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À l’approche des fêtes de fin d’année : tristesse des enfants de couples séparés

Tristesse des enfants
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Avec qui célébrer la Noël et le Nouvel An cette année? C’est la question que se posent de nombreux enfants de couples séparés ou divorcés, en cette période. Le plus dur est lorsque les parents se déchirent... Un moment de solitude pour beaucoup d’enfants.

« L’idéal aurait été que les deux parents arrivent à trouver un terrain d’entente, mais cela ne risque pas d’arriver. Quant à Magalie, à chaque fois qu’on lui demande son avis, elle ne cesse de répéter qu’elle veut être avec et son papa et sa maman et rien d’autre »

« Je veux ma maman et mon papa », a demandé, en criant, la petite Magalie, âgée de 9 ans. La semaine dernière, un homme de loi nous a raconté à quel point il a été bouleversé par cette petite fille, qui, accompagnée de sa mère, est venue à son bureau. Sa maman objecte à la demande de son papa qui souhaite l'emmener en vacances à l’étranger.

Il est important que les parents évitent de se déchirer et d’avoir des échanges violents devant l’enfant.
Il est important que les parents évitent de se déchirer et d’avoir des échanges violents devant l’enfant.

L’avocat a échangé quelques mots avec la fillette. « Elle se bouchait les oreilles pour ne pas entendre sa maman parler. À un moment donné, je me suis demandé si l’enfant avait des problèmes avec sa mère à la maison. Quand elle a commencé à me parler, je me suis senti très mal. Tout d'un coup, cette petite fille, haute comme trois pommes, s’est permise de me dire le fond de sa pensée. Pour la première fois, en 14 ans de carrière, je me suis demandé si elle n’avait pas raison », raconte l’avocat. Magalie a dit à ce dernier qu’il est « méchant » et qu’elle ne l’aime pas. Quand il a voulu savoir pourquoi, la petite fille lui a répondu : « À cause de toi, je serai séparée de ma maman et de mon papa et je ne t'aime pas ».

« Il faut parler de ce qui va désormais changer avec cette séparation et voir ce que l’enfant en pense. Puis, il faut l’écouter et lui permettre de poser des questions »

Pourquoi cette petite fille éprouve-t-elle tant de haine envers un avocat ? Pour le savoir, il faut comprendre la situation familiale de Magalie. En fait, cette dernière est fille unique. Il y a moins d’un an, ses parents se sont séparés et ils sont actuellement en instance de divorce. C’est la première fois que pour les fêtes de fin d'année, elle ne sera pas entourée de ses deux parents. Depuis quelques jours, cette situation l’inquiète et elle ne cesse d'en parler avec angoisse. L’homme de loi explique que Magalie n’arrive pas à faire un choix entre son père et sa mère.

« Son père compte aller à l’étranger et il souhaite qu’elle passe ses vacances avec lui, mais sa mère s’y oppose farouchement. Nous sommes donc face à des parents qui  se déchirent et c’est tout à fait normal que l’enfant soit également perdue. L’idéal aurait été que les deux parents arrivent à trouver un terrain d'entente, mais cela ne risque pas d’arriver. Quant à Magalie, à chaque fois qu'on lui demande son avis, elle ne cesse de répéter qu’elle veut être avec son papa et sa maman et rien d’autre. »

La Family Division submergée de demandes

Divorce
Ce n’est pas évident de devoir entamer des procédures en Cour pour son enfant. Parfois, cela prend aussi beaucoup de temps.

Il ajoute qu’en cette période de fêtes, la Family Division de la Cour suprême est submergée de demandes d’autorisation, surtout pour les enfants qui doivent voyager avec un des deux parents. « Chaque année, en cette période, il y a beaucoup de demandes et avec le nombre grandissant de divorces, les demandes augmentent. Je peux vous dire que parfois, le juge a fort à faire devant des parents qui ne veulent pas entendre raison. Ce n’est jamais bien facile de trancher, mais c’est toujours l’intérêt de l’enfant qui prime. Au niveau de la Cour, les deux parties sont entendues. Parfois, le parent qui voyage doit donner des garanties pour être sûr qu’il va ramener l’enfant. Quand les enfants sont plus grands, leur avis compte. Néanmoins, c’est plus compliqué quand ils sont plus petits. Dans ce cas, c’est le juge qui décide, mais ce dernier préfère que les parents trouvent un accord en présence de leur homme de loi. Au cas contraire, il faut faire entendre raison aux plus récalcitrants. Souvent, quand un des deux conjoints a refait sa vie, il y a davantage d’objections de la part de l’autre partie. La situation devient encore plus complexe », explique-t-il

Pour le psychothérapeute Samcoomat Heeramun, tout comme il faut une préparation au mariage, il en faut également une au moment de la séparation, surtout quand il y a des enfants.

« Nous avons tendance à minimiser cet aspect et à ne pas penser suffisamment à l’impact d’une séparation sur les enfants. Bien souvent, nous les tenons le plus à l’écart possible, car nous voulons les protéger »

« Nous avons tendance à minimiser cet aspect et à ne pas penser suffisamment à l’impact d’une séparation sur les enfants. Bien souvent, nous les tenons le plus à l’écart possible, car nous voulons les protéger. Les parents ne parlent pas et ne pleurent pas devant eux. Ils essaient d’agir normalement. Or, les enfants ont besoin de se sentir concernés, car ce sont des êtres humains à part entière. Ils existent et il faut aussi leur faire confiance. Il faut leur dire ce qui se passe, les rassurer en leur disant qu’ils ne vont pas perdre leurs parents. Ces derniers resteront à jamais leur papa et leur maman. Il faut parler de ce qui va désormais changer avec cette séparation et voir ce que l’enfant en pense. Puis, il faut l’écouter et lui permettre de poser des questions ».

Le psychothérapeute rappelle également qu’il est important que les parents évitent de se déchirer et d’avoir des échanges violents devant l’enfant. Il ne faut surtout pas utiliser ce dernier. « Aucun parent ne doit utiliser leur enfant pour faire du mal à l’autre et pour faire du chantage. Il ne faut pas oublier que les deux parents ont des droits parentaux. Si un conjoint veut faire du mal à l’autre en le privant de ses droits parentaux, l’enfant risque aussi de souffrir et perdre son équilibre. Votre amour pour votre enfant ne doit surtout pas être égoïste. »


Darmen Appadoo, Président de SOS Papa : « Ces papas privés de leurs enfants... »

Darmen Appadoo

Selon le président de SOS Papa, Darmen Appadoo, ils sont nombreux, en cette période de fêtes, à vivre un moment très difficile loin de leurs enfants. Certains se battent en cour, tandis que d'autres, par amour pour leurs enfants, décident de se plier aux exigences de la mère.

« Parfois, ils ont l’impression d’être  utilisés lorsqu’ils sont appelés à financer les cadeaux et autres dépenses et ne pas obtenir en retour un temps de qualité avec les enfants »

« C'est pour cette raison qu'il faut apporter une aide psychologique aux hommes. En cette période, il y a non seulement ce sentiment d'abandon et de solitude, mais, parfois, ils ont aussi l’impression d’être utilisés lorsqu'ils sont appelés à financer les cadeaux et autres dépenses et ne pas obtenir en retour un temps de qualité avec les enfants. Il y a aussi des mamans qui refusent que les papas voient leurs enfants en cette période de fêtes et cela fait encore plus mal. De plus, ce n'est pas évident de devoir entamer des procédures en Cour pour son enfant. Parfois, cela prend aussi beaucoup de temps. C’est ainsi, qu’entre-temps, surtout pour les plus petits, ces derniers commencent à se déshabituer de leur père. Par la suite, ils ne veulent plus aller avec eux ».


Témoignage

Gerald W, père d’un enfant de 5 ans : « Ma femme m’accuse de pédophilie »

C’est avec beaucoup de peine, mais surtout de révolte, qu’il a dû récemment se rendre au bureau de la Child Development Unit (CDU) pour répondre aux questions des officiers, car sa femme a porté plainte contre lui pour pédophilie. « Elle a déclaré que je faisais notre fils voir des films pornographiques et que j’étais capable de faire des attouchements sur lui. Pendant plusieurs jours, j’ai été remonté par ce qu’elle a dit. J’ai dû leur montrer tous les documents en ma possession pour qu’ils comprennent que c’est un coup monté, car j’ai obtenu la garde de notre fils à cause de ses agissements. Aujourd’hui, pour le séparer de moi, elle n’hésite pas à m’accuser de choses aussi graves. » Pour Darmen Appadoo, c’est une situation de plus en plus commune. C’est une ruse de mauvais goût et lourde de conséquences. Certaines femmes l’utilisent pour se venger, éloigner ou éliminer le père de la vie de leurs enfants.

Meera, mère de deux enfants et victime de violence domestique : « Il a éloigné les enfants de moi »

Victime de violence domestique, il y a deux ans, elle a quitté le toit conjugal. Elle a, par la suite, sombré dans une dépression. « Comme je suis sans emploi et sans le sou, mon mari en a profité pour demander la garde exclusive des enfants et il l’a obtenue. Malheureusement, de mon côté, j’ai pris plus d’une année pour m’en remettre. Entre-temps, mon mari a refait sa vie. Aujourd’hui, c’est sa nouvelle femme qui assume le rôle de la maman dans la vie de mes enfants. Ces derniers ne veulent même plus entendre parler de moi, car leur père leur a dit que je les ai abandonnés. En cette période de fêtes, je vais une nouvelle fois sombrer dans le noir. Ils me manquent tellement. »

Anya, 17 ans : « Le 31 décembre, le jour le plus triste »

« Cela fait maintenant 14 ans que mes parents sont séparés et avec le temps, j’ai appris à l’accepter. Je partage mon temps entre ma mère et mon père, mais tous les 31 décembre, je ne peux m’empêcher de pleurer toutes les larmes de mon corps. C’est vraiment un jour triste, car je suis soit chez maman soit chez papa. Je me dis que c’est une nouvelle année qui commence où je vais devoir continuer à me partager. C’est vraiment très dur ».

 

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