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La famille Jhurrua panse toujours ses plaies : sa fille tuée dans un accident de moto 

Pour les Jhurrua, il ne va jamais volontairement tuer son enfant.
  • Vishal Jhurrua, accusé d’homicide involontaire, condamné à un an de prison


Les faits remontent à mai 2017, mais la douleur est toujours vive pour la famille Jhurrua qui réside à Sébastopol. Elle n’arrive pas à faire le deuil après le décès de la petite Seshvi qui a succombé à ses blessures suite à un accident de moto conduite par son propre père, Vishal Jhurrua. Ce dernier, âgé de 42 ans, était poursuivi devant la cour intermédiaire pour homicide involontaire par imprudence et conduite en état d’ivresse. La sentence a été rendue le 11 août dernier et il a écopé d’un an de prison cinq ans après le drame. 

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Chez les proches de l’accusé, à Clavet, Sébastopol, règne une ambiance lourde et pénible. Leur douleur est intense. Après avoir perdu Seshvi, ils doivent désormais apprendre à vivre sans Vishal Jhurrua qui travaille comme chauffeur d’autobus. « On essaye encore de panser notre plaie après la mort de Seshvi et maintenant, c’est au tour de Vishal de partir. Il sera en prison pendant un an et nous sommes encore plus attristés. C’est un bon garçon », avancent-ils. Seshvi, dite Aastha, confient ses proches, était une « enfant qui respirait la joie de vivre. C’était une jolie fille qui aimait aller à l’école et jouer. Son départ a laissé un grand vide dans notre vie ». 

Aujourd’hui, ils doivent faire face aux commentaire des internautes qui sont nombreux à accuser Vishal Jhurrua de la mort de sa fille. « Il n’a jamais voulu que cela se passe ainsi. Il s’agit d’un accident. Un père ne va jamais volontairement tuer son enfant. C’est malencontreux ce qui s’est passé et depuis ce jour, il souffre », poursuivent-ils. 

La famille est stressée, car le quadragénaire a un fils aîné de 16 ans qui a besoin de lui. « Latet fatigue. Pa capav dormi asoir. Nou pense zenfan la. Aster nou pense Vishal ki ti bien content so tifi. Li bien plorer. Li pa ti envi ca ariv kumsa. Souvan li ti p amenn so tifi fair tour. Enn maler in ariver », renchérissent les proches qui comptent les jours pour le rendre visite en prison. 

Un dimanche fatidique

Dans sa déclaration à la police, Vishal Jhurrua a raconté que sa fille a voulu faire une balade à moto. « Monn amenn li fer enn letour lor motosyklet dan landrwa. Mo finn fer li asiz divan mwa. On portait chacun notre casque intégral. Mo finn fer mo tifi trap gidon. Kan monn trouv li kapav debrouye, mo finn larg li. Me mo ti pe vey li. Enn kout ti ena enn ti la monte ek motosyklet-la finn debalanse », a-t-il indiqué. La motocyclette a dérapé à hauteur de la route principale à Clavet, Sébastopol, et a terminé sa course dans un fossé d’environ 2 m 50 de profondeur. Leurs casques intégraux, a-t-il déclaré en cour, sont tombés et ils ont été projetés dans le fossé. Tous deux ont été transportés à l’hôpital de Flacq et le personnel soignant n’a pu que constater le décès de la fillette.

Au Défi Quotidien qui l’avait rencontré à sa sortie d’hôpital après l’accident, Vishal Jhurrua avait confié : « Le jour du drame, je suis rentré à la maison après le travail. Mo ti bwar trwa peg de leau de vie parski mo asmatik. Mo finn pran sa pou li sof mwa andan e apre mo finn sorti deor ek Seshvi inn vinn ver mwa. Elle m’a demandé de l’emmener faire un tour à moto ». Il devait aussi souligner qu’il avait d’abord refusé la requête de sa fille, mais cette dernière s’est mise à pleurer. « Mo finn gagn sagrin kan monn trouv mo tifi an larm. Monn fer li plezir ek monn amenn li fer enn ti letour dan landrwa mem », avait-il soutenu. 

Des regrets

En cour, le chauffeur d’autobus a plaidé coupable sous les deux chefs d’accusation. Il a, toutefois, exprimé ses regrets pour l’accident, puis a affirmé être le seul soutien de sa famille. Il a aussi indiqué qu’il gagne sa vie comme chauffeur de bus et qu’il a besoin de son permis de conduire pour travailler.  La magistrate Sophie Chui-Gunness a pris en compte qu’il s’agit là « d’un malheureux accident », mais elle a mis en exergue un facteur aggravant, soit le fait que Vishal Jhurrua pilotait la moto en état d’ivresse. « Je ne peux, cependant, ignorer le fait que l’accusé était sous l’influence de l’alcool à l’époque des faits », a-t-elle fait ressortir. En effet, le coupable avait un taux de 154 milligrammes d’alcool pour 100 millilitres de sang.

La cour a ordonné qu’il soit disqualifié de conduire tout type de véhicule pour une durée de 12 mois eu égard aux circonstances entourant les deux accusations. La magistrate a précisé dans son verdict que Vishal Jhurrua avait été condamné par le passé, soit le 10 mai 2012, pour conduite en état d’ivresse. Cinq ans après sa première condamnation, il a commis le présent délit. « Ce sont des facteurs aggravants », a-t-elle souligné.

En prononçant la peine, elle dit avoir pris en considération le fait que le chauffeur avait plaidé coupable, qu’il avait coopéré avec la police et le fait qu’il ait suivi un cours de formation de conduite à titre de rééducation suivant l’accident. La cour intermédiaire a, toutefois, souligné qu’elle ne voit aucune raison particulière pour ne pas imposer de disqualification de conduite dans cette affaire.

Pour rappel, sous la première accusation d’homicide involontaire, Vishal Jhurrua écope de six mois de prison. Sous l’accusation de conduite en état d’ivresse, il écope de 12 mois de prison et d’une amende de Rs 50 000. À noter que les deux peines de prison seront purgées en même temps.  
 

  • defimoteur

     

 

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