Face au chaos économique auquel la Libye est confronté, le chef du gouvernement d'union nationale reconnu par la communauté internationale, Fayez al-Sarraj, pense avoir trouvé le moyen de renflouer les caisses publiques. Il a engagé des procédures judiciaires dans l’espoir de récupérer quelque 67 milliards de dollars avancés par le colonel Mouammar Kadhafi à divers pays africains à travers des participations dans des sociétés durant les années 1990 et 2000.
Publicité
Dans un entretien accordé mercredi dernier à Radio France International (RFI), le ministre des Affaires étrangères libyen Mohamad Taher Siala a indiqué que ces procédures visent notamment l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger, l’Ouganda, le Sénégal, la Tanzanie, la Zambie, entre autres. L’opération est qualifiée de hasardeuse, car des sociétés à participation libyenne ont été soit liquidées soit nationalisées durant ces dernières années.
« Depuis 2011, les ressources libyennes se sont réduites… L’année dernière, nous produisions seulement 500 000 barils et une partie de la production est absorbée par la consommation intérieure. La quantité exportée ne répondait pas aux besoins financiers de la Libye », a-t-il déclaré. Il fait également ressortir que le gouvernement libyen est même disposé à faire une croix à « délaisser une partie des intérêts », d’autant que les délais de remboursement sont dépassés.
La récupération de ces fonds ne serait qu’un moyen de faire pression sur les pays de l'Union africaine dans la perspective du dialogue inter-libyen, indique des experts cités par RFI. D’autant que le dialogue est difficile entre le maréchal Haftar, l'homme fort de l'est, et al-Saraj, à Tripoli. Celui-ci s’appuie sur des documents de plusieurs banques libyennes provenant des archives de l’ancien guide libyen pour faire ces réclamations.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !