Il devait reprendre le chemin de l’école cette semaine comme ses petits camarades, mais le destin en a décidé autrement. Laksh Ramsurrun est décédé à l’âge de 8 ans le mois dernier. Celui qui aimait posté de petites vidéos sur YouTube laisse derrière lui une sœur et des parents qui ne cessent de le pleurer.
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Rue Lecornu, à Sainte-Croix, où habitent les Ramsurrun, tout le monde se souvient de ce petit bonhomme souriant et rempli d’énergie. à chaque fois qu’ils passent devant son domicile, les voisins y jettent un petit coup d’œil, mais ici la joie qui animait autrefois cet endroit s'est envolée. Rajkumar et Meela Ramsurrun, les parents de Laksh, avouent qu’ils se laissent aller tous les soirs sur le canapé dans cette même pièce où ils avaient dit un dernier au revoir à leur fils unique. Il n’y a pas de mots pour décrire des parents qui ont perdu un enfant.
C’est le mercredi 6 décembre que Laksh a rendu l’âme. « Vendredi soir, il avait un peu de fièvre. On lui a donné des médicaments et, le lendemain, il allait bien jusqu’à environ 16 heures quand il a recommencé à avoir de la fièvre. Je me suis endormi avec lui dans le salon et à 2 heures du matin, Laksh s’est réveillé. Il n’avait plus une forte température. Il me disait qu’il avait chaud et faim. Je lui ai dit que ce n’était pas l’heure de manger et je lui ai donné un verre d’eau. Quelques minutes plus tard, il a commencé à avoir des convulsions. Nous avons immédiatement appelé l’ambulance et nous lui avons procuré les premiers soins », explique son papa.
Ce soir-là, Laksh est immédiatement conduit à l’hôpital. « Sur place, il a été examiné par le médecin de service, mais il a fallu attendre l’arrivée du pédiatre. Entre-temps, je ne cessais de lui parler et essayais de le réanimer. à son arrivée, la spécialiste a affirmé qu’il fallait l’admettre d’urgence aux soins intensifs. » Commence alors un terrible combat pour les parents. « Il n’y avait pas de place aux soins intensifs et les infirmiers ont dû appeler plusieurs hôpitaux pour demander s’il y avait une place vacante. Ce n’est qu’à 6 heures qu’ils ont eu une réponse positive de l’hôpital Victoria, mais le hic cette fois, c’est qu’aucune ambulance n’était disponible pour transporter le petit. » Les parents de Laksh souhaitent alors faire transférer leur fils dans une clinique privée, mais la spécialiste désapprouve. « Li sou nou responsabilite, si ou pran li ek ki ariv enn zafer, se ou problem. Nous avions peur et nous ne l’avons pas emmené », nous explique le père du petit.
« Je voulais dire au revoir à mon enfant »
À 9 heures, le petit garçon est finalement admis aux soins intensifs de l'hôpital Victoria. Pendant trois jours, les parents font le va-et-vient entre l’hôpital et la maison, et plusieurs lieux de culte. « Nous sommes allés prier dans les églises, les mandirs et les mosquées, suppliant Dieu de protéger notre fils. » Mais le mercredi 6 décembre, ils reçoivent un appel de l’hôpital qui leur demande de venir d'urgence. « Quand nous sommes arrivés, tous les proches des patients attendaient à l’extérieur. Nous avions alors eu un mauvais pressentiment. Lorsque nous sommes arrivés dans la salle, les rideaux étaient tirés, tout le monde avait l’air triste, une infirmière qui avait les larmes aux yeux nous a tourné le dos et une dame qui passait le balai avait dans sa pelle des restes de tubes. Ils étaient à Laksh. »
Cause du décès : « Unknown »
Le mèdecin invitent les parents dans une salle pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. « Nou pa finn resi sov lavi ou zanfan », raconte le père. Ces mots résonnent encore dans leur tête. Ils se rappellent être allés se recueillir auprès de lui. « Je voulais dire au revoir à mon enfant », dit sa mère. « Il était enveloppé dans un drap blanc et je lui ai dit 'guete garson, nou tou inn vinn guet twa. Leve'. Et son papa ne cessait de lui dire 'pa kit mwa ! Pa kit nou'. »
Les parents se souviennent avoir vu sur les documents de décès qu’un médecin avait écrit comme cause du décès : « Unknown ». « On voulait ramener le corps chez nous le plus vite possible, mais les policiers sont venus nous voir pour nous dire que, quand un enfant décède, une autopsie est obligatoire. Ils ont pris notre fils pour le conduire à la morgue et, en attendant, on nous a demandé de nous présenter au poste de police d’Abercrombie pour une enquête », nous dit la mère.
Dans la salle, les rideaux étaient tirés. Un mauvais présage
Rajkumar se rend par la suite à la morgue de l’hôpital Victoria de Candos et, finalement, on lui apprendra que son fils est décédé des suites d'un œdème cérébral qui aurait pu être causé par une infection virale. Mais quelle infection ? Personne n’a de réponse. Il ramène dans ses bras le corps du petit bonhomme vers 23 heures pour les prières. Une image que ceux présents ne sont pas près d’oublier. « Je l’ai apporté dans mes bras comme le premier jour de son arrivée chez nous », avance son père en pleurs.
« Nous cherchons à comprendre »
Un mois plus tard, la famille est toujours dans le flou. « Les médecins nous avaient dit qu’ils feraient des analyses pour établir la cause du décès, mais à chaque fois que nous nous rendons à l’hôpital, on avance que les rapports ne sont pas encore prêts. Nous ne voulons pas blâmer l’hôpital. Nous cherchons uniquement à comprendre comment un garçon de 8 ans en pleine forme peut décéder du jour au lendemain sans que personne ne puisse nous apporter des éclaircissements. En outre, nous voulons savoir s’il nous faut prendre des précautions pour les autres membres de la famille ou sensibiliser les autres parents pour que cela ne se reproduise plus », expliquent les parents.
Un mur inondé de photos
Ce départ brutal a laissé un vide dans cette famille et leurs proches. Chez eux, dans la chambre que partage le petit garçon avec sa sœur aînée, toutes ses affaires sont encore là. « Je viens de mettre de l’ordre dans ses affaires, mais j’ai tout remis à sa place. Je ne peux enlever ses affaires. Ses vêtements et ses jouets nous rappellent les bons souvenirs que nous avons partagés. C’était un bon vivant qui aimait le football, sa collection de voitures et il aimait fabriquer des avions. D’ailleurs, il a posté de nombreuses vidéos sur YouTube », souligne la maman.
Aussi, il ne leur reste que des souvenirs, de grandes photos étaient encadrées et inondent le mur d’une pièce de la maison. En attendant de pouvoir enfin comprendre, ce sont ces souvenirs qui les aident à tenir le coup. Ils rêvent de lui chaque soir, font des donations à son nom, se rappellent son sourire et ne cesse de voir la dernière vidéo que Laksh a terminée par un beau... I love you.
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