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LA GSEA part en guerre contre l’utilisation abusive des pesticides

Le président du syndicat du secteur public, Radhakrishna Sadien, espère une rencontre avec le nouveau ministre de l’Agro-industrie. Il réclame que la loi sur le ‘Use of Pesticides’, votée en mai 2018, soit correctement mise en pratique.

«Nous voyons que l’énorme problème du manque de qualité de ce que nous mangeons persiste à Maurice. Il y a un nombre grandissant de personnes qui se retrouvent atteintes de maladies, comme le cancer, l’hypertension ainsi que des problèmes cardiaques qui surviennent à un plus jeune âge. Selon moi, c’est le résultat direct de la qualité de nourriture qui est consommée », affirme le syndicaliste.

C’est pour sensibiliser la population et le gouvernement sur le phénomène et le manque de transparence sur les actions des autorités sur le sujet que Radhakrishna Sadien réclame une rencontre avec le nouveau ministre de l’Agro-industrie Maneesh Gobin. Il demande ainsi qu’un comité national sur la lutte contre l’utilisation abusive de pesticides soit mis sur pied. Ce comité devra inclure toutes les composantes de la société, mais aussi des personnes issues du ministère de la Santé. Le but est de dégager un plan d’action national pour sensibiliser et prévenir l’abus de pesticides, mais également prendre des sanctions contre les contrevenants. « Les cultivateurs qui abusent de l’utilisation de pesticides en connaissance de cause devraient être traités comme des criminels qui mettent la vie et la santé d’autrui en danger », explique le syndicaliste.

Autre point évoqué est le manque de transparence totale sur la question. « Depuis que la loi a été votée en 2018, nous n’avons rien entendu de cette supposée unité spéciale qui doit veiller au grain. Le gouvernement doit prendre des mesures rapidement. L’unité, si elle existe, doit être renforcée. Elle doit disposer de moyens nécessaires pour agir. Il faut aussi qu’elle soit transparente sur le nombre de contraventions prises et sur les actions de prévention ».

Radhakrishna Sadien explique qu’il avait déjà envoyé une lettre à l’ancien ministre de l’Agro-industrie deux mois avant les élections générales. « Il avait peut-être d’autres priorités. Cependant, maintenant il faut que le nouveau ministre fasse le nécessaire », ajoute le syndicaliste.

Inspections insuffisantes

À Maurice, le nombre de planteurs tourne aux alentours de 12 000, selon des chiffres de 2018. Les inspecteurs du ministère devraient se rendre dans les marchés de l’île et chez les revendeurs de fruits et légumes pour contrôler la qualité des produits. Malheureusement, le nombre de contrôles est jugé insuffisant par le syndicaliste et également par des associations de protection des consommateurs à Maurice. Selon des chiffres officiels, pour les premiers six mois de 2019, le département responsable du dossier au ministère a fait uniquement 375 prises d’échantillons. De ces échantillons analysés, on compte 71 cas (19 %) de pesticides résiduels dans les produits. Plus inquiétant encore, c’est que neuf cas dépassant le Maximum Residue Limit ont été détectés. 

Période (2019) Nombre d’échantillons prélevés Directement des cultures Sur les étals des marchés  Importés Taux de pesticide au-dessus des limites autorisées  Taux de pesticides non recommandé
Janvier  76 39 16 21 1 12
Février  58 38 20 Nil 0 16
Mars 70 27 16 27 2 10
Avril 16 9 7 Nil 0 8
Mai  52 20 16 16 2 11
Juin 41 15 25 1 1 6
Juillet 62 34 22 6 3 8
 

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