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L’année du challenge

Ce sera l’heure des comptes. Après une année de chasse aux sorcières et de mise en place de divers projets, 2016 sera pour le gouvernement l’année où il devra démontrer que la population avait raison de lui confier les commandes du pays le 10 décembre 2014. Beaucoup de belles promesses ont été faites. De multiples projets ont été mis en chantier. On parle notamment des Smart Cities, 16 au total. Une petite poignée d’entre elles est déjà en phase de concrétisation, alors que la grande majorité est encore sur la planche de travail. Le redécollage d’Air Mauritius est un grand challenge. Même si le troisième trimestre lui a permis d’afficher des profits intéressants, la compagnie nationale d’aviation n’est pas encore sortie de la zone de turbulences. La concurrence s’intensifie avec Emirates Airline, de plus en plus présente sur Plaisance, et Turkish Airlines, dont les premiers avions ont foulé le tarmac de l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam en novembre. Et on ne parle même pas des autres compagnies. On verra si la compagnie d’aviation régionale qu’Air Mauritius compte lancer en 2016 dans cet environnement hostile l’aidera à redresser le manche à balai. Un bon signe reste, cependant, la forte croissance du tourisme. Notre île accueille désormais plus d’un million de touristes par an. C’est de bon augure pour Air Mauritius. Puis, le fameux air corridor avec Changi International Airport, un des principaux hubs de l’Asie du Sud-Est, sera opérationnel d’ici quelques mois. Le gouvernement a beaucoup travaillé sur la transformation de Maurice en plate-forme régionale entre l’Asie et l’Afrique. Nous devrions être capables d’évaluer le sérieux de l’initiative dans un an à la même date. Le régime travailliste avait déjà déployé beaucoup de moyens dans ce sens, et cela pendant plusieurs années, sans succès notable. Souhaitons pour le pays que le taux de réussite de l’Alliance Lepep soit plus élevé. Les projets susmentionnés forment la base du second miracle économique promis par sir Anerood Jugnauth et ses camarades, celui qui fera de Maurice un Singapour dans l’océan Indien. Ces 12 derniers mois ont été riches en événements politiques, parfois étroitement liés à l’économie. C’est indéniable. La tentaculaire BAI de Dawood Rawat, bon ami de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam, s’est effondrée. Certains diront à cause de l’intervention du gouvernement. D’autres affirmeront que le mammouth était déjà gravement malade et qu’une action prompte du gouvernement était nécessaire pour éviter que le cancer ne se propage encore davantage. Quoi qu’il en soit, des dizaines de milliers de personnes risquaient de perdre leur emploi, mais Vishnu Lutchmeenaraidoo, le ministre des Finances, Roshi Bhadain, le ministre de la Bonne gouvernance, et consorts sont parvenus à limiter les dégâts, qui auraient pu être très graves pour l’économie locale. On ne connaît pas encore le montant de la facture pour le gouvernement, car tous les actifs de l’ex-BAI n’ont pas encore été vendus, alors que des milliards de roupies ont dû être injectées pour limiter les dégâts. Dans l’opposition aussi, les choses ont bougé et pas vraiment dans le bon sens. Les arrestations ont été nombreuses dans les rangs du Parti travailliste. Et ce n’est pas fini. Plusieurs nouvelles affaires seront initiées contre Navin Ramgoolam. Ses va-et-vient aux Casernes centrales sont loin d’être terminés. Le MMM, lui, continue à s’effriter. Les mauves vont de cassure en cassure. Après le départ d’Ivan Collendavelloo and Co. en 2014, c’est Alan Ganoo qui a claqué la porte du MMM avec quatre autres compagnons de l’Assemblée nationale durant l’année écoulée. Les prises de position de Paul Bérenger, de plus en plus en déphasage avec les attentes des Mauriciens, n’aide pas les mauves à se remettre sur les rails. Indéniablement, l’année prochaine sera celle de la confirmation.
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