Ils sont 243 658 élèves à prendre le chemin de l’école ce lundi 11 janvier. Pour certains, c’est un nouvel univers que ce soit en préscolaire, primaire ou secondaire. Une préparation est cruciale pour diminuer l’angoisse…
C’est fini la plage, les sorties en famille ou encore les journées entières à jouer. C’est la grande rentrée et 25 777 nouveaux élèves rejoignent les bancs de l’école en primaire et en secondaire. Une insertion difficile pour certains.
« Kot mo papa, dir mo papa vini ! » hurle un garçonnet, installé dans sa nouvelle salle de classe. La maîtresse essaye du mieux qu’elle peut de le mettre à l’aise, il ne veut rien entendre. Il veut son papa. C’était le vendredi 8 janvier, le jour des admissions à l’école du gouvernement Louis-Nellan, Quatre-Bornes.
Un peu plus loin : Tyler, qui, accroché au cou de sa maman, ne veut pas la lâcher, pleurant à chaudes larmes. Pas question pour lui d’entrer dans cette classe où il passera désormais la majeure partie de ses journées. Il a pourtant été préparé à cette rentrée, dit sa mère, Isabelle Marphoise.
« Il allait bien, pas plus tard qu’hier. Il était même très excité à l’idée d’aller à l’école. On l’a bien préparé, depuis la maternelle, à la rentrée au primaire. Il avait bien compris qu’il devrait maintenant intégrer cette école. Aujourd’hui, je ne sais pas ce qui se passe. »
« C’est nouveau pour elle »
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Pour sa part, la petite Kelvina Beeharry ne pleure pas, mais l’angoisse se lit sur son visage. « Je suis contente, mais j’ai un peu peur. C’est nouveau pour moi. Je me suis préparée hier. J’ai aidé maman à préparer mon uniforme, mon sac », dit-elle timidement. C’est sa grand-mère Pushpavadi qui l’a accompagnée. « Ses parents travaillent. Elle ne pleure pas, mais elle est timide. C’est nouveau pour elle, tout ça ».
Nous avons aussi entendu des pleurs à l’école Safe and Sound Academy. Cette école privée accueille les élèves en préscolaire et en primaire. Pour Charone Potié, directrice d’éducation, la rentrée est une journée qui nécessite une minutieuse préparation. « La rentrée chez nous s’est bien passée. Nous avons bien organisé cette journée. Il y a eu des jeux, des chants et chaque enfant repartira avec un petit cadeau qu’il pourra garder en souvenir de cette première journée à l’école », dit-elle.
Et qu’en est-il des parents ? « Je remarque depuis ce matin que les parents sont émus de voir leurs enfants faire leur entrée dans la cour des grands, mais aussi de savoir qu’ils ne seront plus à la maison toute la journée. C’est quand même une journée spéciale ».
Justement, pour en savoir plus, nous avons approché Narainsamy Pavaday, dont le fils est admis en préscolaire. Le petit pleure dans les bras de sa maman alors que le papa cache difficilement ses émotions.
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Long cheminement
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"7990","attributes":{"class":"media-image wp-image-13548","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"360","alt":"Zahra Dilmohamud"}}]] Zahra Dilmohamud et son fils Sahel
« On est triste que les vacances soient finies. Je me rends compte aujourd’hui que mon fils de 3 ans passera les 20 prochaines années de sa vie sur les bancs de l’école. Après la maternelle il y aura le primaire. Ensuite, le secondaire, suivi de l’université. C’est un long cheminement qui commence aujourd’hui », dit ce papa.
Un peu plus loin, nous rencontrons Zahra Dilmohamud. Son petit Sahel intègre la section primaire de l’établissement. « Nous l’avons bien préparé à cette rentrée. La préparation est une étape importante, je trouve ».
Mais certains parents ont raté cette étape. Heureusement que les enseignants sont là pour rassurer les nouveaux. « On est tous là pour réconforter les nouveaux. Nous les occupons avec des chants et des coloriages, entre autres. Il n’y a pas beaucoup de pleurs, mais on veille à ce que chaque enfant se sente à l’aise », explique Vanessa Pavaday, enseignante en Std I.
Si les tout-petits semblent perdus, les plus grands, eux, affichent davantage de confiance. C’est un nouveau monde qui s’ouvre à eux avec des défis à relever, comme nous le dit Rushil, élève en Form I au Collège du Saint-Esprit. « L’admission s’est bien passée. Il y a eu les formalités. J’ai rencontré quelques copains du primaire. Là, ce sont de nouveaux défis qui nous attendent et nous devrons nous montrer à la hauteur ».
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Dev Ramdoss, pédagogue: « L’adaptation ne se fait pas en un jour »
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3381","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-5031","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"382","alt":"Dev Ramdoss"}}]]Pour le pédagogue Dev Ramdoss, la transition est une période délicate pour l’enfant. Selon lui, ce n’est pas une chose qui arrive par hasard et la préparation se fait dès la petite enfance et de façon continue. « Dès la petite enfance, nous devons préparer l’enfant et lui faire comprendre que la scolarité comprend plusieurs étapes. Le préscolaire ne durera pas longtemps. De cette façon, l’enfant sera mentalement prêt au changement. Ce que nous devons nous dire, c’est que même si les étapes sont différentes, la finalité est la même, c’est-à-dire que l’enfant est obligé d’apprendre », indique-t-il. Il explique également que ceux qui intègrent le primaire ne seront plus vraiment maternés comme en préscolaire. Le rôle des parents est, car ce sont eux qui vont responsabiliser l’enfant. L’enfant grandit et les parents doivent absolument s’en rendre compte et l’accompagner, ajoute-t-il. « La transition entre le primaire et le secondaire est encore plus délicate, car les enfants seront bientôt confrontés aux changements liés à la puberté. L’enfant doit se rendre compte que le collège sera sa nouvelle maison. Il y passera le plus clair de son temps. Une fois admis, ce n’est que sept ans plus tard qu’un jeune adulte en sortira ». Dev Ramdoss donne quelques conseils pour faciliter la transition. Pour ce qui est des enfants, il encourage la ponctualité et un mode de vie sain. Par exemple, l’enfant doit veiller à ses habitudes alimentaires et maintenir un équilibre entre les études et la vie sociale. S’agissant des parents, il estime que c’est à eux de responsabiliser leurs enfants. Les parents doivent aider leurs enfants à être plus indépendants, car c’est cette autonomie qui facilitera leur adaptation à l’école. Les enseignants ne sont pas en reste. Selon Dev Ramdoss, ils doivent, dès le premier jour, poser les bases d’une bonne entente avec les élèves. L’enseignant doit absolument connaître le background familial de l’élève. Cela lui permettra de lui accorder une attention individuelle. Il doit promouvoir la constance et la régularité. Concernant l’adaptation, le pédagogue souligne qu’il est important de préciser que cette étape se fait en douceur. « L’adaptation ne se fait pas en un jour. Il faut donner du temps au temps », fait valoir le pédagogue.Madoo Ramjee, président de l’Association des recteurs des collèges d’État: « Le ministère doit prendre au sérieux tous les problèmes »
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"7991","attributes":{"class":"media-image alignleft size-full wp-image-13545","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"400","alt":"Madoo Ramjee"}}]]La rentrée des classes représente une étape importante dans la vie des écoliers. L’adaptation des nouveaux élèves, qui sont confrontés à un monde inconnu, peut être perturbée s’il y a d’autres difficultés. Madoo Ramjee revient sur les facteurs qui peuvent entraver le bon déroulement de cette année scolaire. « Pour que la rentrée se fasse dans les meilleures conditions, le ministère de l’Éducation doit prendre au sérieux tous les problèmes que nous avons connus durant l’année 2015 et d’essayer d’y remédier. Il y a eu le manque de staff dans les écoles, les difficultés relatives au transport scolaire, l’indiscipline et ceux qui bousculent les autres pour entrer dans les autobus. Cette situation peut être très problématique pour les nouveaux élèves si les mêmes problèmes se répètent cette année », estime-t-il. Pour Madoo Ramjee, l’indiscipline est un autre problème qu’il faut régler. Il salue l’introduction du National Student Behaviour. « La discipline dans les écoles est aussi un facteur à être pris en considération. 2016 s’annonce être une année positive pour l’éducation, car le ministère promet de prendre les mesures qu’il faut », ajoute-t-il. [row custom_class=""][/row]Ce que les nouveaux doivent savoir
[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Primaire
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"7992","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-13550","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Primaire"}}]]- En primaire, les élèves apprennent de nouvelles matières : les mathématiques, l’anglais, le français, les sciences et l’histoire et la géographie.
- Ceux qui intègrent la Std I cette année sont certains de ne pas prendre part aux examens du Certificate of Primary Education.
- Les manuels scolaires pour le primaire sont disponibles sur Internet. À télécharger gratuitement.
- Il n’y a plus de sieste.
- Les classes prennent fin à 15 heures.
Secondaire
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"7993","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-13549","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Secondaire"}}]]- Le nombre de matières s’allonge et se fixe à huit ou plus par semaine. Parmi les nouvelles matières : Social Studies, Commercial Studies, Entrepreunership Studies et la littérature.
- Il n’y a plus de Class Teacher, mais huit différents enseignants, un par matière.
- La journée est divisée en huit périodes de moins d’une heure souvent.
- Les contrôles continus sont aussi un exercice auquel les nouveaux devront se plier.
- Les horaires pour le secondaire changent. La journée commence à 8 h 20 et finit à 14 h 30.
- Le National Student Behaviour vient d’être introduit. C’est un document qui comprend un code de conduite que les élèves du secondaire devront respecter. Cela sera aussi un outil pour les enseignants, qui sauront quelle sanction prendre pour les différents délits. Par exemple, si un élève est coupable de plusieurs manquements, il peut être exclu du collège. C’est le ministère qui se chargera de son encadrement et de son intégration dans un autre établissement. Les parents devront aussi signer un contrat. En cas de récidive, c’est l’exclusion définitive.
- La discipline devient plus stricte qu’en primaire. Les élèves doivent respecter les règlements. Le port de l’uniforme devient indiscutable.
- Les bus d’écoles sont disponibles dans certains collèges.
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