Des détenus veulent comprendre les changements apportés par l’administration pénitientiaire mais le commissaire des prisons refuse de s’expliquer. Pourtant, notre rédaction reçoit régulièrement des doléances.
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Les prisonniers et l’administration de la prison de Melrose sont à couteaux tirés. Le dernier grief en date, parvenu à la rédaction du Defimedia Group, via les proches des détenus, concerne les changements apportés au fonctionnement de la cantine.
Selon les détenus, depuis samedi dernier une nouvelle liste a été affichée et de nombreux produits ne seront plus disponibles à la cantine de la prison. « Par exemple, nous avons désormais droit à un seul journal. Auparavant, il était possible de choisir quel quotidien acheter. Ce choix est maintenant limité et cela restreint notre droit à l’information. De plus, la cantine ne propose plus qu’une ou deux marques pour chaque produit offert. Ainsi, pour les boissons gazeuses, seule une compagnie en profitera, car il n’est plus possible d’acheter des boissons gazeuses d’une autre marque. Pour quelle raison ? Même chose pour les dentifrices, les savons, entre autres ».
Un détenu de s’interroger : « Pourquoi nous priver de tout cela ? Nous ne comprenons pas comment de telles mesures apporteront plus de discipline ou contribueront à notre réinsertion sociale. »
Silence radio du commissaire
Interrogé à ce sujet, Vinod Appadoo, le commissaire des prisons, n’a pas voulu faire de déclaration à ce sujet, estimant que « ce ne sont pas nos affaires ». Cependant, toujours selon les dires de certains prisonniers, Vinod Appadoo leur aurait déclaré après notre appel « qu’il supprimerait complètement la cantine si les détenus continuaient à se plaindre auprès des médias. »
Me Hervé Lassemillante, vice-président de la Commission des droits de l’homme, et responsable de la National Preventive Mechanism Division, souligne qu’il doit s’enquérir de la situation. Il a promis d’effectuer une visite à la prison de Melrose pour un constat. « Je sais qu’une demande a été faite pour revoir les prix à la cantine, mais pour les items qui ont été retirés de la liste des produits disponibles, je demanderai aux responsables les motifs de ce changement », précise Me Hervé Lassemillante.
« Il ne faut pas tuer la réinsertion »
Les détenus soutiennent que les méthodes actuelles « ne favorisent pas la réinsertion des détenus ». « La liberté n’a pas de prix. Certes, nous sommes en prison, mais ce n’est pas une raison pour nous traiter de la sorte, comme des bêtes. Il ne faut pas tuer la réinsertion », plaident-ils.
Autre son de cloche cependant du côté de quelques représentants des ONG. Ces derniers se réjouissent notamment qu’ils aient désormais plus accès aux jeunes enfermés dans les centres pour mineurs (Rehabilitation Youth Centres et Correctional Youth Centres).
Lettre adressée à l’ICAC
Ces détenus ne comptent pas en rester là. Ils ont aussi adressé une lettre à l’Independent Commission against Corruption (Icac) afin de faire part de leurs doléances. Cette lettre émet des accusations. Outre le problème de la cantine, les détenus s’interrogent sur les dépôts d’argent effectués par les proches des détenus. « Chaque détenu peut recevoir jusqu’à
Rs 4 000. Vu le nombre de prisonniers, cela représente beaucoup d’argent. Nous voulons savoir : où vont les intérêts perçus sur tous ces dépôts ? Que fait l’administration des intérêts sur notre argent ?», demandent ces détenus. « Nous faisons également appel à la Commission des Droits de l’homme pour qu’on cesse d’utiliser des méthodes répressives en prison. On veut nous faire taire, à tout prix. À chaque fois que nous exprimons des doléances, nous sommes sévèrement réprimandés. Certains détenus ont même étaient placés en salle d’isolement pour avoir osé dire certaines choses…»
Menace de grève de la faim
Les détenus avancent qu’une grève de la faim générale se prépare en ce moment. Cela afin de protester contre les mesures préconisées par le commissaire des prisons. « Même si nous sommes des prisonniers, il faut nous traiter comme des êtres humains, jamais auparavant nous n’avons été traités de la sorte.»
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