Live News

La double douleur de Milaine qui a perdu son fils unique

Consternation et incompréhension à Chooroomoney Lane, Quatre-Bornes. Milaine Permamode, 46 ans, est une mère abattue depuis la disparition subite de son fils unique, Guilliano Alexandro Louis. Ce dernier, âgé de 23 ans, s’est donné la mort par pendaison dans la cour familiale le dimanche le 5 janvier dernier. Il laisse derrière lui une jeune femme enceinte de sept mois.
 
Milaine Permamode, qui est aussi mère de trois filles, revenait du cimetière quand nous l'avions rencontrée. Elle dit ne pas comprendre toujours ce qui a pu se passer dans la tête de son fils pour qu'il commette l'irréparable.
 
Avec la douleur, se mêle une colère que cette mère de famille ne peut contenir. Le jour de la mort de son fils, Milaine dit être tombée des nues quand elle a appris que la société de pompes funèbres, chez qui elle avait souscrit une assurance obsèques pour son fils et elle-même, ne pouvait intervenir dans ce cas précis car il s'agit d'un suicide.
 
« À ce moment-là, j’étais désespérée. Je ne savais quoi faire ! » dit-elle d'une voix brisée. En souscrivant un « funeral scheme », elle pensait que sa famille serait à l’abri de toute grosse dépense en cas de malheur.
 
« Mo pa anvi donn traka mo fami», confie Milaine, qui travaille comme agent d’entretien dans une villa. Mais c’est tout le contraire qui s’est passé, déplore-t-elle.
 
Au lieu d'une veillée mortuaire pour faire le deuil de son fils, Milaine et sa famille ont dû frapper à plusieurs portes pour chercher de l’aide afin de pouvoir organiser les funérailles de son fils.
 
« Mo pane kapav get mo garçon so lekor kouma bisin », soupire-t-elle.
 
Milaine affirme qu'elle a contribué au « funeral scheme » depuis six ans, croyant que la société de pompes funèbres allait prendre en charge tous les frais de services et procédures en cas de mortalité. Elle soutient que sa famille se sent aujourd'hui « trahie » par l'entreprise de pompes funèbres. 
 
C’est finalement un voisin qui est venue en aide à Milaine en lui prêtant la somme de Rs 26 000 pour qu'elle puisse s’acquitter des frais funéraires de son fils. « Asterla mo ena ene dette lor mo latet. Mo pa kone kouma pou retourne sa», lâche-t-elle.
 
Toujours aigrie, elle déplore qu'elle n’arrive pas à « faire le deuil complet de son fils ».
 
« Monn fer sakrifis. Mo reinter pou mo paye la somme de Rs 550 tous les mois parseki ki tansion ena ene maler et ki sa moman la mo pena larzan», dit-elle révoltée.
 
« Je me privais quand il fallait le faire. Mais, je payais la société de pompes funèbres à temps tous les mois », fulmine-t-elle.
 
Milaine Permamode déplore qu’au moment où elle avait souscrit une assurance obsèques pour son fils et elle-même, personne au sein de la société de pompes funèbres ne l’a verbalement informée que la mort par suicide n’est pas couverte par le « funeral scheme ».
 
« Zame personne pa finn dir mwa sa, mo pa kone lir nanie. Sinon mo ti pou pran mo prekosion, mo enn dimoune ki pa conne lir mone nek signe monn fer konfians», se lamente-t-elle.
 
Le cœur brisé, elle s’est tournée vers defimedia.info pour raconter son malheur afin que d'autres personnes ne se retrouvent pas dans la même situation qu'elle a traversée.
 
La société s'explique
 
Nous avons contacté la société de pompes funèbres en question afin qu'elle nous donne des clarifications à ce sujet. Son « finance and legal consultant » affirme avoir pris connaissance de ce cas. Il confirme que la société ne couvre pas le client en cas de suicide, car ce dernier a mis fin à ses jours prématurément et que le suicide est un délit criminel.
 
« Il est clairement stipulé à la clause 16 du contrat du défunt que 'no claims will be entertained for suicidal deaths'», explique-t-il
 
Le consultant affirme que, selon le protocole de l’entreprise, les agents de vente sont tenus à donner une lecture complète des différentes clauses du contrat et donner des explications en kreol à toute personne qui contracte un « funeral scheme » auprès de la société. Il précise qu’aucun type de compensation n’est prévu dans le contrat dans les cas de suicide.

Publicité
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !