L'ex-président et général de l'armée pakistanaise Pervez Musharraf, 78 ans, qui souffre d'amylose, est hospitalisé depuis trois semaines à Dubaï en raison d'une "complication" de sa maladie, a annoncé vendredi sa famille.
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"Il a été hospitalisé au cours des trois dernières semaines en raison d'une complication de sa maladie. Passant par une étape difficile où la récupération n'est pas possible et les organes fonctionnent mal", selon un message de sa famille posté sur le compte Twitter officiel de l'ancien chef d'Etat.
Personnage central de la vie politique pakistanaise, Pervez Musharraf était parvenu au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en octobre 1999, en écartant du pouvoir le Premier ministre Nawaz Sharif, avant de s'autoproclamer président en juin 2001 et de remporter en avril 2002 un référendum controversé.
Fumeur de cigares et buveur de whisky, vu comme un modéré, il était devenu un allié clé des Etats-Unis dans la "guerre contre le terrorisme" après les attentats du 11 septembre 2001. Il a échappé à au moins trois tentatives d'assassinat d'Al-Qaïda au cours de ses neuf années au pouvoir.
Il n'avait guère rencontré d'opposition jusqu'à ce qu'il tente de démettre le président de la Cour suprême en mars 2007, déclenchant des manifestations dans tout le pays et des mois de troubles qui avaient débouché sur l'imposition de l'état d'urgence.
Il avait finalement dû démissionner en août 2008 face à la menace d'une procédure de destitution initiée par une nouvelle majorité de coalition, et s'était brièvement exilé.
Il était revenu au Pakistan en 2013, mais avait été empêché de prendre part aux élections. Une série de poursuites en justice l'avaient également empêché de quitter le pays.
L'interdiction avait finalement été levée en 2016, et il avait rejoint Dubaï pour des traitements médicaux. Il y vit toujours.
En août 2017, la justice pakistanaise l'a déclaré "fugitif" dans le procès du meurtre de l'ex-Première ministre Benazir Bhutto, sa rivale politique, pour lequel il demeure le seul suspect.
En décembre 2019, un tribunal spécial avait condamné Pervez Musharraf à la peine de mort par contumace pour "haute trahison" pour avoir instauré l'état d'urgence dans le pays en 2007, mais en janvier suivant, la justice pakistanaise avait annulé sa condamnation.
© Agence France-Presse
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