Le conflit entre les États-Unis et l’Iran risque de ne pas arranger les affaires de Maurice en ce qui concerne sa revendication de souveraineté sur l’archipel des Chagos. La base américaine de Diego Garcia, qui était à l’origine du déplacement forcé de milliers de Chagossiens dans les années ’60 et ’70, a été placée au cœur du dispositif de défense des États-Unis.
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Durant la semaine, deux bombardiers B-52, prêts à intervenir dans le conflit, y ont été déployés. Si la base de Diego Garcia a été choisie, c’est principalement parce qu’elle est à plus de 4 828 km (3 000 miles) de l’Iran. Elle est ainsi hors de portée des missiles iraniens, a fait savoir le Pentagone durant la semaine.
Durant la dernière semaine de décembre, dans un statement, le Foreign and Commonwealth Office (FCO) britannique a indiqué qu’il rendra l’archipel, mais certainement pas de sitôt. « We stand by our commitment to cede sovereignty of the territory to Mauritius when it’s no longer required for defence purposes », avait-il fait savoir. Ce faisant, le Royaume-Uni reste sur la ligne qu’il a toujours adoptée. Le FCO avait précisé que « les facilités de défense sur le British Indian Ocean Territory visaient à aider à protéger des gens, se trouvant en Grande-Bretagne et dans le monde, des menaces terroristes et de la piraterie ».
Les Chagos appartiennent au British Indian Ocean Territory, entité que Maurice ne reconnaît pas. Maurice a cependant toujours affirmé que quand il récupérera l’archipel des Chagos, il ne fera rien qui mettra en péril la base américaine, soulignant qu’il demandera toutefois un loyer en contrepartie.
Sauf que les États-Unis sont solidaires de leur allié britannique. Ce dernier a par ailleurs étendu le bail des Américains sur les Chagos jusqu’en 2036. Que ce soit devant la Cour internationale de justice (CIJ) ou devant l’Assemblée générale des Nations unies, les Américains étaient parmi la poignée de pays à prendre position contre Maurice dans son combat pour récupérer l’archipel.
Pourtant, depuis le 22 novembre 2019, le Royaume-Uni est en violation d’une résolution adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en mai dernier qui leur a accordé six mois pour procéder à la rétrocession de l’archipel. Toutefois, les Britanniques ne reconnaissent ni la résolution, ni l’avis consultatif formulé en février 2019 par la CIJ imposant à Londres de mettre fin « dans les plus brefs délais » à son administration des Chagos.
Dans une déclaration, Milan Meetarbhan, ancien ambassadeur de Maurice aux Nations unies, avait dit : « Il est possible que l’accroissement de l’importance de cette base influe sur les négociations politiques entre la Grande-Bretagne et Maurice, s’il y en avait. Mais je ne vois aucun signe de la part des Britanniques d’ouvrir les négociations avec Maurice. »
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