Juliana, 39 ans, est mariée et mère de trois enfants âgés de 9 à 17 ans respectivement, tous des étudiantes. Elle est de ces femmes qui souhaitent aider leur famille pour joindre les deux bouts. À cet effet, cette habitante de Rose-Hill avait postulé pour un poste d’éboueur à la municipalité de Beau- Bassin/Rose-Hill. Par chance, elle a pu décocher cet emploi et a travaillé pendant huit mois.
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Juliana se trouve être la seule femme éboueur dans une équipe de neuf hommes. Elle a été affectée dans un groupe qui s’occupe de la section de Balfour, à Beau-Bassin. C’est à partir de 5 h 30 chaque matin qu’elle prend du service pour terminer vers 7 h 30. Pendant ces deux heures de travail, il y a un homme, parmi ses collègues, qui ne se soucie guère de sa présence et tient des propos orduriers et vulgaires. « Mo trouv sa extra zenan parski parmi bann zom, enn mo koleg li zoure e li mem rakont avek lezot kouma li pass lanwit avek so madam avek bann mo grosie. Kan mo dir li bizin ena respe pou lezot, li dir si to pa kapav tann zoure al ayerr e li li pou kontinie zoure mem. Li mem fer komanter lor mwa li dir to ena enn lizie visie e osi enn labous... » raconte la victime, , avec indignation, Juliana.
Cette dernière souligne qu’au départ même, elle a signalé cette affaire à son superviseur, mais en vain. « Li dir mwa : Sa misie la so manier sa, pa pran li kont, nek fer ou travay inior li », affirme Juilana. Pendant plusieurs mois, elle dit avoir ignoré son collègue, malgré qu’elle soit mal à l’aise.
Mais pour Juliana, le début de l’année va mal commencer. Elle a fait l’objet de harcèlements sexuels de la part du triste individu. Entre le 1er et le 15 janvier 2019, elle a consigné trois dépositions à la police pour harcèlement sexuel. « Le 1er janvier, je ne sais pas où il a eu mon numéro de téléphone. Il a commencé à me téléphoner, tout en m’insultant grossièrement. J’ai déposé une plainte contre lui au poste de police de Stanley. Le lendemain, soit le 2 janvier, sur mon lieu de travail, il m’a traité de « fam nerport », tout en m’insultant de nouveau. J’ai suis allée faire une déposition au poste de police de Beau-Bassin. »
« Le 15 janvier, il m’a une nouvelle fois insultée avec des mots si déplacés que j’ai dû de nouveau saisir la police de Rose-Hill. J’ai même informé l’administration de la municipalité de cette affaire. Mais à ce jour, il n’y a eu aucune action disciplinaire prise contre lui. Li dir mwa : al kot to anvi. Mo ena 11 an servis e to pa pou kapav bouz mwa, twa fam nerport. E li vre ki li ankor pe travay dan so plas, mwa mo finn transfere », précise Juliana.
Elle estime avoir été injuste-ment transférée, car elle n’avait aucun souci à travailler dans la section de Balfour. Elle estime que la mairie aurait dû transférer son harceleur. « Zot finn avoy mwa travay Plaisance. Mo komans mem ler e mo fini pli tar, alor ki sa misie la pa ena oken aksion disipliner kont li. Seki ve dir li permet li fer seki li anvi...», déclare Juliana.
Elle lance un appel au ministère de la Femme et de l’Égalité des genres pour lui venir en aide. Juliana affirme vouloir démissionner de son poste contre son gré, tout en souhaitant obtenir justice. « Mo anvi kone si ena vreman lalwa kont arselma sexuel. Parski à se jour, mo pann gagn oken soutient ni conseil », dit-elle.
Versions
Nous avions sollicité une réaction du maire Ken Fong, qui nous a expliqué qu’il ne pouvait intervenir dans des affaires personnelles. Elle doit saisir l’administration et le Human Resource Manager de la mairie pour leur intervention. Au niveau de la police on nous informe qu’une enquête est en cours dans cette affaire.
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