La décision de Megh Pillay de démissionner de son poste de membre du conseil d’administration de la compagnie d’aviation a permis de calmer le jeu, alors que l’on s’attendait à une réunion houleuse jeudi matin.
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Coup de théâtre lors de la réunion du conseil d’administration d’Air Mauritius. Alors que celle-ci, qui s’est tenue le jeudi 10 novembre, s’annonçait houleuse, une nouvelle de dernière minute a fait l’effet d’une douche froide à ceux qui voulaient en découdre. L’ancien Chief Executive Officer (CEO) de la compagnie nationale d’aviation Megh Pillay a démissionné du board – dont il était encore membre – juste avant la réunion.
La résiliation du contrat de ce dernier le 28 octobre, lors d’une réunion du conseil d’administration convoquée à la va-vite et à laquelle n’étaient présents que sept des 15 directeurs, était restée en travers de la gorge de certains d’entre eux. Ils avaient donc la ferme intention d’exiger des explications au président d’Air Mauritius, Arjoon Suddhoo, lors de la réunion de jeudi matin. Mais à la surprise générale, Megh Pillay a envoyé sa lettre de démission juste avant la réunion.
Des sources confient que beaucoup a été fait depuis mardi pour calmer le jeu « pour le bien d’Air Mauritius ». Un exercice de colmatage des brèches dans les règles donc. Instruction a également été donnée de rester discret sur le déroulement de la réunion.
« Nous avons pris connaissance de la démission de Megh Pillay et l’avons acceptée. On n’en a pas parlé plus que cela », confie un des membres du conseil d’administration qui persiste à croire que « la façon dont les choses se sont déroulées par rapport à Megh Pillay est malsaine. Il ne méritait pas cela, surtout avec un tel bilan ». Air Mauritius a déclaré jeudi des profits de Rs 554 millions pour ces trois derniers mois.
Arjoon Suddhoo, de son côté, a indiqué que la réunion s’est déroulée « dans une ambiance très cordiale » : « Tous les membres étaient présents, sauf un qui n’a pu faire le déplacement de l’étranger. » Et d’affirmer que la démission de Megh Pillay « a été acceptée par tout le monde ».
Dans sa lettre, Megh Pillay explique que « comme l’actionnaire majoritaire a maintenant clarifié sa position sur la résiliation de mon contrat comme CEO, je suis d’avis qu’il serait inapproprié pour moi de continuer à servir comme membre du conseil d’administration ». L’actionnaire majoritaire étant le gouvernement, qui détient plus de 40 % des actions de la compagnie.
«Grand désaccord»
L’ex-CEO confie que cela a été « un grand honneur de diriger une fois de plus l’équipe exécutive et les professionnels ainsi que tous les hommes et femmes qui travaillent dur et qui constituent les équipes administratives, techniques et opérationnelles qui font du groupe Air Mauritius une compagnie aérienne couronnée de succès et une fierté nationale ».
Megh Pillay maintient cependant que son « grand désaccord » avec Arjoon Suddhoo porte sur « une question de bonne gouvernance en refusant de céder aux pressions pour annuler les procédures disciplinaires contre un employé que le président non exécutif a nommé comme employé permanent ».
Cet employé est Mike Seetaramadoo, Executive Vice-President Commercial et Cargo, qui avait été suspendu. Il devait passer devant un comité disciplinaire le 28 octobre, le jour même où Megh Pillay a été limogé. Ce comité disciplinaire a été reporté au 19 novembre.
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