Après les doléances des chauffeurs de taxi d’hôtel qui dénoncent la concurrence déloyale dont ils se disent victimes, ce sont les tour-opérateurs qui montent au créneau. Réfutant les allégations des taximen, ils les accusent de « saboter leur travail ».
Réponse du berger à la bergère. Pour la première fois, les tour-opérateurs viennent au-devant de la scène et balaient d’un revers de main les allégations portées contre eux. Vinod Gurrapah, vice-président de la Tourism Contract Car Asso-ciation, déplore à son tour la façon de faire des taximen d’hôtel. Il réagit après la publication de l’article : « Concurrence déloyale dans les hôtels: Les mesures en faveur des taximen attendues », publié dans notre édition de lundi 12 octobre.
Vinod Gurrapah explique que ce sont les agences qui leur délèguent des tâches au quotidien. « Nous travaillons quasiment dans tous les hôtels à travers l’île. Les agences nous donnent nos fonctions du jour, tous les matins. Il est faux de dire que les tour-opérateurs volent les clients des chauffeurs de taxi d’hôtel. C’est grâce à nous que les hôtels ont des clients », affirme-t-il, avant d’expliquer ces propos.
« Ils prétendent que nous volons leurs clients, mais sur quoi se basent-ils ? Je dois faire ressortir en premier lieu que les tour-opérateurs ramènent 90 % des clients des hôtels. Ces établissements ont uniquement 10% de taxis. Ce sont les statistiques qui le disent. Ces touristes qui souhaitent venir en vacances à Maurice doivent obligatoirement passer par une agence dans leur pays. Ces agences internationales ont leurs représentants à Maurice. Ce sont ces agences qui font notre salaire », affirme ce tour-opérateur qui compte 17 années de service.
Dans ce même registre, notre interlocuteur réfute les allégations de ses détracteurs. « Les agences nous donnent nos tâches, mais certains véhicules ‘sous-traitants’ n’ont pas de logo et cela ne représente pas une infraction. Ces chauffeurs déplorent que nous travaillions à un prix inférieur, c’est totalement faux. Ce sont eux qui travaillent à un tarif plus bon marché. Si les tour-opérateurs pratiquaient les mêmes prix que les taxis, ces derniers devraient mettre la clé sous le paillasson. Ce sont les taximen qui travaillent à un prix plus bas pour avoir des clients », fulmine-t-il.
Plaintes aux autorités
Selon ses propos, certains chauffeurs de taxi d’hôtel rouleraient sur l’or. « Ils prétendent qu’ils sont ruinés et n’ont plus de travail. Mais comment expliquez-vous que certains roulent Mercedes, Jaguar ou BMW ? Si c’est vrai qu’ils ne travaillent pas, comment peuvent-ils les acheter ? Nous, les tour-opérateurs, nous ne bénéficions pas de ‘Duty free’. Je connais même un chauffeur de taxi qui possède un bungalow et le loue à des clients », allègue Vinod Gurrapah. Le vice-président de la Tourism Contract Car Association allègue que des tour-opérateurs ont reçu des menaces. « Nous avons déjà fait part de nos doléances au ministère du Tourisme, au ministère du Transport et nous avons même envoyé une lettre au Bureau du Premier ministre. Je dois également faire ressortir que les tour-opérateurs reçoivent des menaces venant des chauffeurs de taxis d’hôtel. Quelques jours de cela, dans un hôtel de l’Est, ils ont placé un camion pour bloquer l’entrée des tour-opérateurs, y compris les sous-contracteurs. Le chauffeur a été agressé verbalement. Un autre cas dans l’Ouest : ils ont menacé le chauffeur, ensuite ils ont enlevé la clé de sa voiture. Je peux vous dire que les clients ont été traumatisés et ils ont rapporté le cas à la direction de l’hôtel. » Vinod Gurrapah affirme qu’il y a environ une centaine de personnes qui opèrent comme sous-contracteurs, plus les autres agences qui exercent ce métier. Selon lui, les tour-opérateurs véhiculent plus de 800 000 touristes dans le pays annuellement.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !