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L’après-Gafi - Secteur financier : reconquête des investisseurs étrangers

L’inclusion de Maurice sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) a négativement influencé le secteur financier mauricien. Certains clients auraient quitté la juridiction mauricienne. La sortie de Maurice de cette liste préjudiciable pourrait être un argument solide pour les attirer de nouveau.

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L’intérêt pour la juridiction mauricienne auprès des investisseurs pourrait reprendre. L’attractivité du secteur financier mauricien avait encaissé un coup de massue avec la décision du GAFI d’inclure Maurice sur sa liste grise en février 2020. Cependant, Maurice a été enlevé de cette liste, le jeudi 21 octobre, après avoir répondu aux manquements identifiés par le GAFI dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Shamima Mallam-Hassam, Managing Director de Trident Trust, explique que Maurice a perdu certains clients durant la période équivalent à sa présence sur la liste grise du GAFI. « Nous constatons que certains clients ont opté pour d’autres juridictions, comme le Luxembourg, la Hollande ou Jersey. Il était également difficile de convaincre les nouveaux fonds, notamment les Européens, de s’installer à Maurice », concède-t-elle.

La bonne réputation dont jouissait Maurice, pré-inclusion liste grise, devrait jouer en sa faveur. Hafeez Toofail, Compliance Director chez Sovereign Consulting Limited, soutient que Maurice reste une juridiction de choix en termes de loi, de présence géographique, de force de compétence et de coût de la main-d’œuvre. Ces atouts permettent au pays de concurrencer les meilleurs centres financiers internationaux. D’ailleurs, la présence jusqu’au 21 octobre de Maurice sur la liste grise du GAFI a engendré une amélioration du cadre dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme à Maurice. Shahannah Abdoolakhan, CEO d’Abler Consulting, fait ressortir que cette situation défavorable est survenue au moment où les frontières étaient fermées, ce qui a permis aux institutions et sociétés concernés de revoir leurs systèmes. « La sortie de Maurice de cette liste grise est intervenue après la réouverture des frontières. Cela permettra aux clients, surtout aux nouveaux de se déplacer à Maurice », argue Shahannah Abdoolakhan.

Amélioration constante du cadre

Encore faut-il avoir les arguments pour les convaincre de rejoindre la juridiction mauricienne. à ce propos, Hafeez Toofail souligne l’importance du travail du ministère des Services financiers, des régulateurs et des acteurs pour la promotion de Maurice. Et le fait que Maurice est désormais conforme à 39 des 40 recommandations du GAFI peut, selon Shamima Mallam-Hassam, être un élément de persuasion. L’on devra également effectuer un exercice de communication auprès des clients. L’idée, selon Shahannah Abdoolakhan, est de faire comprendre que l’exercice de conformité ne doit pas être perçu comme un fardeau. « Au final, les clients se sentiront en sécurité, sachant que notre juridiction dispose de lois solides. Cela apportera de la confiance », avance la CEO d’Abler Consulting.

Par ailleurs, le plus important reste l’évolution continue du système en place à Maurice pour contrecarrer les criminels financiers. S’assurer que les clients qui souhaitent investir ou utiliser la juridiction mauricienne à des fins d’investissements ne font rien d’illégal doit être la norme. Cela passera par un travail assidu des autorités, une meilleure synergie entre les régulateurs et une constante mise à jour du système pour s’aligner aux recommandations du GAFI.

 

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