
Ils avaient affirmé être victimes de « drug planting » et clamé leur innocence. Le lundi 29 septembre 2025, Bruneau Laurette, son fils Jean Ryan Luca, Vimen Sabapati, l’avocat Akil Bissessur, sa compagne Doomila Moheeputh et son frère Avinash Bissessur ont vu les accusations provisoires de trafic de drogue annulées par la justice.
Ce dénouement est intervenu devant les tribunaux de Moka, Port-Louis et Mahébourg. À chaque audience, le représentant du Directeur des poursuites publiques (DPP) a informé la Cour de la décision d'abandonner les accusations provisoires de trafic de drogue visant ces six personnes, et les juridictions ont entériné la requête.
Vimen Sabapati : L’accusation provisoire d’entente délictueuse maintenue
À la suite du communiqué du DPP, le dossier de Vimen Sabapati, 46 ans, ancien entraîneur national de Muay Thaï, a été appelé le lundi 29 septembre devant le tribunal de Port-Louis. Le magistrat Prashant Bissoon a annulé les accusations provisoires de trafic de drogue et de blanchiment d’argent visant l’habitant de Vacoas, après une requête formulée par Me Sannidi Pillay Paupoo-Nallee, Senior State Counsel, au nom du DPP. L’accusation provisoire d’entente délictueuse demeure cependant.
Pour rappel, Vimen Sabapati faisait initialement face à une accusation provisoire de trafic de drogue avec circonstances aggravantes et à une autre pour blanchiment d’argent. Il avait été arrêté le 3 mai 2023 par l’ancienne Special Striking Team (SST) après la découverte de 10,35 kg d’héroïne dans son véhicule à Port-Louis, évaluée par la police à environ Rs 155 millions.
Me Sannidi Pillay Paupoo-Nallee a précisé que l’accusation d’entente délictueuse est maintenue. L’affaire sera de nouveau examinée le 13 octobre 2025, après une motion déposée par Me Ali Yousuf Azaree, avocat de Vimen Sabapati, qui demande que cette accusation ainsi que l’interdiction imposée à son client soient également abandonnées.
Cette accusation fait suite à la saisie d’un téléphone retrouvé près de sa cellule au centre d’Alcatraz le 8 juin 2023, alors qu’il était détenu après son arrestation du 3 mai pour trafic de drogue.
À sa sortie du tribunal de Port-Louis, Vimen Sabapati a remercié ses avocats et salué la décision du DPP : « Zot kapav fer zot plan, me get zordi plan Bondie. Bann-la dan kaso, mwa mo deor », a-t-il déclaré.
Bruneau Laurette : Toujours sous le coup d’une accusation de possession illégale d’arme à feu
L’accusation provisoire de trafic de drogue visant Bruneau Laurette, 51 ans, a été annulée le lundi 29 septembre 2025 devant le tribunal de Moka, mais celle de possession illégale d’arme à feu est maintenue. Son fils, Jean Ryan Luca, 26 ans, a vu toutes les accusations contre lui annulées conformément à la décision du DPP du 26 septembre 2025.
Lors de la séance, débutée à 9 h 30, Me Kevin Moorghen, Principal State Counsel, a présenté une motion au nom du DPP. La magistrate Geetika Rampoortab a accédé à cette demande, tout en précisant à Bruneau Laurette que l’accusation de possession d’arme à feu demeure.
Père et fils étaient visés par ces accusations depuis 34 mois. Leur arrestation remonte au 4 novembre 2022 à Petit-Verger, Saint-Pierre, après la découverte de 46 kilos de haschisch dans le coffre de la voiture de Bruneau Laurette, ainsi qu’une arme à feu et des munitions sous son matelas.
Bruneau Laurette avait été inculpé provisoirement pour trafic de drogue, blanchiment d’argent et possession illégale d’arme à feu, tandis que son fils faisait face à deux accusations : possession de haschisch en vue de revente et possession d’arme à feu.
Bruneau Laurette maintient avoir été victime de « drug planting » par les anciens officiers de l’ex-SST et affirme que le revolver retrouvé chez lui a aussi été « planté ». Il a détaillé les circonstances de la perquisition et son traitement : « Je suis un ‘firearm instructor’. Si j’avais vraiment possédé un revolver, il serait dans le cadre légal et à portée de main, pas au pied du lit. »
« Mo invit le DPP a fer lanket neseser », a ajouté Bruneau Laurette, déplorant une fois de plus les agissements de la défunte SST. Pour lui, « c’est un combat qu’on a remporté, mais la guerre continue ».
À l’extérieur du tribunal, plusieurs sympathisants étaient présents, dont l’un avec un gâteau bleu portant l’inscription « Libération Bruneau » et décoré d’une chaîne brisée.
Ce que dit le communiqué du DPP
Le DPP Rashid Ahmine a décidé, dans un premier temps, d’abandonner les accusations provisoires contre ces six personnes. Un avis définitif ne sera émis qu’à l’issue des enquêtes complémentaires, en tenant compte des preuves disponibles et conformément à la loi.
Les Bissessur et Doomila Moheeputh : La délivrance après 27 mois

Me Akil Bissessur et son frère Avinash ainsi que Doomila Devi Moheeputh (la compagne de l’avocat) ont retrouvé le sourire après que le magistrat Rishan Chineah a accédé à la requête de Me Ricky Bookhun, Senior State Counsel, demandant que les accusations provisoires soient abandonnées, conformément au communiqué du DPP du 26 septembre 2025.
Me Akil Bissessur, 43 ans, faisait face à trois accusations provisoires : « Conspiracy to import dangerous drugs », « Attempt to possess dangerous drugs for distribution with an averment of trafficking » et « Possession of prohibited goods ». Doomila Moheeputh, 52 ans, répondait à deux accusations: « Conspiracy to import dangerous drugs » et « Aiding and abetting in the commission of a crime ». Avinash Bissessur, 37 ans, était visé par deux accusations provisoires : « Possession of dangerous drugs for resale » et « Conspiracy to import dangerous drugs ».
Les trois avaient été arrêtés le 20 juin 2023 à Quatre-Bornes lors d’un exercice de « controlled delivery » mené par la police.
Me Bissessur : « Mo ti enn viktim akoz mo ti enn opozan ansien rezim »
À sa sortie du tribunal de Mahébourg, Me Akil Bissessur, visiblement ému, a déclaré : « It’s an emotional day. » « Nous avons tous vu comment la SST opérait », a-t-il ajouté, rappelant qu’il avait été interpellé huit fois pour divers délits. Toutes les accusations provisoires contre lui ont été annulées.
« Se enn eniem klak pou lansien rezim. Mo ti enn viktim akoz mo ti enn opozan sa rezim-la. Asterla, la roue tourne (…) » a-t-il poursuivi. Il a également remercié ses proches et amis pour leur soutien et souhaite désormais reconstruire sa clientèle. « Monn perdi kliantel ki mo ti ena deor. La, mo get enn kou si mwal Langleter mo redress mo lekip enn kou », dit-il dans un éclat de rire, faisant ici référence à son équipe de football préférée.

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