Kreshna Appulasami : de majordome à entrepreneur

Après un long parcours dans l’hôtellerie, Kreshna Appulasami a décidé, du jour au lendemain, de se mettre à son compte. C’est ainsi qu’il a créé, en 2015, son entreprise, Kreshna Happy Ours.

Kreshna Happy Ours… le nom de l’entreprise reflète l’état d’esprit de son créateur. Kreshna Appulasami, 36 ans, a toujours songé à créer une société ayant le mérite de produire des aliments sains. Pour atteindre son objectif, l’homme n’a pas manqué à sa parole. Il s’est lancé dans la production et la vente d’un produit qu’il affectionne tant : le jus panacon. Il avait l’ultime conviction qu’il fallait permettre à plus d’un de profiter des bienfaits de cette boisson.

Si aujourd’hui Kreshna Appulasami porte l’habit d’entrepreneur, quatre ans auparavant il revêtait celui de majordome, à Paris, enchaînant les plus grands palaces parisiens grâce au Reso 67. « Je suis entré dans le secteur hôtelier à l’âge de 18 ans, n’ayant que le School Certificate en poche. J’ai suivi pendant deux ans un stage à l’hôtel Les Pavillons, qui s’appelle maintenant LUX* Le Morne. J’ai également travaillé dans d’autres hôtels comme le Club Med à Maurice. Puis j’ai pris de l’emploi sur des bateaux de croisières, occupant des postes comme celui de serveur, de réceptionniste, de valet de chambre et de barman », raconte-t-il.

En 2013, il a reçu une offre d’emploi comme majordome au Club Med de Valmorel. Quatre mois plus tard, il est monté à Paris où il a travaillé dans des hôtels comme le Prince de Galles. En 2015, croyant faire un simple passage à Maurice, il est resté pour de bon. « Car j’avais rencontré celle qui alait devenir ma future épouse », confie Kreshna Appulasami.

Une évidence

Le choix de créer son entreprise était une évidence. « Je ne voulais pas retourner dans l’hôtellerie car après 18 ans de service, j’avais besoin de ma liberté », explique-t-il. Il raconte cependant comment lui est venue l’idée de commercialiser le jus panacon. « Je n’avais l’occasion de déguster le panacon que lors des célébrations lorsque ma belle-mère en préparait pour le Cavadee. Je trouvais dommage de ne pas pouvoir le savourer au quotidien car c’est une boisson saine et énergétique. Légèrement épicée, elle est aussi rafraîchissante. Elle peut également être servie chaude comme une tisane. On y trouve du tamarin, du limon, de l’orange, de la cardamome et du gingembre », détaille-t-il.

C’est comme cela qu’en 2015 a mûri l’idée de faire d’une pierre deux coups en faisant profiter de cette boisson aux autres tout en ayant un gagne-pain. Tandis que Kreshna Appulasami se lançait dans la création de son réseau de clientèle auprès des boutiques et des snacks, son épouse Vanessa s’attelait, de son côté, à la préparation de la boisson chez elle.

« On prépare le panacon le soir. On le met au frais et il est livré le matin aux boutiquiers », indique l’entrepreneur.

Si à ses débuts il ne vendait que cinq boissons par boutique pour quatre jours, sa vente a nettement augmenté depuis. Aujourd’hui, il vend 20 boissons tous les deux jours par boutique. Il livre ses produits à une quinzaine de boutiques. On y trouve des contenants de verre de 300 ml ainsi que des bouteilles de 250 ml et celles d’un litre. Les boissons sont offertes au prix consécutif de Rs 12, Rs 13 et de Rs 35. « J’ai des retours positifs. Les gens achètent ma boisson parce qu’elle est sans conservatifs et donc totalement bio », lance fièrement Kreshna Appulasami.

Prochaine étape : agrandir son entreprise en exposant ses produits dans les grandes surfaces et  davantage de boutiques de l’île. « J’attends simplement le système de codes-barres qui sera introduit incessamment par la Chambre de commerce et d’industrie pour livrer mes produits aux supermarchés. Sans codes-barres, j’aurais des frais supplémentaires à payer », souligne-t-il.

Et pour satisfaire sa clientèle, il pense proposer une déclinaison de saveurs. « Je mise surtout sur la pomme et l’ananas qui se marient bien avec la cardamome. » L’entrepreneur voit encore plus grand pour sa société mais il remet ses ambitions à plus tard. « J’ai en tête de proposer, en sus du jus, un menu sain, bio et frais, composé de salade et de pain. Mais ce ne sera pas pour l’instant. »