La Revolutionary Fashion Day sera célébrée le lundi 24 avril. À Maurice et dans le monde, les jeunes s’expriment souvent à travers ce qu’ils portent. Pour célébrer cette journée, rencontre avec des « victimes de la mode ».
«Le Punk Goth» : Avvy Jagai, 18 ans, étudiant
« Mon style se penche plus vers le côté “street goth” ou “punk goth”. La plupart de mes vêtements sont noirs ou sombres, mais j’aime mettre de temps en temps des petites touches de couleurs çà et là. Quand j’avais 12 ou 13 ans, je ne me sentais pas au top. Je dirais presque que j’étais mal dans ma peau.
Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais mal dans des vêtements “normaux”. J’avais ce petit côté féminin, qui était la cause principale des moqueries à l’école et même dans la société en général.
J’ai adopté ce style, principalement grâce à la musique. C’est à travers l’expression artistique de certaines célébrités, comme Lady Gaga ou même Elton John et David Bowie, qui n’ont jamais eu peur d’être eux-mêmes, que j’ai pu construire ma propre identité.
J’ai alors eu le courage de m’affirmer et de sortir de ma bulle. C’est un peu grâce à cela que j’ai compris que la seule chose qui comptait au final, c’était de se sentir bien dans sa peau. J’ai donc accepté mon côté androgyne. Vous verrez un certain côté rebelle dans mon look.
J’exprime cette indocilité par les piercings que je porte. J’en ai sept en tout. Je veux aller au-delà de mon “comfort zone” et expérimenter de nouvelles choses à travers mon style. C’est ma façon à moi de dire haut et fort à la société “Je peux être moi-même et je m’en fous de ton opinion.” »
«L’Afro Punk» : Sibella Paul, 25 ans, coiffeuse
« À vrai dire je n’ai jamais su le « nom » attribué à mon style vestimentaire. Je dirai que cela ressemble beaucoup à « l’Afro Punk ». C’est un mélange de culture noire américaine et africaine, marié à du punk ! D’ailleurs il existe un mouvement afro punk depuis douze ans aux États-Unis. Il organise même un festival annuel à New York. C’est l’Afro Punk Festival (communément appelé Afropunk Fest) qui est un festival annuel des arts qui célèbre la culture afropunk à travers la musique, les films et l’art. Le festival annuel a fait ses débuts à Brooklyn Academy of Music (BAM), New York, en 2005.
À l’origine cofondé par Mathew Morgan et James Spooner, le festival a été inspiré par le documentaire 2003 de Spooner, intitulé Afro-Punk, qui a mis en évidence les punks noirs en Amérique. On nous reconnaît grâce à nos piercings, nos vêtements colorés imprimés africains ou flashy punk.
Pour les cheveux c’est le plus souvent afro noirs ou des dreads ! C’est un style qui a pris de l’ampleur depuis l’an 2000 à partir d’une vidéo au Brésil et en France. Pourquoi ai-je choisi ce style ? Je ne l’ai pas choisi. Disons que c’est lui qui m’a choisi. Je me sens proche de ma culture, car j’aime beaucoup cette touche africaine ! Mon style reflète qui je suis et il y aurait un vide en moi si je devais en changer. »
«Le classique moderne» : Gilles Thomas, 27 ans, chauffeur et messenger
« J’ai toujours aimé les tenues classiques. Quand j’ai atteint l’adolescence, j’ai voulu adopter ce style. Comme je suis de nature timide, c’était aussi un moyen pour moi de me démarquer et de m’exprimer.
Pour moi, cette mode est un bon moyen. Ma façon de m’habiller me correspond totalement. Je suis une personne simple et même dans le choix de mes vêtements je reste simple, mais différent.
Pour les couleurs j’opte rarement pour celles qui sont vives. Je choisis plutôt des couleurs sombres. Je porte généralement le noir, le gris et le blanc.
Comme j’aime bien les tenues classiques, mais sans l’être entièrement, j’y ajoute une touche personnelle. Par exemple, dans la première photo la veste grise reste dans le classique et la touche personnelle, c’est le short.
Je modifie moi-même les vêtements que je porte. D’ailleurs ce short était un pantalon classique que j’ai converti. Je ne pense pas qu’on a besoin d’avoir des vêtements de marque pour être bien stylé. Il suffit d’équilibrer les couleurs et de trouver les accessoires qui vont avec. La mode est une façon pour moi de m’exprimer, de raconter mon histoire, et surtout d’oser ! »
Un brin d’histoire
La Fashion Revolution Day est une journée pour célébrer la mode comme influence positive et mettre à l’honneur tous ceux qui la font. L’idée a en effet été lancée par la Britannique Carry Somers, créatrice de la marque équitable Pachacuti, après l’effondrement de l’usine textile du Rana Plaza, un immeuble de 9 étages, situé dans la banlieue de Dacca au Bangladesh. Cet accident tragique provoquait, le 24 avril 2013, la mort de 1 135 travailleurs. Cet accident tragique est l’un des plus mortels de l’histoire pour la grande industrie de la mode. Afin d’interpeller et de sensibiliser fabricants et consommateurs, la Fashion Revolution Day invite depuis 2014, les internautes à se prendre en photo, pull, chemise, tee-shirt ou jean à l’envers, et à publier cet autoportrait militant sur les réseaux sociaux. L’idée est de porter ses vêtements à l’envers, c’est-à-dire étiquettes apparentes, pour qu’on puisse en voir la provenance. Cette initiative a été relayée dans une cinquantaine de pays. Alors à vos selfies !
Source : Internet
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