Battu à coups de poing, puis à l’aide d’un tuyau en caoutchouc, un garçon de 11 ans, domicilié à La Tour-Koenig, se retrouve à l’hôpital avec diverses blessures. L’auteur présumé des coups est l’oncle paternel de l’enfant qui, selon la mère, se montrerait souvent violent envers son fils.
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Depuis sa naissance, Asif*, 11 ans, vit sous la responsabilité de son grand-père paternel à La Tour-Koenig. Le vendredi 3 décembre, vers 8h45, alors que son aïeul lui demandait d’aller acheter du pain à la boutique du coin, son oncle, A.M., âgé de 33 ans, serait intervenu. « Il a insulté Asif pour qu’il parte à la boutique. Alors que mon fils était encore dans son lit, en pyjama, il lui a donné des coups de poing dans le dos et sur la tête. Ensuite, il est revenu avec un tuyau en caoutchouc et lui a donné plusieurs coups sur tout le corps et au visage. Mon fils a les lèvres blessées et des ecchymoses sur le torse et le bras », raconte Suhayla*, la mère de l’enfant.
Au moment des faits, Suhayla était au travail. « Vers 9h00, j’ai reçu un coup appel d’une femme. Elle m’a dit qu’elle était dans la rue en compagnie de mon fils et qu’il était gravement blessé. Au même instant, une patrouille de police s’est arrêtée près d’eux et a emmené Asif à l’hôpita», explique la maman. Tout de suite après, elle dit avoir reçu un appel des policiers lui demandant de venir au poste. « C’est là-bas que mon fils m’a expliqué ce qui lui était arrivé », poursuit-elle. Une plainte pour maltraitance d’enfant a alors été enregistrée contre l’oncle et la Child Development Unit (CDU) a été informée de l’affaire. Le petit Asif a ensuite été conduit à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, où il se trouvait encore samedi soir.
Asif est né de la deuxième union de Suhayla. « Le 28 décembre 2009. Treize jours après, so papa ti pe pass lakour et li ti demann mwa amen Rs 2500 ladrog pou li. Monn ekout li et lapolis inn ramass mwa», raconte Suhayla. «Je n’avais personne pour payer ma caution, ni l’amende. Du coup, j’ai passé les six premières années de la vie de mon fils en prison. C’est son grand-père paternel qui a pris Asif sous son aile. Lorsque j’ai été libérée, mon beau-père m’a empêchée de voir mon enfant. Je me faisais insulter par lui. Des fois, A.M., mon beau-frère, me frappait quand je venais devant leur porte pour voir mon enfant. »
Déséquilibre familial
Le père d’Asif, 36 ans, est actuellement en prison. « Récemment, alors qu’il venait de purger deux ans d’emprisonnement, il s’est fait arrêter et remettre en cellule pour le vol d’un téléphone portable et pour avoir acheté un bijou volé. Mon fils n’a pas connu une vie stable auprès de ses parents. Sa famille a été déséquilibrée par le vice de son père. Se rezilta kan enn papa droge sa. Zanfan maltrete », lâche-t-elle avec regret.
Quant à Suhayla, chassée de la maison de son époux après la prison, en 2014, elle a trouvé du travail. « De 9h00 à 15h00, je prépare des faratas. Puis de 16h00 à 8h00 le lendemain matin, je travaille comme réceptionniste et femme de ménage dans un pensionnat. Le patron du pensionnat connaît les difficultés de ma vie et il m’a accordée une chambre pour y vivre. »
Avec les soucis d’Asif, Suhayla dit ne plus savoir quoi faire. « Asif aime beaucoup son grand-père. Il ne peut vivre sans lui. Mon beau-père l’aime aussi. Mais avec l’âge, il est tombé malade, les choses ont changé. Le frère de mon époux agresse mon fils souvent, car il sait que le protecteur d’Asif est vulnérable et alité. Li bat bolom e mo garson tou. Bolom vie aster, li pa kapav fer nanie », dit Suhayla. Elle a proposé à Asif de venir vivre avec elle. « Li dir mwa non, linn fini pardonn so chacha, li pa pou kapav reste san so dada. Mo pa kone ki pou fer. »
La police de La Tour-Koenig, - conjointement avec la CDU - a ouvert une enquête sur cette agression. L’oncle paternel d’Asif, lui, est introuvable depuis les faits.
* Prénoms modifiés
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