
Kugan Parapen reconnaît que la mesure consistant à faire payer la pension à 65 ans et à verser la pension universelle (Basic Retirement Pension – BRP) de manière progressive pourrait faire grincer des dents. Mais, pour le Junior Minister à la Sécurité sociale, « le gouvernement l’a fait sans gaieté de cœur, car il fallait penser aux futures générations ».
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D’emblée, l’économiste va droit au but : « N’importe quel gouvernement voudrait octroyer une pension à tous les Mauriciens et une allocation à chaque enfant. Cela l’aurait rendu populaire, mais la dure réalité des chiffres s’impose. Le train-train de l’État ne pouvait continuer ainsi. »
Pour le Junior Minister à la Sécurité sociale, les chiffres réels sont accablants et donnent le tournis à ceux qui tiennent le gouvernail : « Notre déficit budgétaire avoisine 9,8 % du PIB et notre dette publique atteint 90 %. On parle de réformer la pension universelle depuis deux décennies, sans action concrète. Il fallait un gouvernement qui aille de l’avant et prenne les décisions qui s’imposent. »
Kugan Parapen rappelle que Maurice n’est pas le seul à avoir adopter cette politique : « Les Seychelles sont passées à 65 ans en 2023, le Botswana également, et certains pays développés vont même jusqu’à 67 ans ou plus. »
Le Junior Minister poursuit : « La réforme devait se faire tôt ou tard. Fort du mandat clair obtenu de la population pour apporter des changements, nous avancerons avec rigueur et courage. »
Interrogé sur la réaction du public, il ajoute : « La réforme ne s’est pas faite de gaieté de cœur, mais nous pensons aux futures générations. »
Il souligne qu’il existe une contrepartie : le Budget prévoit une hausse de la taxe sur les fortunes, les salaires élevés et les profits des banques et de l’immobilier, des mesures destinées à accroître les recettes tout en rationalisant les dépenses.
Kugan Parapen rappelle : « La BRP n’est pas contributive ; elle a coûté près de Rs 51 milliards en 2024/25 à l’État et concerne des centaines de milliers de Mauriciens. »
Il précise que la BRP absorbe environ 74 % du budget du ministère de la Sécurité sociale, soit chaque trois roupies sur quatre sont dépensées pour la pension et cela coute 25% du budget national, soit une roupie sur quatre.
L’économiste alerte : le vieillissement devient un problème majeur : « Le ratio est de deux travailleurs pour un pensionné ; il tombera à 1,5 pour 1 d’ici 2050. »
On lui objecte que, pour les travailleurs manuels, travailler jusqu’à 65 ans paraît inhumain. Kugan Parapen répond : « On est conscients que les métiers manuels demandent plus d’efforts physiques et je pense que le gouvernement se penchera sur la question et trouvera une formule comment contourner cette mesure. »

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