Malgré une accalmie affichée, la crise au sein du gouvernement perdure. Paul Bérenger attend des mesures concrètes avant le Conseil des ministres de vendredi.
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Alors que l’on croyait les choses apaisées après la rencontre de jeudi entre le Premier ministre Navin Ramgoolam, et son adjoint Paul Bérenger, ainsi que l’ambiance cordiale qui a régné au Conseil des ministres de vendredi, la crise au sein du gouvernement demeure bien réelle. Paul Bérenger a dressé un constat grave de la situation lors de la réunion du comité central du Mouvement militant mauricien (MMM) tenue samedi.
Les yeux sont désormais rivés sur le Conseil des ministres de ce vendredi 14 novembre. Des développements sont toutefois possibles dès lundi, alors que l’Alliance du Changement célébrera mardi son premier anniversaire, un an après le 60-0 du 11 novembre 2024. Mais un tremblement de terre politique dans les jours à venir n’est pas à exclure.
Lors de la réunion du comité central, à la municipalité de Rose-Hill, hier, Paul Bérenger a pris la parole pendant une trentaine de minutes. Le ton était grave, témoignent ceux présents. Le leader du MMM s’est donné jusqu’à la réunion du Cabinet de vendredi pour évaluer l’évolution des choses, après que tout a été exprimé au Conseil des ministres la veille. Des engagements y ont été pris par le Premier ministre. Désormais, il s’agit de passer aux choses concrètes.
Au comité central, le leader des mauves a détaillé les motifs de la crise — qui reste bien réelle, auront compris les partisans. Il a également exprimé son insatisfaction quant au comportement de certains dirigeants du MMM durant cette période. Et, si nécessaire, un comité central spécial sera convoqué samedi prochain. Quant au bureau politique (BP) mauve, il se penchera à nouveau sur la situation ce lundi 10 novembre.
Le message était clair : une rupture n’est pas souhaitée, mais la situation ne peut plus perdurer ainsi. Les électeurs ont voté pour le changement et attendent que celui-ci se concrétise. Des signaux positifs sont donc espérés au cours de la semaine, avec le début de la mise en œuvre des engagements pris par le chef du gouvernement.
Les points de discorde
Paul Bérenger, en tant que leader du parti, prendra sa décision à la lumière des évolutions, mais il n’imposera rien au MMM. Le BP et le comité central trancheront. Le sentiment dominant est que le MMM participe au gouvernement, mais ne souhaite pas y rester à n’importe quel prix. « On a compris que les choses doivent changer et ne peuvent rester en l’état, car les gens ont voté pour des résultats », confie un militant présent à la réunion de samedi.
Parmi les griefs de Paul Bérenger figure la non-mise en place d’un Constitutional Review Committee, prévue dans le programme gouvernemental 2025-2029 présenté le 27 janvier dernier. Ce comité devait travailler sur les grandes réformes constitutionnelles et électorales dans un délai de six mois, mais il n’a toujours pas vu le jour.
Un fort mécontentement entoure également certaines nominations, ainsi que l’entourage du Premier ministre. Paul Bérenger a évoqué l’affaire du milliardaire malgache Mamy Ravatomanga, sans entrer dans les détails, mais aussi la lenteur dans l’exécution de certaines promesses.
Toutefois, à aucun moment il n’a évoqué une rupture ou un départ du MMM du gouvernement. Il a cependant souligné que, si rien ne bouge, chacun devra assumer ses responsabilités.
Pourtant, les choses semblaient s’être calmées vendredi, après une forte poussée de fièvre la semaine précédente, qui avait conduit à une rencontre entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger jeudi après-midi, suivie d’un bureau politique spécial en fin de journée. Lors de cette réunion, le ton du leader du MMM était plutôt apaisé. Au Conseil des ministres, l’ambiance était bonne, avec un Navin Ramgoolam et un Paul Bérenger de bonne humeur.
Avant cela, la semaine précédente, lors du BP mauve de lundi, Paul Bérenger avait fait part de son insatisfaction face à la situation gouvernementale. Des membres du BP avaient alors plaidé pour une temporisation, tout en reconnaissant que les performances du gouvernement étaient loin d’être idéales, en raison précisément des points soulevés par leur leader.
Il revient cependant qu’au niveau de l’état-major du MMM, l’on est divisé sur un éventuel départ de l’alliance gouvernementale. La perspective de devoir quitter un maroquin ministériel pour siéger dans l’opposition n’est pas bien vue par certains membres de la direction.
Donc, si cassure il y a, reste à voir qui suivra.
L’aile jeune mauve vote une résolution en faveur de Paul Bérenger
L’aile jeune du MMM se mobilise derrière son leader, Paul Bérenger. Avant le comité central de samedi, elle a voté une résolution en faveur d’une « solidarité avec le leader lorsqu’il lutte pour le vrai changement ». Cette résolution a été présentée par le président de l’aile jeune aux membres du comité central.
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