C’est une première dans les annales de la prison. La clé du dortoir qui enferme environ 300 détenus, dont des trafiquants de drogue et des meurtriers, normalement sous haute surveillance, a été signalée manquante lors d’un récent contrôle de routine. Cette disparition soulève des craintes d’une possible évasion de masse, compte tenu du nombre élevé de prisonniers incarcérés dans ce dortoir spécifique. C’est samedi dernier que la «cell key» du Block B de la prison centrale de Beau-Bassin a été porté manquante. Une fouille générale (« general turn out ») a été menée par les officiers de la Correctional and Emergency Response Team (CERT), mais la clé « égarée » n’a pas été trouvée, apprend-on.
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L’un des scénarios qui peut se produire, selon un gardien témoignant sous le couvert de l’anonymat, serait le fait qu’un prisonnier simule une maladie durant la soirée. Le personnel paramédical devra impérativement porter secours au « malade ». « C’est ainsi que le prisonnier pourrait prendre le personnel médical en otage tout en exigeant que toutes les portes des cellules soient ouvertes sur le champ », suppose-t-on. Les gardiens disent redouter l’évasion de masse survenue à la prison de GRNO en juin 2010 (NdlR : impliquant 34 prisonniers). Le bureau du Premier ministre (PMO) est appelé à intervenir dans cette affaire car la clé du dortoir n’a toujours pas été retrouvée. « La clé du dortoir ne s’est pas égarée.
Elle a été volée par nul autre que les prisonniers ! » martèlent les gardiens. Ils s’interrogent également sur la fouille générale qui s’est tenue lundi dernier, afin de « retrouver la clé égarée ». « Pourquoi la direction carcérale n’a-t-elle pas ordonnée que le ‘general turn out’ soit mené samedi, au moment même où le cas a été rapporté ? Si lakle la ti tombe, ti pou bizin gagn li kan fer lafouy. Me kifer pann gagn nanye ? Ek lorla, kifer inn bizin atann lindi pou fer lafouy-la ? » veulent-ils savoir.
L’administration carcérale, apprend-on, a récemment émis une circulaire précisant que les officiers doivent renforcer la sécurité dans toutes les prisons du pays en raison de la période festive. « Comment pouvons-nous renforcer la sécurité en sachant qu’une clé principale s’est égarée et qu’une évasion peut être déclenchée à tout moment ? » lâchent des gardiens des General Duties. Au niveau de la direction carcérale, on affirme que la clé du dortoir s’est égarée dans le courant de la semaine dernière. « Tous les gardiens disposent d’une ‘chain key’. Dernie gard kinn pran lakle-la, limem ki responsab. D’ailleurs une enquête ‘très serrée’ a été initiée afin de faire la lumière dans toute cette affaire.
Le major, soit l’officier au rang de Principal Prison Officer n’est nullement au courant de cette disparition », fait-on comprendre. Quid des craintes d’une mutinerie ? « Une fouille générale a été menée à la suite de la disparition de la clé. Apre, ou kone ena boukou lakle perdi kan ena mitinnri », dit-on.
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