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L’ancien DPP Boolell préconisait « une interdiction totale de feux d’artifice »

L’ancien DPP avait déploré des lois et réglementations inadaptées.

En janvier 2020, dans la Newsletter de son bureau, l’ancien Directeur des poursuites publiques (DPP), Me Satyajit Boolell, SC, avait consacré un article aux nuisances causées par les pétarades. Il avait préconisé une interdiction totale de tous les types de feux d’artifice.

« La maison mauricienne est sur le point de devenir un cauchemar si nous ne réagissons pas aux conséquences néfastes de la pollution sonore due aux feux d’artifice, qui nous assaille à toute heure du jour et de la nuit. De nos jours, aucune fête n’est complète sans un bon feu d’artifice », avait soutenu Me Satyajit Boolell. En tant que nation et au nom du « bon voisinage », ajoutait-il, nous faisons généralement la sourde oreille aux aboiements persistants des chiens ou à la musique diffusée par les haut-parleurs lors des mariages.

« La vie en communauté implique une tolérance nécessaire dans les rapports humains, chacun doit par une sorte de compensation supporter les inconvénients normaux du voisinage. » Toutefois, il se demandait dans quelle mesure devrionsnous être tolérants et quand pouvonsnous dire « trop c’est trop ». Dans cet article, l’ancien DPP avait évoqué The Environment Protection Act et des règlements qui fixent le niveau de bruit tolérable dans un quartier. Il y est stipulé que le bruit du quartier ne doit pas dépasser 60 décibels pendant la journée et 50 décibels entre 21 heures et 7 heures. En vertu de cette même loi, le bruit pouvant être émis par un lieu de culte ne peut pas dépasser 55 décibels. D’autre part, il avait rappelé que The Noise Prevention Act 1938 (repealed by the Environment Protection (Amendment) Act 2008), prévoyait qu’un conseil municipal ou un conseil de district pouvait faire usage de ces règlements pour interdire le niveau de bruit qui pourrait causer un malaise au public.L’ancien DPP Boolell préconisait « une interdiction totale de feux d’artifice »

Les effets des feux artifice

Cependant, regrettait l’ancien DPP, nos lois et réglementations sont inadéquates, trop générales et inadaptées aux exigences d’une société en évolution rapide. L’application de la loi fait défaut en raison du manque de ressources. Lorsque des feux d’artifice sont allumés ou que les pétards éclatent, le spectateur est facilement ébloui par les couleurs vives et les effets de ce qu’il voit. Il oublie naïvement le côté sombre des feux d’artifice, qui produisent des produits chimiques et émettent du dioxyde de carbone et des gaz toxiques comme le soufre. De plus, les feux d’artifice peuvent effrayer les enfants et le bruit peut intimider et effrayer les personnes âgées. Quant aux animaux domestiques, notamment les chiens, ils paniquent, sursautent et s’enfuient au risque de se blesser ou de provoquer des accidents. « Trop souvent, nous ignorons les dangers associés aux feux d’artifice qui sont en fait des explosifs. Dans le monde, plusieurs milliers de personnes sont tuées et blessées chaque année », avait constaté le Senior Counsel.

Ce que font les autres pays...

Il avait ainsi plaidé pour une interdiction totale de tous les types de feux d’artifice. L’ancien DPP avait notamment mentionné Shanghai, qui interdit les feux d’artifice à la veille du Nouvel An et préfère accueillir la nouvelle année avec une démonstration artistique utilisant des milliers de drones. « Dans un premier temps, nos autorités devraient restreindre son utilisation en imposant des réglementations strictes », avait précisé Me Satyajit Boolell.

Il s’était appuyé sur l’exemple de l’Afrique du Sud, un « bon modèle », selon lui et dont la réglementation prévoit neuf règles sacrosaintes dont nous pourrions nous inspirer.

Elles sont :

(1) Les feux d’artifice ne peuvent être allumés dans aucun lieu public. Cela inclut les parcs, les trottoirs ou les rues. Les centres commerciaux, les restaurants, les magasins d’alcool et les détaillants de vêtements sont également interdits.

(2) Les feux d’artifice ne peuvent pas être vendus par des vendeurs ambulants ou en plein air.

(3) Toute personne souhaitant vendre des feux d’artifice doit être en possession d’un permis valide délivré par l’inspecteur en chef du département des explosifs.

(4) Il est illégal de faire exploser des feux d’artifice à moins de 200 mètres d’un hôpital, d’une clinique, d’une stationservice ou d’une maison de retraite, d’une maison de repos ou d’une organisation de protection des animaux ou d’un établissement.

(5) Aucune personne de moins de 16 ans n’est autorisée à acheter ou à allumer des feux d’artifice.

(6) Il est illégal pour quiconque de pointer ou de diriger un feu d’artifice sur une autre personne, animal, bâtiment ou véhicule à moteur.

(7) Aucune personne ou organisation n’est autorisée à tirer des feux d’artifice sans avoir obtenu formellement l’autorisation de le faire par le Conseil (au moins 14 jours avant). Une autorisation est également requise par la Civil Aviation Authority et par le responsable des explosifs. De plus, un pyrotechnicien et un expert en explosifs du service de la police doit être présent en tout temps.

(8) Les feux d’artifice ne peuvent être tirés que dans les zones désignées entre 19 h et 22 h sur Guy Fawkes.

(9) Le non-respect de l’une des conditions ci-dessus pourrait entraîner une lourde amende, voire une peine de prison.

 

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