Qui dit Noël dit repas en famille, décorations et cadeaux sous le sapin. Cette fête est très appréciée des enfants à cause de cadeaux. Mais certains d’entre eux, issus de milieux défavorisés, sont privés de la joie d’en recevoir. Reportage.
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« Les voisins sont assez généreux. Ils m’ont offert un arbre de Noël pour faire plaisir à mes enfants »
Faute de moyens, certains parents essayent de consoler leurs enfants avec des jouets peu coûteux pour la Noël. Et de les rendre heureux avec peu de moyens, mais avec toute leur affection.
Alexandre
« Noël, c’est une fête que je ne connais pas, car j’ai vécu dans la misère noire depuis ma naissance. Je n’ai jamais reçu de cadeaux comme les autres enfants », confie Alexandre P. À 6 ans, ce garçonnet de Goodlands semble conscient de la situation dans laquelle il vit.
« Mes deux frères, ma sœur et moi aurions voulu avoir une bicyclette. Faute de moyens, notre mère n’a pas pu nous l’offrir. Mo al ramass bisyklet kase kot dimoun. Mo bann frer e mwa esay aranz li akoz nou pena larzan pou pey mekanisyen. E nou esay monte », raconte Alexandre, la tête baissée.
« Je peux les priver de cadeaux, mais pas de matériel scolaire. Je suis confiant qu’ils auront un bel avenir. Plus tard, ils seront capables d’acheter
ce qu’ils veulent »
Anjeenee, la mère du petit, explique que l’aide sociale qu’elle perçoit au nom de ses enfants scolarisés l’aide à arrondir ses fins de mois. Ses enfants, âgés de 6 à 16 ans, ont toujours été privés de cadeaux et de vêtements pour les anniversaires, la Noël et le Nouvel An.
Âgée de 40 ans, c’est une mère célibataire. Comme elle a eu des complications de santé, elle ne peut travailler. Toutefois, elle exerce des petits boulots chez les gens de la localité.
La sœur aînée d’Alexandre, âgée de 16 ans, a abandonné ses études pour aider sa mère financièrement. « Mes enfants m’ont demandé une bicyclette. Je parviens à les consoler avec des jeux de société, comme les dominos. Cette année, ma fille et mes deux autres fils, en bas âge, ont fait des petits boulots pendant les vacances scolaires pour pouvoir acheter leur matériel scolaire », relate-t-elle.
« Les voisins sont assez généreux. Ils m’ont offert un arbre de Noël pour faire plaisir à mes enfants », ajoute-t-elle. Alexandre a pu se consoler avec un jeu de plage qu’il vient de recevoir du ministère de la Sécurité sociale.
Pour les fêtes de fin d’année, Anjeenee emmènera, comme à l’accoutumée, à pied, ses enfants au bord de la mer, à Grand-Baie, pour les distraire.
Affection
La Noël ne signifie pas toujours magie et joie. Stéphanie L. raconte comment elle fait pour réconforter ses trois fils. Cette habitante de Roche-Bois vit seule avec ses enfants, âgés de 14, 6 et 1 an.
« Je dois compter sur le soutien financier de mes frères pour redonner le sourire à mes fils. Ils n’ont jamais connu de Noël et n’ont pas goûté à la magie de cette fête. Kan zot trouv lezot zanfan avek zot kado, zot vinn demann mwa. L’aîné m’a demandé une tablette, le cadet une PlayStation et le petit une voiture. Comment leur faire comprendre que je n’ai pas les moyens ? Mo tousel ki elev mo trwa garson e li bien difisil pou kapav rod kado pou Nwel », explique Stéphanie L., en essuyant des larmes.
Cette jeune mère de 24 ans n’a pas les moyens de s’acheter un sapin. Les enfants d’aujourd’hui, avance-t-elle, ne se contentent plus des jeux de société. Ceux-ci n’ont plus la cote. L’époque des poupées aux cheveux dorées et des camions de chantier est finie. Maintenant, les jeux sont hi-Tech et coûtent cher. Il est impossible pour la jeune maman d’accéder aux demandes de ses enfants.
« Mes frères m’ont assuré qu’ils feront de leur mieux pour trouver quelque chose pour faire plaisir à mes enfants. Mo frer pou amen enn brans filao pou mwa. Mo ava dekor li ar balon e bann bwat vid », ajoute-t-elle.
Le jour de la fête, la jeune femme et ses trois fils flâneront dans les ruelles de la localité. Bien que la mère ne soit pas en mesure d’offrir des présents à ses trois fils, elle compte leur donner toute son affection.
Pour Émie
Pour Émie, âgée de 9 ans, la fête de Noël est un jour ordinaire. « Le Noël n’a aucune importance pour moi. Idem pour les enfants du quartier dans lequel je vis. Parce que nous sommes des enfants défavorisés. Ici, on ne reçoit pas le père Noël », confie-t-elle.
Cette fillette, issue du lieu-dit Amba Larivyer, à Roche-Bois, dit avoir compris et accepté la précarité dans laquelle elle vit avec sa mère et son frère. « Comme d’habitude, pour la Noël, nous irons à la plage pour s’amuser avec ma mère », dit la fillette.
« Noël, c’est une fête que je ne connais pas, car j’ai vécu dans la misère noire depuis ma naissance. Je n’ai jamais reçu de cadeaux comme les autres enfants »
Cette dernière se console néanmoins avec un jeu de société qu’elle vient de recevoir d’une association. Marjo-Laine, la mère d’Émie, avoue qu’elle doit utiliser la pension qu’elle perçoit intelligemment.
« Pour moi, éduquer mes enfants reste ma priorité. J’ai bien élevé mes deux enfants en leur faisant comprendre l’importance de l’argent et de l’éducation. Je peux les priver de cadeaux, mais pas de matériel scolaire. Je suis confiant qu’ils auront un bel avenir. Plus tard, ils seront capables d’acheter ce qu’ils veulent », estime-t-elle.
Tout comme Alexandre ou Émie, de nombreux enfants sont privés de la joie de recevoir des cadeaux. Mais, comme la magie de Noël, c’est de leur donner le sourire, alors pourquoi ne pas donner une seconde vie aux jouets de vos enfants, en les donnant à des associations et aux enfants défavorisés ? Partagez la magie de Noël.
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