
Kunal Naik, addictologue et professionnel de santé engagé dans le suivi des personnes dépendantes, partage lui aussi une analyse sans détour. Pour lui, la situation est à un point critique. « Nous avons dépassé le seuil du non-retour », affirme-t-il. Il explique que le système actuel, basé principalement sur une logique répressive, ne répond plus aux réalités du terrain et ne parvient pas à endiguer le phénomène. Au contraire, il estime que Maurice régresse dans sa manière de gérer la problématique.
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Selon l’addictologue, il est illusoire de croire que des mesures strictement répressives suffiront à inverser la tendance. « Le système répressif que nous avons actuellement ne fera pas bouger la situation. Nous, qui travaillons au quotidien avec des personnes sous l’emprise de la drogue, nous observons un manque criant de volonté structurelle. Il devrait y avoir plus de ressources accordées au système de santé, à la prévention et à la réhabilitation pour réellement diminuer les risques de rechute », insiste-t-il.
Il alerte aussi sur les lacunes qui persistent dans l’accompagnement thérapeutique. « Il y a un sérieux manque d’encadrement. Le personnel qualifié manque, notamment dans l’offre de thérapies adaptées », déplore-t-il. Face à la montée en puissance de la drogue de synthèse en 2025, il souligne qu’il ne s’agit plus seulement d’un combat contre une substance, mais d’un enjeu profondément social.
« Il faut voir plus loin que la drogue elle-même. La pauvreté, la précarité dans laquelle vivent certaines familles, ainsi que les inégalités sociales grandissantes, viennent fragiliser davantage ce combat. C’est un dossier sensible, car il touche à toutes les failles de notre société », conclut-il.

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