Interview

Kugan Parapen, de Rezistans ek Alternativ : «Ne votez pas pour moi parce que je suis tamoul»

Kugan Parapen

Il se décline résolument de gauche, même s’il gagne sa vie dans le secteur privé. Kugan Parapen, de Rezistans ek Alternativ, demande aux électeurs du no 18 de ne pas voter pour lui s’il prend en considération son appartenance ethnique avant tout.

Expliquez-nous votre présence à cette partielle ?
Rezistans ek Alternativ (ReA) est un vecteur du changement qui mène une politique cohérente, transparente et progressiste. Nous devions offrir une option autre que les partis traditionnels aux électeurs du no 18. C’est aussi l’occasion d’évaluer notre cheminement depuis les dernières législatives.

Vos détracteurs avancent que ReA vous a choisi de par votre appartenance ethnique, pusiqu’il y a une importante composante tamoule au no 18. Que leur répondez-vous ?
Ils sont à côté de la plaque. Une des valeurs de ReA est de rejeter le communalisme. Ma présence au no 18 n’est aucunement liée à mon appartenance ethnique, mais à ma familiarité avec la circonscription. Ceux qui voteront pour moi parce que je suis tamoul doivent réfléchir à mille fois. Je leur demande de voter pour ma personne, pas parce que je suis d’origine tamoule.

ReA se décline comme un parti de la gauche  Pourtant vous bossez pour le secteur privé et roulez une belle voiture. Paradoxale votre position ?
Il faut considérer la définition de la gauche. Est-ce ceux au bas de l’échelle uniquement ? Pour moi, la gauche prône des valeurs progressistes. Elle se bat contre l’inégalité et pour l’environnement. Tout ce que j’ai eu, c’est par mon travail, pas par le passe-droit. J’ai été boursier et j’ai des compétences que d’autres n’ont pas. Me taxer de quelqu’un qui n’est pas de la gauche est réducteur.

Vous êtes pourtant un employé qui travaille pour le patronat que la gauche et ReA ne cessent de dénoncer…
Tout le monde bosse pour le patronat dans le secteur privé. Où est le mal ? Est-ce qu’on qualifierait comme faisant partie de la droite quelqu’un qui était mécano et qui, par la suite, est devenu le patron de son entreprise et emploie de la main-d’œuvre ?

Bien que je travaille pour le secteur privé, j’ai pris des positions fermes, au sein de ReA, contre le système. Mes détracteurs sont généralement à gauche. Ils devraient plutôt se focaliser sur leurs partis pouvoiristes. Quant à la belle voiture qu’on dit que je roule, elle est vieille de dix ans et n’est pas une Executive.

Quel serait votre message essentiel pour l’électorat du no 18 ?
Le no 18 a la lourde responsabilité de choisir quelle direction le pays doit prendre : continuer avec une poignée de privilégiés avec la complicité de partis traditionnels ou se diriger vers une vraie indépendance où c’est le peuple qui détient les pouvoirs. L’électorat du no 18 a le destin du pays entre ses mains.

Pourquoi avoir fait la sourde oreille à l’appel de Jack Bizlall pour un candidat unique de gauche ?
ReA appartient à ses 300 membres et le mandat du comité national est de présenter 60 candidats aux prochaines législatives et de commencer par la partielle. ReA a des valeurs fondamentales sur lesquelles elle ne fait aucune concession. C’est difficile de partager la même plateforme de ceux qui ne défendent pas les mêmes idées que les nôtres. ReA croit en la collectivité, pas en l’individualité. Pour être en alliance avec un parti, il faut que ses valeurs soient identiques aux nôtres.

 

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