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L’amour de Bibi Nazmoun pour sa nièce, Bibi Farzana : elle veut l’aider à combattre la dépression 

Bibi Farzana était une femme très débrouillarde jusqu'à ce que la maladie la terrasse.

L’amour d'une mère envers ses enfants est incomparable, dit-on. Parfois, cet amour peut être pour un neveu ou une nièce dans le besoin, comme c’est le cas pour Bibi Nazmoun. Elle se dit très inquiète pour sa nièce, une mère de famille, qui a sombré dans la dépression. Dans son malheur, elle peut compter sur sa tante qui se dévoue corps et âme pour l’aider à s’en sortir.

Bibi Nazmoun aura bientôt 70 ans. À cet âge, on souhaite normalement prendre un certain recul dans la vie active et vivre des jours paisibles, entourée des siens, surtout de ses petits-enfants. Malheureusement, sa vie a été parsemée d’événements qui ne se cicatriseront jamais, car les souvenirs sont encore trop vivaces. À l’heure actuelle, c’est un autre malheur qui l’attriste. Sa nièce, Bibi Farzana, âgée de 40 ans a été affectée mentalement en janvier 2021. Depuis, une dépression sévère s’est installée et a chaviré l'existence de la quadragénaire et de sa famille. 

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Au grand dam de sa tante, sa nièce n’est plus la même femme, alors que dans le passé, elle était très active, débrouillarde et ne rechignait jamais à cumuler de petits boulots. Elle faisait le ménage chez certaines familles et s’occupait aussi des personnes malades.  Bibi Nazmoun confie : « Quand je pense à ma nièce, je ressens une grande peine. C’est une mère de famille qui ne peut plus s’occuper de son mari, Faizal et ses deux enfants âgés de 19 ans et 14 ans. Elle a tellement changé et ne peut pas travailler. Dans ce cas, comment faire bouillir la marmite avec comme seul revenu le salaire minimal de son époux, soit de Rs 11 000 ? », se demande-t-elle. Bibi Farzana a été conseillée de faire une demande de pension d’invalidité, mais sa requête a été rejetée à trois occasions. Elle a fait appel contre le dernier refus et elle attend une réponse.

L’amour pour sa nièce pousse Bibi Nazmoun à la soutenir financièrement en puisant dans sa propre pension. « Je ne peux pas rester indifférente à sa situation. Je sais que ce n’est pas beaucoup, mais je l’aide autant que je peux. Toutefois, j’aurais tant aimé que sa demande de pension soit acceptée au moins jusqu’à ce que sa santé s’améliore », confie notre interlocutrice. Les pensées de cette dernière, qui vit seule dans sa maison à Port-Louis, sont constamment tournées vers sa nièce. Son inquiétude a grandi quand elle a appris, pendant que l’on conversait avec elle, que le deuxième enfant de Bibi Farzana est tombé à l’école. Son père est allé le chercher pour le ramener à la maison. Bibi Nazmoun était éprouvée par cette nouvelle, ce qui prouve qu’elle est aussi attachée aux enfants de sa nièce.

Sa demande de pension d’invalidité rejetée à trois occasions."

Faizal confie que sa femme aidait grandement la famille quand elle travaillait. « Elle payait les factures et c’était une aide non négligeable. Actuellement, c’est très difficile pour moi de joindre les deux bouts. Nous avons deux fils et en tant que père, je veux tout leur donner », dit-il. Outre leur situation financière qui est dans le rouge, Faizal est également inquiet pour la santé de son épouse.  « Heureusement, elle peut encore préparer à manger, mais le danger qu’elle renverse quelque chose de chaud sur elle est omniprésent. Ainsi, il faut qu’une personne reste à ses côtés en permanence. Même les sorties sont très difficiles pour elle, car voyager par autobus représente une corvée. Autre chose : elle ne supporte plus le bruit », indique-t-il. 

Le mari confie qu’il a l’impression que les médicaments prescrits par l’hôpital à sa femme n’ont plus aucun effet sur elle. C’est la raison pour laquelle il a décidé de la faire examiner par un médecin du privé. « Mais cela a un prix. Une consultation et les médicaments prescrits par le médecin me reviennent à Rs 2 000. Ce n’est pas évident », déclare-t-il.

Une tante désireuse d’aider malgré sa propre tragédie

Pour Bibi Nazmoun, la santé précaire de sa nièce est une deuxième tragédie après celle qui l’a touchée il y a 25 ans de cela. Son fils Nadeem a péri dans un accident de la route à Sorèze à l’âge de 19 ans et demi. « Le drame est arrivé en octobre 1996. Mon fils, qui étudiait à l’université, n’aimait pas sortir, mais un jour ses amis sont venus le chercher pour aller réviser ensemble en vue des examens. C’était la dernière fois que je l’ai vu vivant », raconte Bibi Nazmoun. Elle a  conservé tous ses souvenirs, dont le dernier porte-monnaie qu’a utilisé son fils. Ce dernier lui avait demandé, un jour, de lui offrir une motocyclette. Dans un premier temps, elle a accepté de le faire plaisir, mais elle est vite revenue sur sa décision. Elle a dit à son fils que s’il voulait avoir une motocyclette qu’il devait se l’acheter lui-même. Bibi Nazmoun nous confie avoir changé d’avis de peur que son fils fasse un accident. « L’ironie veut qu’il soit mort alors qu’il était à bord d’une voiture », relate-t-elle, encore toute chagrinée. Sa cadette Nadia est mariée et mère de deux enfants. Cela fait 16 ans que son époux est décédé. 

Bibi Nazmoun est comme une mère pour sa nièce.  Pourtant, ses parents sont encore là, nous fait-elle remarquer. « Le père de Bibi Farzana, c’est-à-dire mon frère, a sept enfants. Sa femme et lui sont encore là, malheureusement ma nièce ne peut pas compter sur eux. J’ai l’impression qu’ils ne s’intéressent pas à son sort. Cela fait plus de 15 ans que je n’ai pas eus de leurs nouvelles », révèle notre interlocutrice. 


 

 

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