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Krishna Vydelingum : le rotin, c’est son business

Plus connu comme Nanda dans la région de Quatre Bornes, Krishna Vydelingum est parmi les derniers fabricants de meubles en rotin à Maurice.

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Il estime que malgré le potentiel énorme dans cette filière, c’est un métier en voie de disparition. Son entreprise, ‘Nanda Rattan Furniture’, existe depuis plus de 33 ans. Rencontre dans son atelier à Paillotte.

Parmi ses gros clients, il faut compter l’hôtel Hilton Mauritius Resort and Spa.

Lundi 27 mars 2017. Il est presque 18 h 30. Nanda tresse encore des rotins, revêtu de son tablier d’artisan. Tous les jours, y compris les week-end, il est à son poste. C’est à 5 heures qu’il se réveille. Après avoir aidé sa femme à faire le ménage à leur domicile à Quatre Bornes, il se met au travail à partir de 8 h 30 dans son atelier situé à Paillotte. « Puisque je n’ai aucun employé, je travaille jusqu’à 19 h 30 tous les jours pour pouvoir respecter les commandes », dit Nanda.

Un set de sofa : entre Rs 25 000 et Rs 45 000

Son activité au quotidien : fabriquer et réparer des meubles en rotin. Selon ce dernier, les meubles en rotin sont désormais considérés comme un luxe. Les Mauriciens, dit-il, sont de plus en plus nombreux à faire la différence entre un produit en rotin et celui importé. « Les meubles importés sont jolis et sont de différents modèles mais très souvent, ils ne sont pas durables, comparés aux meubles fabriqués en rotin », explique-t-il. « Un set de sofa avec une table de milieu peut varier entre Rs 25 000 et Rs 45 000 », indique-t-il.

Ses clients sont principalement les particuliers dans la région de Quatre-Bornes. Parmi ses gros clients, il faut compter l’hôtel Hilton Mauritius Resort and Spa. « Chaque année, je fais les retouches de leur mobilier en rotin. Parfois, je livre aussi des nouveaux meubles à l’hôtel », avance Nanda. Ses revenus mensuels oscillent entre Rs 40 000 et Rs 50 000.

Son parcours

« J’ai appris les techniques de ce métier avec mon oncle. Après le CPE, je l’ai rejoint dans son atelier pour l’aider. J’ai aussi travaillé dans d’autres ateliers. Au fil des années, j’ai développé une passion pour le métier », raconte notre interlocuteur. Chaque mois, il dit avoir sept à huit clients pour des travaux importants. « Hormis de fabriquer des meubles sur commande, je répare aussi les meubles en rotin », soutient ce dernier.

Cherté de la matière première

Le plus grand défi auquel Nanda fait face est le coût élevé de la matière première. « J’achète les rotins auprès d’un fournisseur et le prix ne cesse d’augmenter d’année en année. Il y a 5 ans, le rotin se vendait à Rs 4 000 le ballot de 12,5 kg, aujourd’hui il faut compter plus que le double, soit Rs 8 500 pour le même volume », déplore-t-il.

D’où son projet d’importer les rotins directement de l’étranger sans passer par des intermédiaires sur le marché local. « Cela me permettra de fabriquer plus de meubles et à des prix compétitifs », fait-il ressortir. Selon lui, il y a environ 40 fabricants de meubles en rotin à Maurice. «C’est un métier qui est en voie de disparition. Les fabricants actuels sont les dernières générations à exercer ce travail. Les jeunes ne sont pas intéressés », fait-il ressortir.

Père de deux garçons

Âgé de 51 ans, Nanda est marié et père de deux garçons âgés de 25 ans et 18 ans. « C’est grâce à ce métier que j’ai pu financer leurs études et soigner ma famille », soutient-il.

Cependant, précise-t-il, ses enfants ne sont pas intéressés à prendre la relève de son entreprise. Selon notre interlocuteur, la patience et la passion sont les deux maîtres-mots pour exercer ce métier. « Si on n’éprouve pas un amour pour ce métier, on ne pourra jamais y arriver. D’autre part, il faut avoir de la patience parce que c’est un travail qui requiert beaucoup de temps et de précision», confie l’artisan.

 

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