiqué comme il se doit. Cette initiative vise aussi à donner une suite à la Convention de l’Unesco sur le patrimoine culturel immatériel sur le ‘séga tipik’ mauricien», précise Alain Munean.
Selon notre interlocuteur, l’objectif de la création de cette association est de faire en sorte que la pratique du séga tipik soit faite selon ses caractéristiques. « La cadence endiablée, la jupe à fleurs, les instruments non traditionnels ne sont pas les caractéristiques au ‘séga tipik’ », explique Alain Munean. Il cite l’exemple des instruments qui ne désignent pas le ‘séga tipik’ mais qui sont utilisés tels que la ravanne faite de synthétique, sans compter l’utilisation de la batterie ou autre musique électronique.
« Le séga typique se fait avec la ravanne, la maravanne, le triangle, le bob et le jerikann. Il comporte des textes propres à lui, un type de danse et une façon de chanter spécifique. Sans jupe à fleurs mais en se rapprochant des vêtements de travail que portaient les aïeux. Le pratiquer autrement ne fera que le dénaturer », indique Alain Munean.
Toutefois, Alain Munean précise que l’association ne s’élève pas contre le séga tel qu’il est pratiqué ou les autres fusions. « Nous souhaitons que le ‘séga tipik’ soit fait dans les règles mais nous n’avons rien contre les autres styles, mais on dira que c’est un autre type de musique », précise Alain Munean.
L’association est constituée de grands du ‘séga tipik’ parmi les membres Josiane Cassambo-Nankoo, Michel Legris et son fils José, Serge Lebrasse, Abaim, Marclaine Antoine entre autres. Mais les jeunes qui veulent aussi s’y joindre sont les bienvenus, car les membres de l’association veulent aussi promouvoir le séga typique à travers diverses plateformes et transmettre cet héritage aux autres.
À savoir que…
Le ‘séga tipik’ mauricien puise ses origines dans les pratiques musicales et danses des populations esclaves africaines et malgaches des XVIIIe et XIXe siècles.
Le séga tambour de Rodrigues à l’UNESCO
Le dossier du Séga tambour, propre à l’île Rodrigues, a été déposé à l’Unesco, dans l’espoir qu’il soit classé comme patrimoine mondial immatériel. Chanté principalement par les femmes, le séga tambour se danse par un couple à la fois, par des pas courts et déhanchements des bassins. Les chants sont accompagnés par des battements des mains ou des instruments de percussions improvisés tel que des verres ou des pieds de table.
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