La cuisine anti-gaspi du chef Coopen 

Limiter le gaspillage alimentaire n’a rien d’une mission impossible. Pour le chef Mayeven Coopen, président de la Mauritius Chefs Association, tout commence par des gestes simples, accessibles à tous, et par une culture de consommation plus responsable. Dans l’hôtellerie, où la gestion des stocks et des menus demande une rigueur constante, cette lutte fait déjà partie du quotidien. « Si le secteur hôtelier peut limiter le gaspillage, les foyers mauriciens peuvent aussi le faire », affirme-t-il avec conviction.

L’exemple le plus parlant ? Le pain. Aliment phare des Mauriciens, il est aussi l’un des plus souvent gaspillés. « Le pain est très utilisé dans notre service et, très souvent, il en reste. Pour éviter de le jeter, nous avons mis en place différentes façons de le transformer. On en fait du pain frit ou des beignets, de la chapelure ou encore des croquettes. De cette manière, rien ne se perd. »

La même logique s’applique aux légumes, dont certaines parties considérées comme des déchets se révèlent de véritables trésors culinaires. « Les pelures de giraumon, par exemple, sont transformées en chutney. Non seulement cela évite le gaspillage, mais cela permet aussi de proposer une préparation unique, issue d’une cuisine responsable. »

Autre astuce : prolonger la durée de vie des légumes verts et tubercules, souvent achetés en excès et vite abîmés. « Couper, blanchir et congeler permet de les conserver et de les réutiliser plus tard pour un repas. Ce sont de petits gestes, mais ils font la différence », souligne le chef Coopen. Selon lui, tout est une question de volonté et d’organisation. 

Ces pratiques ne se limitent pas aux cuisines des hôtels : elles sont également mises en valeur auprès des clients. « Sur nos tables de service, nous avons même un tag “produit recyclé” et les touristes adorent. Ils découvrent un produit unique qui met en avant une cuisine anti-gaspillage et éco-responsable. »