La subvention sur l’huile alimentaire jugée insuffisante - Ashok Ramdenee : «On ne peut pas fonctionner à perte»

Vendredi dernier, le gouvernement a augmenté le montant de la subvention sur l’huile alimentaire, qui est passé de Rs 28 à Rs 38 par litre. Mais ce n’est pas suffisant, affirme Ashok Ramdenee, directeur général de Ramdenee Edible Oil Products Ltd. La compagnie produit localement les huiles Rajah, Soya Lite et Sun Life, à partir d’une matière première importée. 

« Il aurait fallu que la subvention augmente non pas de Rs 10 mais d’au moins Rs 23 par litre. Si le montant n’est pas revu, nous ne pourrons pas couvrir nos coûts de production et nous ne serons plus en mesure de fournir le volume nécessaire. Ainsi, il pourrait y avoir une pénurie sur le marché local si le gouvernement ne consent pas un effort, car nous ne pouvons pas fonctionner à perte », explique-t-il.  

Avant la guerre en Ukraine, les cours de matières premières comme le soja étaient déjà en hausse en raison d’une diminution de la production agricole à travers le monde. Depuis l’éclatement du conflit avec la Russie, la flambée du prix du pétrole a aggravé la situation en se reportant sur ceux des oléagineux et des huiles végétales brutes. Dans le même temps, les embargos décrétés en Égypte, en Turquie et en Indonésie accroissent la pression inflationniste sur les huiles importées à cause d’un déséquilibre entre l’offre et la demande. Sans compter que le coût du fret n’a pas cessé de grimper depuis deux ans.

Moroil, l’autre gros producteur d’huile alimentaire à Maurice, a déjà annoncé qu’à partir de lundi, il augmentera son prix de vente aux commerçants. « Les importateurs et les producteurs enregistrent une baisse de la marge de profit encore plus importante que les revendeurs », indique Jérôme Clarenc, directeur commercial de la compagnie.