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La fin des subventions déclenche un réflexe de «panic buying» : des supermarchés pris d’assaut

Il y avait foule au Titan Supermarket, même en milieu de journée.

En cette fin de mois de juin, les clients affluent dans les supermarchés et se ruent sur les produits qui ne seront plus subventionnés à partir du 1er juillet.

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C’est l’affluence des jours de paye au Super M, à Sainte-Croix. Seulement, déplore le responbable, Sunil Mathura, certains produits ne sont pas disponibles en quantité suffisante. « Il y a un problème avec la livraison de quelques denrées de base, essentiellement l’huile et le lait, mais aussi les boîtes de conserve. Je donne un exemple : j’ai l’habitude de commander entre 400 et 500 cartons d’huile, on ne me livre que 50 cartons. Comment je fais avec mes clients habituels ? » demande-t-il.

Même chose pour le lait en poudre. « Je prends normalement 50 cartons de lait chaque semaine. Là, je n’ai reçu que 7 cartons. Et maintenant, on doit compter avec la voracité des consommateurs qui achètent plus qu’ils n’ont besoin. Quand on leur dit qu’il faut restreindre pour que tout le monde puisse en avoir, ils sont mécontents », poursuit-il. 

Selon Sunil Mathura, des clients achètent 4 ou 5 boîtes de margarine : « On ne peut pas limiter leurs achats car c’est illégal, à moins que le ministère ait donné la permission de le faire. Les clients savent que tout va augmenter après la fin des subventions ce vendredi 1er juillet. Le beurre risque de passer la barre de Rs 100. Le gouvernement aurait dû réduire les subventions graduellement pour éviter le choc des prix. »
Shafeeq Poorun, du supermarché Dream Price de Plaine-Verte, affirme observer le « panic buying » dans son commerce ces derniers jours. « Tous les produits de première nécessité, tels que le lait, le thé, l’huile, le riz, les sardines, le thon, les pilchards, tout part en grande quantité, plus que d’habitude. Les clients deviennent fous, ils paniquent », dit-il.

Yusuf Santally, qui habite dans la rue de La Paix à Port-Louis, est furax : « Tout est cher ! J’ai pris des commissions, mais pas pour un mois, j’ai pu avoir un litre d’huile, mais ce n’est pas local. Je voulais acheter davantage mais je n’ai pas assez d’argent. » Dans ses deux sacs, on peut voir des grains secs, des pâtes, des biscuits locaux, des boîtes de conserve, entre autres.

Chez Titan Supermarket, Nadeem Rujub, le responsable, garde le sens de l’humour : « J’ai voulu mettre une restriction sur les produits de première nécessité qui ne seront plus subventionnés. Mais les consommateurs sont malins. Quand ils entrent au supermarché, ils sont mariés, mais quand ils passent à la caisse, ils sont divorcés, pour contourner les restrictions et avoir des produits de base en quantité. » Jean-Claude et Léonide habitent Roche-Bois et font attention à leurs dépenses : « Nous sommes pensionnés et nous aidons à notre manière nos enfants en faisant quelques commissions pour deux semaines.

Mais on n’a pas acheté plus qu’il ne faut, faute de moyens… » Derrière eux, un homme arrive à la caisse avec une floppée de boîtes de sardines et une grande quantité de sachets de grains secs variés.

Suttyhudeo Tengur : « Les importateurs évitent de bloquer leur capital »

Selon le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec), il y a une pénurie artificielle et un « panic buying ». « Quand le gouvernement va donner Rs 1 000 fin juillet, il va les reprendre tout de suite. Ce ‘panic buying’ est artificiel et le cas de l’huile est exceptionnel. Le fait est que la STC va intervenir sur le marché de l’huile avec l’argent de l’État. Cela pousse les importateurs à réduire la quantité habituellement importée. Le ‘panic buying’ va continuer encore deux semaines, mais les importateurs ne veulent pas ‘tied up’ leur capital, c’est cela le gros problème. »

 

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