Le 18 novembre 2015, une réunion capitale a eu lieu entre Vidianand Lutchmeeparsad, le secrétaire financier, Peter Munga, l’homme d’affaires kenyan qui rachètera plus tard les 23 % d’actions que l’ex-BAI détenait dans Britam Kenya, et un représentant de BDO Kenya. La rencontre a eu lieu à Nairobi, au Kenya. Il s’agissait de trouver un accord sur cette transaction.
Or, voilà que deux procès-verbaux distincts de cette réunion circulent et s’ils ont l’air d’être similaires, ils contiennent néanmoins quelques petits mots qui font toute la différence. Alors que l’un indique que les actions de l’ex-BAI doivent être vendues au même prix que celui offert par la firme sud-africaine MMI, qui avait proposé Rs 4,3 milliards, l’autre soutient que la vente devra se faire sur la base d’une « mutually acceptable valuation ». La vente a été conclue pour Rs 2,4 milliards en juin 2016.
La commission d’enquête sur la vente de ces actions a cuisiné Afsar Ebrahim, Deputy Group Managing Partner de BDO Mauritius, et Yacoob Ramtoola, Special Administrator de la BAI et Group Managing Partner de BDO, mardi, à la salle No 10 de la Cour suprême, Port-Louis, pour en connaître le fin mot de l’histoire en vain.
L’ex-juge Bushan Domah, président de la commission, soutient que la première version a été remise à la commission d’enquête par Vidianand Lutchmeeparsard alors que l’autre a été présentée par Afsar Ebrahim, le 13 décembre.
Ce dernier devait affirmer qu’il avait reçu sa copie de Yacoob Ramtoola en décembre. Yacoob Ramtoola devait pour sa part confier l’avoir obtenu du représentant de BDO Kenya « bien après le début des travaux de la commission. » Mais ni l’un, ni l’autre, ne peut expliquer cette différence.
Pour Bushan Domah, il y a eu falsification quelque part et il note que la modification a été très bien faite. « Même caractère et même typographie », dit-il avant de demander au huissier de circuler les deux copies pour que l’assistance puisse se faire une idée.
L’autre point qui chiffonne la commission d’enquête a trait aux responsabilités de l’administrateur spécial et à son cachet. Bushan Domah rappelle que durant leur passage, Afsar Ebrahim et Yacoob Ramtoola avaient soutenu que leur travail n’était que de « dispose of the shares. »
À Yacoob Ramtoola, l’ex-juge demande quel était son rôle en tant qu’administrateur spécial. « Il fallait entreprendre tous les transferts de l’ex-BAI vers la National Property Fund Ltd », a répondu ce témoin. Et sur l’insistance de Bushan Domah, il révèle que le cachet était de 300 000 dollars, environ Rs 10 millions.
Aussi interrogé à ce sujet, Afsar Ibrahim soutient que ce montant est bien au dessous que cela aurait dû être. « Nous avons abattu beaucoup de travail de décembre à juin », dit-il. Puis, l’administrateur spécial n’a touché que 0,03 % du montant de la transaction, alors que le chiffre aurait pu être bien plus élevé.
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