
S’il admet que la réforme de la Basic Retirement Pension (BRP) a créé une situation difficile dans le pays et « qu’il y a de la colère et de la frustration, ce n’est pas une situation idéale, car il y a des gens qui avaient planifié leur pension à 60 ans, et maintenant, c’est un coup de massue pour eux, mais il fallait faire cette réforme ».
Le Junior Minister Kugan Parapen, lors de l’émission Au cœur de l’info, animée par Ashna Nuckcheddy-Rabot, le vendredi 20 juin, a avoué que la réforme de la BRP n’était pas dans le manifeste électoral de l’Alliance du Changement. Mais que celle-ci ne savait pas dans quel état était l’économie du pays. Pour preuve, il avance que la dette publique officielle était de 71,1 %, « alors que les vrais chiffres sont de 90 % en 2024/25 ».
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À la question de savoir pourquoi Moody’s et le FMI n’a rien fait contre le gouvernement sortant, Kugan Parapen a expliqué que ces deux organismes se basent sur les chiffres disponibles et ne s’ingèrent pas dans les affaires internes d’un État. Il a aussi déclaré que si ce gouvernement réalisait les promesses faites, le pays aurait été condamné à l’austérité. « Je sais qu’on subit l’impopularité, mais on a quand même réalisé quelques projets importants. » Il précise que ni le FMI ni Moody’s n’ont imposé à Maurice de prendre des mesures, « car notre dette publique a été créée par le Mouvement socialiste militant et sa mauvaise gestion de notre économie ».
Le Junior Minister précise que si le pays avait été dégradé par Moody’s, il y aurait eu un impact sur les investissements et le taux à l’emprunt aurait augmenté. Il ajoute que depuis 2014, Pravind Jugnauth, alors ministre des Finances, avait parlé de ciblage de la BRP, car elle devenait insoutenable. Et en 2017, il avait demandé à Étienne Sinatambou de présider un comité sur la réforme de la BRP et il avait soumis un rapport, « mais il y avait une dizaine de solutions impopulaires, dont l’éligibilité à 65 ans, mais le projet n’a pas eu de suite ».
Il rappelle que Moody’s a mis le pays sur un Negative Watch et que c’est la raison pour laquelle ce gouvernement a dû prendre des décisions pour éviter que le pays ne soit classé comme un Junk State. « On a dû stabiliser le pays économiquement et à ceux qui disent que si le Mouvement socialiste militant a fauté ce n’est pas au peuple de payer, je dis que c’est au pays d’assumer. »
Pour ce qui est du ciblage de la BRP, « ce ne sera que pour une période de cinq ans, car il fallait prévoir cet état des choses, mais aucun gouvernement ne l’a fait et nous sommes dans une situation d’urgence et nous devons renverser la tendance et avons pris des décisions drastiques. Sinon, ce sont les générations à venir qui feront les frais de la situation ». Kugan Parapen fait observer que « les allocations rattachées à la CSG n’ont pas été enlevées pour les personnes sur la liste sociale ».
Pour lui, la réforme de la BRP devait se faire, même si c’est un acquis. Concernant les deux comités qui doivent se pencher sur la réforme de la BRP, le gouvernement est ouvert aux propositions.
« On a un homme d’État à la tête du pays comme Premier ministre. Quand il tranche, il est difficile pour qu’il change d’avis. Pour lui, on agit au lieu de guérir », indique Kugan Parapen. Donc le gouvernement ne gèlera pas la réforme de la BRP.
Manif anti-réforme BRP : possible présence de ReA
Le Junior Minister affirme que ReA est un habitué de la rue, « la rue nou terin sa et il y aura surement des membres de ReA sur le terrain, surtout ceux qui font partie de notre aile syndicale, ce sera leurs responsabilités, mais il faut éviter qu’il y ait un deadlock ».
Kugan Parapen met en garde les organisateurs de cette manifestation contre la réforme de la BRP. « Il y aura ceux-là mêmes qui ont mis ce pays dans la situation dans laquelle il se trouve. Zot pou trap drapo, alor ki zot responsab, ena rapass ki pou fer le tour, ena loulou ki pou deguiz an mouton. »
Gel de la BRP et démantèlement du Welfare State
Si Ashwin Gudday de la General Workers Federation reconnait que l’ex-régime nous a légué une économie en berne, il plaide pour le gel de la réforme de la BRP, « du fait que ce gouvernement n’a pas de mandat pour le faire ».
Quant à Rajen Valayden, il a avancé que Navin Ramgoolam et son équipe savaient l’état réel de notre dette publique, « mais ils ont osé faire de la surenchère avec des promesses et aujourd’hui on constate que c’est le début du démantèlement de l’État providence et la situation s’apparente à de la malhonnêteté intellectuelle ».

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