À 14 ans, Lacky Ramdyah est un amoureux de la vie. Il a brillamment décroché le National Certificate of Examination. Même s’il ne s’est pas rendu au collège pendant environ un an, après une lourde opération. Ce jeune qui est un exemple de détermination ne baisse pas les bras devant les difficultés. Il commence une nouvelle page de son histoire et a accepté de partager avec nous son quotidien de combattant.
Une rencontre avec Lacky Ramdyah est une leçon de vie. Ce jeune homme devrait penser à devenir un Motivational speaker, tant il a une joie de vivre et une détermination contagieuse. Il est né avec plusieurs malformations. Ce qui l’a obligé à vivre avec un sac de colostomie. Mais il n’a pas pour autant abandonné son rêve d’aller à l’école. Si pour certains c’est simple, pour lui c’était un vrai parcours du combattant. Ses parents expliquent qu’ils ne savaient pas quelle était son espérance de vie, après sa naissance. Ils ont, quand même, multiplié les démarches pour sa survie.
Ce couple modeste a mis toutes les chances de son côté. Le père de Lacky travaille comme marchand de légumes et sa mère, qui est femme au foyer, s’occupe de lui. Ainsi, pendant les premières années scolaires, Lacky fréquente une école spécialisée. Sa mère, Nouree, explique que c’était difficile pour les autres personnes de s’occuper de lui.
« À cause de son sac, les gens ne voulaient pas trop s’approcher de lui. C’était très délicat. » En Std II, Lacky fréquente Bon Accueil Gouvernement School. Il a de bons résultats et intègre le SSS de Quartier-Militaire.
Lacky garde de très bons souvenirs de son ancien collège. C’est avec un pincement au cœur qu’il le quitte pour un autre. Il se souvient surtout du soutien indéfectible qu’il a obtenu de la part du recteur, des enseignants et du personnel.
« Je dois une fière chandelle à toutes ces personnes et aussi à mes amis qui n’hésitaient pas à m’aider et à me faire parvenir des notes quand je ne pouvais pas me rendre à l’école. » À cause de ses traitements et parce qu’il était récemment très malade, il a dû s’absenter souvent de l’école pour se rendre à l’hôpital.
Comme son état de santé s’est détérioré l’année dernière, Lacky n’a pas pu se rendre à l’école pendant presque un an. « J’ai subi une lourde opération et je ne pouvais pas marcher. » Il insiste cependant pour poursuivre ses études. Et chaque jour, de chez lui, il travaille d’arrache-pied.
« Ce n’est que pour les examens que je suis allée à l’école. » Il a pris part aux examens sur un lit médical. Il explique que c’est le personnel de l’école qui a fait la demande auprès du Mauritius Examination Syndicate pour lui. C’est aussi ainsi qu’il révisait chez lui. « C’était dur surtout quand je ne pouvais pas bouger. Mais je voulais tellement réussir. »
Cette détermination fait partie de la force de caractère de Lacky. Pour lui, il ne vaut pas la peine de s’attarder sur les difficultés de la vie, encore moins quand elles découlent d’une complication de santé.
« Si nous avons été faits ainsi, il faut l’accepter et avancer. » À toutes les personnes qui passent par des situations similaires, il rappelle que le fait d’être en vie est un cadeau. « Sekinn arive inn fini arive. ».
Il avance qu’il est important de vouloir réussir et de se donner les moyens d’y parvenir. Son rêve est désormais de devenir Lecturer de Physics.
Entre-temps, c’est au Royal College de Curepipe qu’il démarre une nouvelle aventure. « Je suis tout excité. It is my dream college. » Il s’inquiète cependant pour le transport qui va poser problème à cause de son état de santé. Pour le moment, il ne sait pas quels seront les arrangements. Mais il promet qu’il va s’en sortir et briller.
Nooree Ramdyah, sa mère :« Mo ti pe dir li aret lekol… »
Comme toutes les mères, Nooree Ramdyah a souvent expliqué à son fils que sa santé devait être sa priorité. Même si cela impliquait qu’il fallait arrêter l’école. C’est ainsi qu’après son opération l’année dernière, elle lui a demandé de faire une pause, mais ce n’était pas bien connaître Lacky.
« Il n’a pas voulu entendre raison. Bien au contraire, il a travaillé encore plus dur. Il ne cessait pas de réviser jusqu’à très tard le soir et je devais lui dire que c’était l’heure d’arrêter. » Mais elle est fière de lui. « Je ne dirai jamais que c’est grâce à nous les parents. Car Lacky a tout fait, c’est lui qui a voulu réussir et tous les efforts viennent de lui. » dit-elle.
Lacky rend un vibrant hommage à Enn Rev Enn Sourir
Ce jeune homme remercie l’association Enn Rev Enn Sourir pour le soutien dont il a bénéficié. « Un proche m’a dit de contacter le Dr Kevin Teeroovengadum. Par la suite, j’ai aussi pris contact avec Karan Jugall de l’association Enn Rev Enn Sourir et je leur suis très reconnaissant. »
Ses traitements ont coûté environ Rs 430 000. « Une association en Australie m’a aidé pour l’opération et ensuite j’ai eu de l’aide de l’autre association à Maurice pour les soins additionnels, les traitements. Cela faisait surtout beaucoup de bien de savoir qu’il y avait des gens qui me soutiennent. »
Karan Juglall, directeur d’Enn Ren Enn Sourir, est fier de Lacky. « Nous avons compris, après l’avoir entendu parler de sa maladie avec les médecins que c’est un enfant très passionné et intelligent. Nous sommes fiers d’avoir pu contribuer à lui offrir une meilleure santé. Il a une maladie rare et il aura toujours un handicap, mais nous allons continuer à le soutenir autant que possible. Nous félicitons aussi ses parents. Je veux leur dire merci pour leur combat, leur soutien à leur enfant et leur confiance en notre association. » Il remercie aussi les médecins et les partenaires. « Comme il a un seul rein, il y avait un grand risque de le perdre et c’est grâce aux médecins qu’il est toujours en vie. » soutient-il.
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