À l’aéroport ce matin : des rapatriés bloqués pendant des heures expriment leur colère 

Ils étaient quelque 290 passagers à retourner à Maurice à  bord de deux vols, notamment de Mumbai et de Londres, ce dimanche 22 Mars. Le vol de Mumbai est arrivé à Maurice vers 4 heures du matin, celui de Londres vers 8 heures. 

Mais les passagers déplorent être restés bloqués à l’aéroport pendant des heures. Parmi, plusieurs patients qui se sont fait opérer en Inde. Devina, qui accompagne sa mère qui a subi une opération, confie avoir vécu des moments très difficiles.  

« Il y avait une douzaine de patients, certains cancéreux et autres à bord de ce vol. Cela fait plus de 24 heures que nous avons quittés le logement où nous étions pour nous rendre à l’aéroport de Delhi. Nous sommes arrivés à Maurice à 4 heures du matin, en transitant par Mumbai. À Maurice, nous sommes restés des heures, tous collés les uns contre les autres avec des risques d’infection pour les patients qui viennent de se faire opérer. Un monsieur a dû changer les couches de sa mère dans l’aéroport devant tout le monde, une dame a fait deux crises d’asthme, certains étaient en train de vomir. Le médecin qui est là est débordé et il ne porte même pas de masque », confie Devina qui était toujours bloquée à l’aéroport vers 9 heures. 

Elle est choquée par les conditions de ce rapatriement. «  Je comprends parfaitement que nous soyons en période de crise. Mais il fallait un peu plus de considération pour les patients. C’est inhumain », proteste notre interlocutrice. 

Interrogé, Girish Appaya, responsable de communication chez Airports of Mauritius (AML), nous a fourni les explications suivantes : « Ce n’est pas un processus normal, cela prend du temps, surtout pour 290 passagers. À leur arrivée, il y a eu le contrôle de santé, ensuite l’immigration et la vérification de l'historique du voyage, puis encore un contrôle de santé. Il y a une coordination qui se fait  entre AML, le ministère de la santé, les services sanitaires, les policiers… pour que les déplacements se fassent aussitôt vers les centres de quarantaine et malheureusement tout cela prend du temps. AML assure un rôle secondaire. Nous devons avoir la coopération de tout le monde. Nous comprenons l’angoisse et la réaction de ces personnes. Mais, malheureusement, il y avait une obligation de les contrôler  », précise Girish Appaya.  

Le responsable de communication précise également qu’AML a pris les dispositions nécessaires pour fournir les chaises et autres facilités comme les boissons, de la nourriture afin de rendre l’attente moins difficile. 

 «  Il est vrai que dans certains zones, il y avait beaucoup de passagers ensemble, mais il faut la coopération des passagers également», affirme Girish Appaya.