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Kriti Nowbuth: celle qui a réussi sa scolarité sans passer par le collège

Peut-on se passer des murs de la classe, du tumulte de la cour de récréation, de ses amis et des enseignants pour apprendre ? Kriti Nowbuth l’a fait et de forte belle manière. À 17 ans, la jeune fille a même les qualifications pour… enseigner l’informatique ! Rencontre avec une jeune prodige. C’est une fille nature, décomplexée et aux ambitions mesurées qui s’est présentée à nous, accompagné de son père Vishal, pour nous raconter son aventure exceptionnelle. Trois ans de cela, Kriti Nowbuth tentait ce pari audacieux en choisissant d’apprendre à domicile, sous la férule d’un papa enseignant d’informatique. Son frère cadet et elle ont passé leurs examens de School Certificate (SC) avec trois années d’avance. « C’est à la portée de n’importe quel enfant. Il suffit d’imagination, de se fixer un objectif et d’y aller avec rigueur, discipline et détermination », lance la jeune fille de 17 ans. Tout a commencé le jour où elle a demandé à son père de l’aider à résoudre une équation mathématique niveau Form V. « Je me suis rendue compte que l’exercice était plutôt facile », se souvient Kriti. Un déclic se produit alors. Son père raconte. « Avec ma fille et mon fils, on s’est mis à réfléchir sur le temps perdu durant le voyage aller-retour au collège, les classes sans prof et d’autres temps à ne rien faire », dit-il. En 2013, alors qu’elle était en Form II à la SSS Hassan Raffa, Kriti et son frère, alors âgé de 13 ans, passent leurs examens de SC. « Ensuite, avec l’accord de mon père, nous avions décidé d’apprendre à domicile », raconte la jeune fille.

Discipline et rigueur

Alors que les ados aiment le trajet jusqu’au collège, les rencontres et les balades dans les rues, Kriti, elle, va s’employer à vivre entre les murs de sa maison, dresse un emploi de temps, se forge une discipline et une rigueur qu’elle applique dans sa vie quotidienne. « Je me levais plus tard que d’habitude, j’apprenais à ma guise. Mon père nous aidait dans tous les sujets, avec l’aide de l’Internet. À aucun moment, je n’ai ressenti le besoin d’avoir des amis. Mon véritable ami, c’était mon père », soutient l’adolescente. Sans doute l’absence de la figure maternelle, à cause d’un divorce, a permis à Vishal de se rapprocher davantage de ses enfants. Mais, ce dernier savait aussi que cette proximité pouvait donner lieu à une dépendance négative. « J’étais présent, certes, mais sans jamais pratiquer le ‘spoonfeeding’. Il fallait qu’ils trouvent en eux les ressources nécessaires pour faire face à cette nouvelle méthode pédagogique. Mais très vite, ils ont trouvé leur équilibre, car je n’imposais aucune discipline martiale. » Après le SC, Kriti décide de faire des études de médecine à Stanford, mais il lui fallait passer l’équivalence américaine du Higher School Certificate, le Standard Aptitude Test.

‘Youngest Female Instructor in the World’

Ce qu’elle réussit ! Cependant, à mi-parcours, elle change d’orientation pour se lancer sur les traces de son père, expert en administration de réseau Cisco. En 2015, elle s’inscrit aux cours dispensés par la Techno Women Association (TWO), un organisme dont les cours sont certifiés par Cisco Inc. « Au bout de trois mois, j’avais mon certificat de ‘Networking Engineer’, de Cisco. Mais comme je suis encore mineure, je ne peux pas enseigner », indique-t-elle. Qu’a cela ne tienne. Kriti ne désarme pas. Invitée par Cisco Inc. à Bloemfontein, en Afrique du Sud, par le biais de TWO, elle y décroche le titre de Youngest Female Instructor in the World. Après cette conférence, elle s’inscrit en licence de droit afin, dit-elle, « de comprendre la nature humaine, ses comportements en société ou seul. Je pense que l’informatique, sans oublier les réseaux sociaux, qui avance à pas de géant, se heurte aussi à la problématique des droits et libertés des citoyens. » Pour Kriti, qui refuse de parler de miracle dans son évolution, « les individus peuvent tout accomplir, à condition de garder les pieds sur terre, de se discipliner et d’avoir ‘the right person’ à leurs côtés. On peut avoir des parents modestes, mais il suffit qu’ils vous motivent pour que vous sentiez en confiance. » Dans quelques mois, elle se rendra à Berlin, en Allemagne, où elle présentera un projet d’envergure internationale qui, elle souhaite, fera rayonner l’île Maurice. « Qui ne tente rien, n’a rien », lâche-t-elle.
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