Malgré les difficultés engendrées par la pandémie de la Covid-19, la Chine a pu maîtriser la situation en prenant des mesures qui s’imposent et a surmonté ce sinistre de grande ampleur alors que plusieurs pays sont à genoux. C’est ce qu’expliquent deux étudiants mauriciens qui ont fait de la Chine, leur pays d’adoption.
Caline Chong Foo Yuen : «Je n’étais pas inquiète»
Présentez-vous à nos lecteurs.
Je suis Caline Chong Foo Yuen. J’ai 25 et je suis étudiante à Pékin depuis six ans. Graduée en 2019, je poursuis mes études. J’ai choisi la Chine pour être plus proche de ma culture et de la langue chinoise.
Parlons de la pandémie qui est apparue en Chine. Étiez-vous inquiète ?
Les premiers cas sont apparus fin 2019. Je n’étais pas inquiète. Je suivais l’actualité tous les jours. Je savais aussi que j’étais loin de Wuhan, région où on a découvert les cas. Quand la pandémie a éclaté, j’étais dans la ville natale de ma mère, dans les montagnes dans le Sud. C’est vers mi-février qu’on a commencé à recenser plus de cas. Ma mère me disait de prendre le dernier vol pour rentrer à Maurice. Mais j’ai décidé de rester. Je suis rentrée à Pékin à la fin de mars. Les contrôles étaient très stricts. Il y a eu des dépistages de masse. Le contact tracing est aussi très efficace.
Avec la situation qui dégénérait, l’envie de rentrer à Maurice ne s’était-elle pas fait sentir ?
Du tout. Je suis contente d’être restée. J’aime la Chine. Quand la pandémie a éclaté, j’étais avec ma famille et on célébrait le Nouvel an chinois. J’étais seule à Pékin, mais j’étais en sécurité.
Est-ce vrai que la scène était apocalyptique dans les villes ?
Ce n’est pas vrai. Quand je suis retournée chez moi après deux mois, je n’avais rien à manger, c’est vrai. Mais on pouvait faire nos achats en ligne. Étant en quarantaine à mon retour à Pékin, cela me convenait. Des gens de mon quartier m’ont aidée quand j’avais besoin de quelque chose, car je n’avais pas le droit de sortir pendant deux semaines.
Et après votre quarantaine…
J’étais plus relaxe. Je ne sortais pas trop pour éviter d’être contaminée. D’ailleurs, je n’ai jamais été positive au virus.
Quid de vos cours et de la vie quotidienne ?
Tout se faisait à la maison avec les cours en ligne. Cela a duré jusqu’à novembre 2020. En janvier, les écoles ont repris graduellement et, désormais, c’est la normalité avec 90 % de personnes vaccinées. Tout est retourné assez vite à la normale. Cependant, j’évitais toujours de sortir. Cela a duré jusqu’à août de cette année. Je privilégiais toujours les achats en ligne. Je ne sortais que pour aller prendre l’air. La vaccination a aidé pour qu’on ait une vie normale.
Êtes- vous vaccinée ?
Oui. J’ai fait le vaccin Sinopharm en mai 2021. Il y aura une troisième dose bientôt.
Que pensez-vous de la gestion de la pandémie par le gouvernement chinois ?
Malgré la pandémie, les cas étaient sous contrôle et sont vite retournées à la normale. Dans la nouvelle normalité, le port du masque et les règles sanitaires sont obligatoires, mais nous nous y sommes adaptés. Nous pouvons aller partout, sauf que le nombre de personnes est retreint dans certains lieux. Récemment, pour la fête de la lune, tout le monde pouvait aller au festival, mais le contrôle était strict. Je suis satisfaite de la gestion de la Chine qui a sorti l’artillerie lourde. Une pensée pour le personnel hospitalier et autres frontliners dévoués ainsi que les citoyens qui se sont montrés responsables.
Ne voulez-pas rentrer au bercail ?
J’aimerais retourner à Maurice pour la mer, mais je préfère attendre que les choses se calment. Le prix du billet d’avion est cher. À l’ouverture des frontières, tout le monde voudra aller en vacances. J’en profiterai pour visiter les autres provinces.
Elvin Sunathree : «Les mesures prises ont marché»
Présentez-vous à nos lecteurs.
Je suis Elvin Sunathree et j’ai 26 ans. Je vis à Pékin en ce moment. Je suis arrivé en Chine en 2019 pour poursuivre mes études en International Economics and Trade. J’ai terminé en juillet dernier. Je suis à la tête de ma propre entreprise, qui est une Consulting Company dans le secteur de la construction. J’ai trois employés. On est à Zhongguancun, le Silicon Valley de Chine.
Comment vous avez vécu la pandémie de Covid-19 ?
Les premiers cas de la Covid-19 ont été annoncés par l’ONU le 31 décembre 2019. J’ai eu beaucoup de chance, car cinq jours avant, j’étais en Corée du Sud pour un échange universitaire. Personne ne savait alors qu’il s’agissait de la Covid-19. J’ai donc pu entrer en Chine normalement. Je puis regagner mon campus universitaire. Quand la nouvelle de la pandémie a éclaté, tout le monde était paniqué. Même mes parents me demandaient de rentrer. Mes amis m’appelaient constamment pour prendre de mes nouvelles. Moi, j’ai pris la décision de rester en Chine, car je voulais finir mes études.
Comment avez-vu vécu le lockdown ?
J’évitais de regarder ce qui se passait dans les médias. Je me suis jeté à fond dans mes études à travers mes cours en ligne et en pratiquant du sport. Durant la pandémie, nous avons été confinés pendant six mois. L’administration de l’université a fait un dépistage de masse avant de fermer le campus. J’ai eu l’avantage d’être sur un grand campus avec de nombreuses facilités. Je faisais beaucoup de sport et de balades. C’était comme des mini-vacances. Pour la nourriture, la cantine était ouverte. On pouvait même y aller manger. Sinon, il y a des applications sur lesquelles on pouvait passer des commandes. Ces applications sont très utiles. Sans cela, cela aurait été la panique.
Qu’en est-il de la quarantaine ?
Si on revenait à Pékin, il nous fallait rester en quarantaine pendant deux semaines. S’il y avait un cas positif dans la communauté, c’est toute la communauté qui était confinée.
Quand les choses sont-elles retournées à la normale ?
J’ai fait quelque six tests pour être sûr que je n’étais pas positif et pour que je puisse mener une vie normale en Chine. Je pense que le dépistage est un aspect important dans le combat contre la Covid-19. En octobre 2020, on n’avait pas encore le vaccin, mais on pouvait sortir. Je sortais et j’ai commencé à travailler sur ma start-up ainsi que faire mon ‘internship’.
Qu’est-ce qui a changé ?
Dorénavant, tout le monde porte un masque, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. Tout le monde est conscient des risques et se soucie de sa santé. Le dispositif pour entrer dans le subway ou dans un resto a changé. Si on veut aller quelque part, on doit scanner un QR Code afin de savoir si on a été en contact avec quelqu’un qui est positif à la Covid-19.
Pensez-vous que la Chine a bien géré la pandémie ?
Toutes les mesures prises par la Chine ont été bien acceptées et ont marché. On peut aujourd’hui travailler et mener une vie normale. La vaccination a aussi aidé. En avril dernier, j’ai été vacciné contre la Covid-19. Les vaccins étaient gratuits et tout le monde allait le faire volontairement. On peut voyager librement à travers la Chine qui poursuit son développement économique. C’est grâce aux protocoles instaurés par les autorités et la discipline de la population. Je suis content qu’on se soit bien sorti de cette pandémie. On attend avec impatience la réouverture des frontières.
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