À seulement 11 ans, Kylian Razaze signe Lavantir Kiki ek so bann kamarad, un conte jeunesse trilingue inspiré de faits réels, qui célèbre l’amitié, le courage des enfants et la protection de l’environnement. Le livre sera lancé le 30 octobre au Nelson Mandela Centre for African and Creole Culture.
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Auteur, illustrateur, danseur, inventeur de jouets et conteur, ce jeune créateur mauricien signe un livre trilingue (créole, français et anglais), inspiré de faits réels. Le conte évoque des valeurs fortes telles que l’amitié, l’engagement environnemental et le courage des enfants.
« À Maurice, nous parlons plusieurs langues, et je voulais célébrer notre langue maternelle tout en rendant l’histoire accessible à tous — aussi bien aux élèves qu’aux visiteurs. L’idée est venue d’un projet de Greenpeace sur la protection des océans. Ma marraine, Aurélie Hector, m’a encouragée à écrire une histoire. C’est ainsi qu’est né Lavantir Kiki — inspiré par la marée noire du Wakashio, lorsque j’ai décidé de couper mes cheveux pour contribuer, à ma manière, à la protection de l’océan », explique Kylian.
Wakashio
L’histoire trouve ses racines en 2020, après le naufrage du Wakashio. Alors âgé de 5 ans, Kylian est profondément marqué par la marée noire et ressent l’envie d’agir.
« Même si j’étais très jeune, cette tragédie m’a profondément touchée. Je voulais aider comme les autres, mais mes parents m’ont dit que c’était trop dangereux. Lorsqu’ils m’ont proposé de donner mes cheveux pour fabriquer des boudins absorbants, j’ai dit oui immédiatement. J’ai compris que même en étant enfant, on peut agir et faire une différence », confie-t-il.
L’année suivante, il participe à l’appel à projets international Vital Ocean Voices lancé par Greenpeace. Son témoignage touchant lui permet d’obtenir le Storytelling Grant, une bourse qui lui offre la possibilité d’illustrer numériquement son récit. Le conte est publié sur un blog international le 2 août 2025.
Animé par le rêve d’en faire un livre, Kylian reçoit dès 2021 le soutien de Jean Mee Sandian, ainsi que de Centre Point, du Rotary et du centre Nelson Mandela, qui s’impliquent dès 2025 dans le projet. De cette collaboration naît son ouvrage illustré.
« Les personnages sont inspirés de ma famille et de moi-même — vous les découvrirez dans le livre ! J’aime aussi beaucoup les animaux marins, ce qui a influencé bon nombre de mes dessins. »
Le créole à l’honneur
Pour le centre Nelson Mandela pour la culture africaine et créole, cette œuvre s’inscrit dans une démarche de valorisation linguistique et culturelle.
« À travers ce conte trilingue, la langue créole mauricienne devient un vecteur de transmission, d’éducation et de fierté culturelle. Ce projet illustre ainsi, avec force, la mission du centre Nelson Mandela : promouvoir la langue et la culture créoles, tout en accompagnant et en valorisant les artistes émergents qui contribuent à enrichir notre patrimoine commun », souligne un représentant du centre.
Le livre sera lancé lors de la Journée internationale de la langue et de la culture créole et sera disponible à Rs 250 dans les points de vente suivants : Le Château de Labourdonnais, Book Store, Centre Point et le centre Nelson Mandela.
Un jeune artiste aux multiples facettes
Talentueux et pluridisciplinaire, Kylian Théo Emmanuel Razaze est élève au MGSS Solférino. Sa mère, Sandrine, est coordinatrice pédagogique dans une école primaire, et son père, Yannick, est technicien BIM.
« Depuis tout petit, j’ai toujours aimé l’art. J’adore dessiner (surtout des mangas), écrire des histoires et des poèmes, danser le Kathak, chanter, jouer du piano et, par-dessus tout, lire », raconte-t-il.
Entre ses crayons, sa tablette graphique, ses carnets de notes et ses LEGO, il construit un univers où les rêves deviennent récits, où les dessins prennent vie et où chaque idée se transforme en message d’espoir.
Son rêve ? Devenir écrivain, mangaka, illustrateur et concepteur de jeux vidéo — un artiste complet qui unit art, écologie, émotion et technologie.
« Personne n’est trop petit pour avoir un grand rêve et faire une différence », affirme-t-il.
Le slam comme première scène
C’est durant le confinement de 2020 que Kylian découvre le slam, encouragé par sa mère, poétesse et pédagogue. Ce fut pour lui une révélation.
« J’ai découvert le slam pendant le confinement. Ma mère, elle-même poétesse, m’a encouragé à participer à des concours en ligne. En 2021, lors d’une soirée poésie au centre Nelson Mandela, j’ai présenté un slam inspiré du patrimoine mauricien — avec des personnages comme Tizan, Zakana Zakana et les sirandannes. Cette expérience m’a donné le goût de la scène. Le slam m’aide à exprimer mes émotions et à partager des messages avec le public. »
En 2021, à seulement 8 ans, il est sacré champion national junior de slam, puis champion francophone junior de slam la même année. Ses textes évoquent l’enfance, la nature menacée, les émotions, la différence et la solidarité.
En 2025, il décroche les titres de champion national de la Ligue de slam et de champion de la Francophonie de Maurice, se produisant lors d’événements culturels et citoyens, dont la cérémonie de l’abolition de l’esclavage et la Journée nationale des bibliothèques.
Créateur engagé, danseur, acteur et inventeur
Au-delà des mots, Kylian s’exprime par le dessin, la danse et le théâtre. Il a joué dans des pièces comme Namaste, Tizan Gato Kanet et d’autres créations. Passionné de danse Kathak, il y trouve « une forme de méditation et d’expression corporelle ».
Toujours en quête d’innovation, il invente des jeux de société écologiques présentés lors de Meet the Young Makers à Cascavelle Mall, visant à sensibiliser les enfants à la nature à travers le jeu.
« Je me donne toujours à fond dans tout ce que j’entreprends. Même enfant, je peux utiliser mon art pour rendre le monde un peu meilleur. »
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