Depuis que la fièvre aphteuse frappe le bétail, les Mauriciens ont réduit leur consommation de viande et se tournent vers le poulet. Une situation qui entraîne une hausse des prix du poulet frais, selon l’Association des consommateurs de l’île Maurice.
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Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim), est catégorique: « Il y a actuellement une pénurie du poulet sur le marché ». Et d’ajouter : « Désormais, avec l’épidémie de la fièvre aphteuse, qui a fait grimper la demande pour le poulet, le coût pourrait augmenter. »
Toutefois, du côté des distributeurs de poulet à Maurice, on soutient qu’il est trop tôt pour prédire si les prix vont augmenter. Pour eux, il faut analyser la demande et l’offre sur le marché avant de revoir les prix. Toutefois, il est un fait que la production du poulet est en baisse. Elle a baissé de 47 500 tonnes en 2014 à 46 000 tonnes en 2015, selon les derniers chiffres de Statistics Mauritius. « Depuis quelques années, la production des poussins est contrôlée par les grandes compagnies. Il y a un certain monopole qui règne dans ce marché », explique le secrétaire général de l’Acim.
Le poisson aussi
Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec), y va également de son commentaire. « Lorsque la demande du poulet augmente, la valeur du produit est aussi en hausse. Par ailleurs, depuis la propagation de la fièvre, l’importation du poulet de Rodrigues a été gelée. Ce qui implique que la pénurie du poulet en grandes surfaces va s’intensifier davantage ».
Hormis le poulet, d’autres substituts à l’aliment bétail, tel le poisson, peut aussi coûter plus cher à l’avenir. Pour ne pas pénaliser les consommateurs, le gouvernement doit intervenir dans le marché et permettre l’importation du poulet, selon Jayen Chellum. Il estime que si le poulet est importé, les prix seraient 20 à 30 % moins chers comparés à ce qui est pratiqué sur le marché actuellement.
Un avis que partage Suttyhudeo Tengur. Si le pays commence à importer du poulet, dit-il, le consommateur pourra économiser Rs 5 sur chaque demi-kilo. Nos intervenants sont d’avis que ce sont les familles au bas de l’échelle qui vont être particulièrement affectées par les hausses des prix. « Elles seront obligées de réduire le budget alloué pour la consommation de ce produit », affirme le président de l’Apec.
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