L’animal est allongé par terre. Il porte une profonde entaille au museau. Une longue traînée de sang s’écoule de ses blessures. Un peu plus loin, un autre chien est tout aussi mal en point. Il a eu deux pattes tailladées. Les photos de ces deux chiens, agressés au sabre par un voisin, circulent sur Facebook depuis samedi 23 décembre. Tristesse, indignation, colère… Les internautes ont vivement réagi à ces images.
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Blacky et Dipsy sont frères. Ces deux chiens sont âgés de deux ans et demi. Ils ont été tailladés par Nikhil Aumeer, 27 ans, à 9e Mille, Triolet, aux petites heures le samedi 23 décembre.
«Mon voisin n’appréciait pas que mes chiens aboyaient sur son passage. Raison pour laquelle il a sorti un sabre et a agressé Blacky et Dipsy. Alertés par les cris de détresse des chiens, mes parents sont intervenus. Mon voisin, fou de rage, a alors saccagé ma maison», raconte Karan A., 28 ans, le maître des deux chiens.
Ce dernier, qui se trouvait sur son lieu de travail, s’est précipité chez lui une fois qu’il a appris la mauvaise nouvelle.
«J’ai été choqué en voyant mes deux chiens. Je croyais les avoir perdus. Mais quand j’ai vu que leur pouls battait toujours et qu’ils étaient toujours en vie, j’ai enlevé ma chemise pour les envelopper et je les ai transportés d’urgence à une clinique vétérinaire de Grand-Baie», poursuit le jeune homme. Blacky et Dipsy ont dû subir une intervention délicate qui a duré plus de quatre heures.
Aujourd’hui, Blacky et Dipsy se remettent de leurs blessures. Karan A. remercie Dieu et le vétérinaire. «J’ai nourri Blacky et Dipsy quand ils n’avaient que trois semaines. Malgré mon boulot, je parviens à trouver du temps pour eux. Ils sont mes meilleurs amis, mes boules d’énergie. Rien ne me rend plus heureux aujourd’hui que de les retrouver devant moi, en train de guérir. J’ai pris quelques jours de congé afin mieux m’occuper d’eux», confie le jeune homme.
Nikhil Aumeer, le présumé agresseur de Blacky et Dipsy, demeure toujours en détention policière. Le jour de l’agression, le jeune homme a donné du fil à retordre aux policiers qui avaient été mandés pour l'appréhender. Le suspect, qui est connu des services de police pour divers délits de drogue et des vols dans la région, a lancé des pierres et des bouteilles sur les forces de l’ordre, et a lâché son rottweiler sur les policiers. Mais Nikhil Aumeer a été finalement arrêté et conduit au poste de police.
#justiceforblacky
Les images de Blacky et Dipsy, publiées sur facebook, ont choqué de très nombreux internautes. Sur les réseaux sociaux, de nombreux messages de solidarité sont apparus portant le hashtag #justiceforblacky. Plus de 500 internautes ont réagi et ont sévèrement condamné cette atrocité.
«Mon Dieu. Je n’arrive plus à supporter ce massacre. Le criminel doit payer très cher pour cette criminalité. Justice doit trancher. Enough is enough», s’insurge une internaute. «Very shameful and disgusting act. [...]», souligne un autre.
Grâce à cette vague d’émotion et de réactions, Karan A. a pu payer les frais des interventions et les traitements de Blacky et Dipsy. «J’ai reçu le soutien de beaucoup de gens et des sponsors. Ils m’ont aidé à financer les opérations de mes deux chiens et leur traitement. Je remercie tout le monde pour cette solidarité», glisse Karan A., ému.
Une pétition en ligne portant le hashtag #justiceforblacky est actuellement en circulation. Un petit groupe de défenseurs des animaux, composé de bénévoles à Maurice et de Mauriciens de l’étranger, a en effet lancé lundi 25 décembre une pétition demandant justice pour BLACKY et tous les autres animaux victimes de la cruauté à l’île Maurice.
Agression d’un animal : ce que dit la loi
Une personne ayant agressé un animal peut être poursuivie en vertu de l’article 360 du Code pénal sous l’accusation d’«injuring animal».
(1) Quiconque aura, méchamment et à dessein, blessé ou estropié les animaux mentionnés dans la section 358, ou aura blessé estropié ou tué tout autre animal domestique dans un lieu dont celui à qui cet animal appartient est propriétaire, locataire, colon ou fermier, sera puni d’un emprisonnement qui ne pourra excéder six mois, et d’une amende qui n’excèdera pas Rs 10 000.
(2) Si le fait a été commis dans tout autre lieu, l’emprisonnement n’excèdera pas trois mois.
(3) La peine de l’emprisonnement sera toujours prononcée s’il y a eu violation de clôture.
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