La première édition de Kitchen Battle oppose seize candidats. En attendant le coup d’envoi, nous vous présentons quatre d’entre eux. La passion pour la cuisine est, pour eux, une histoire de famille.
Carleen Tse Rai Wai : Une touche-à-tout en cuisine
Carleen Tse Rai Wai, 26 ans, est ingénieure agroalimentaire. L’amour pour la cuisine est dans son ADN car sa famille paternelle est propriétaire d’un snack.
Elle raconte qu’elle agissait comme commis de cuisine avec sa mère à 10 ans. Pendant sa scolarité, elle a opté pour Food and Nutrition comme matière. Ce qui lui a permis d’acquérir les bases de la cuisine et de la pâtisserie. Durant ses années d’études, elle a développé davantage sa passion.
« J’aime pouvoir m’exprimer, laisser ma créativité me guider sans limites et partager mes découvertes culinaires. Pour moi, la cuisine est avant tout une question de partage. Cela me permet aussi de me déconnecter et de déstresser », indique-t-elle.
C’est une touche-à-tout en cuisine. « J’aime manger différents plats de différentes cultures. » Ainsi, parmi ses plats signatures, on trouve le bœuf bourguignon, le porc croustillant et le poke bowl.
Carleen Tse Rai Wai est sans cesse en quête de nouvelles aventures à vivre et a voulu tenter sa chance au concours Kitchen Battle. « J’ai gagné le concours de pâtisserie Cuisine Essentielle en 2015. J’ai donc voulu revivre un deuxième concours culinaire, avec l’adrénaline qui y est associée », explique la jeune femme.
Son expérience devant le jury de chefs pour les auditions lui a d’ailleurs beaucoup apporté d’ores et déjà. « Je voulais les épater avec un plat salé associé à du chocolat noir pour partager une expérience culinaire que j’avais vécue auparavant. Je voulais aussi voir leur réaction et avoir leurs commentaires sur ma façon de préparer le plat. C’était une très bonne expérience », souligne l’ingénieure agroalimentaire. Le jury lui a donné des conseils et a suggéré qu’elle ajoute un liant à son plat, avec un jus de coques de crevettes par exemple.
Déterminée, elle entame les « battles » sereine. En attendant, Carleen Tse Rai Wai confie faire des essais pendant son temps libre. « Selon ma famille et mes proches, mon point faible serait la présentation de mon assiette. »
C’est une remarque qu’elle prend au sérieux.
Emmanuel Lisette : Il rêve d’ouvrir son restaurant
La cuisine fait partie intégrante du quotidien d’Emmanuel Lisette. L’étudiant de 19 ans en première année de Culinary Arts à Polytechnics Mauritius, domicilié à Saint-Paul, indique qu’il a pris connaissance de la tenue de Kitchen Battle par le biais de son chargé de cours. Ce dernier porte aussi la toque de chef.
« Il nous encourage souvent à participer aux concours culinaires organisés à Maurice. L’objectif est de développer davantage nos aptitudes. Nous avons été un groupe de six amis à envoyer notre candidature à Kitchen Battle. Je suis content d’avoir été retenu car ce sera un nouveau défi. »
Emmanuel Lisette a présenté une purée de pommes de terre et un poulet à l’ail et au miel pour la première phase de sélection. « C’est un plat que j’apprécie et que je prends plaisir à préparer à la maison », dit-il. Il participe à Kitchen Battle en vue d’échanger avec le jury de professionnels et les autres candidats.
« Si je remporte le concours, je serai heureux et ce sera un atout pour ma carrière. Si je perds, je partirai avec une riche expérience et des souvenirs. Ne dit-on pas que l’important est de participer », confie-t-il.
C’est un passionné de cuisine depuis l’enfance. Il doit sa passion à sa mère, qui est un fin cordon-bleu. « Quand mes cousins et moi étions petits, nous aimions jouer aux cuisiniers. Le “rocksand” et les cailloux étaient nos ingrédients. J’accompagnais aussi ma mère dans le restaurant où elle travaillait. J’admirais la mise en place des aliments », dit-il avec un soupçon de nostalgie.
Il opte ainsi pour la matière Food & Nutrition en Grade 10 au collège Adventist. Il n’obtient pas les Credits nécessaires pour passer en Grade 12, après sa seconde tentative aux examens du School Certificate. Un enseignant l’encourage à poursuivre ses études à Polytechnics Mauritius.
Après ses études, Emmanuel Lisette souhaite suivre des stages dans le circuit hôtelier et dans des restaurants afin d’apprendre les multiples techniques et la palette de cultures culinaires. « Mon rêve est d’ouvrir mon propre restaurant », conclut le jeune homme.
Umair Mungloo - Son atout : une expérience internationale
À 23 ans, Umair Mungloo a parcouru bien du chemin dans le domaine culinaire. Il veut aller plus loin en participant à Kitchen Battle. « Ce concours culinaire repose sur un concept intéressant et différent des autres organisés précédemment à Maurice », dit l’habitant de Vacoas.
Il était en voiture avec un ami quand il a entendu la bande publicitaire pour les inscriptions à Kitchen Battle. « Mon ami m’a encouragé à envoyer ma candidature et j’ai voulu tenter ma chance. » Il a épaté le jury de la Mauritian Chefs Association avec un carpaccio de crevettes. Son expérience internationale sera un atout dans Kitchen Battle.
Umair Mungloo doit sa passion pour la cuisine à Top Chef, une émission de la télévision française. Il a le déclic à l’âge de 15 ans. Il donne également un coup de main à sa mère pour la préparation des repas. « Elle travaillait dans un restaurant. Je l’accompagnais pour découvrir le domaine de la restauration. J’ai commencé à mettre la main à la pâte et j’allais aussi à l’école. Mais l’appel de la cuisine a été plus fort. »
Umair Mungloo met un terme à sa scolarité en Grade 11. Il suit un cours en informatique, puis un autre en hôtellerie. Il a aussi l’occasion de suivre un stage de six mois dans un hôtel.
En 2017, il veut acquérir plus d’expérience en dehors de Maurice. Il signe alors un premier contrat de neuf mois sur un paquebot de croisière. Il y exercera comme cuisinier. Le jeune homme enchaîne avec un nouveau contrat, dont trois mois de stage dans un restaurant semi-gastronomique sur une des îles de l’archipel des Bahamas.
« J’ai participé à un concours international de cuisine sur le paquebot. Et j’ai remporté le deuxième prix. J’avais proposé des “nachos” au bœuf braisé, accompagné d’une salsa et de guacamole. Les six meilleurs candidats ont eu la chance de travailler dans l’archipel des Bahamas. »
Umair Mungloo fait preuve de rigueur. Il apprend les techniques pour travailler avec des produits de qualité. « Sur la croisière, l’équipe préparait le repas pour 600 à 1 000 personnes pendant un service de deux heures. Pour le même nombre d’heures, on devait réaliser 10 à 15 plats pour le restaurant semi-gastronomique », explique-t-il.
En avril 2019, il retourne à Maurice et prend de l’emploi comme sous-chef. Après avoir fait une allergie sévère à des produits détergents, il évolue dans un autre département du même restaurant. Il est aujourd’hui Food & Beverages Manager et Administration Officer.
D’autre part, il a réalisé son premier court-métrage pour une compétition organisée par la Mauritius Film Development Corporation. Umair Mungloo a également développé un jeu sur mobile pour son groupe d’amis.
Vel Catacoopen : Du professionnalisme en cuisine
Il est discret et timide. C’est devant les fourneaux qu’il s’exprime le mieux. Vel Catacoopen est gérant d’une cantine au Cybertower 2, à Ébène, depuis huit ans. La gestion du temps, du stress et de l’hygiène est son maître mot en cuisine.
À 48 ans, c’était pour lui un défi personnel de participer à son premier concours culinaire d’une telle envergure. La pression ne lui fait pas peur. Il gère une équipe de quatre personnes qui sort près de 500 repas par jour.
Inspiré par sa mère, il s’imprègne depuis tout jeune de cette discipline culinaire qui, aujourd’hui, rythme son quotidien. « J’ai commencé en cuisine à l’âge de 8 ans. Je devais préparer des omelettes pour mon petit frère et ma petite sœur. C’était leur déjeuner pour l’école quand mes parents allaient travailler », raconte Vel Catacoopen.
À l’âge de 16 ans, pendant les vacances, il travaille dans les restaurants du quartier. Lorsqu’il quitte le collège, c’est dans ce domaine qu’il décide de s’orienter. Il commence comme « kitchen helper » dans un restaurant et finit chef à 24 ans. Puis, il gère son propre restaurant à Rose-Belle. Aujourd’hui, c’est pour ses clients, ses cousins et sa famille qu’il cuisine le plus souvent, tout en gérant une cantine.
C’est un amoureux des saveurs, du parfum des cuissons, des herbes et des épices. Ses spécialités sont d’ailleurs les « sept caris » style tamoul, les barbecues et le tandoori. Ses plats signatures sont des poissons grillés et des papillotes de poisson. Il a d’ailleurs remporté des petits concours de street food à sept reprises. « Comme je gère une cantine, je veux que mes clients sachent qu’ils achètent leurs mets dans un lieu de confiance », assure-t-il.
Outre la présentation de son plat, un filet de poisson salé à la sauce de feuilles de cari poulet, sa tenue a impressionné le jury dès ses premiers pas dans la pièce, le jour des auditions. Il était vêtu de son complet de cuisinier, un filet à cheveux sur la tête et une cuillère dans la poche. L’un des membres du jury lui a lancé : « L’hygiène est primordiale pour vous. »
« J’ai eu un gros coup de stress devant le jury au début, puis j’ai réussi à me détendre, grâce à leur savoir-faire et leur expérience », avoue Vel Catacoopen. Pour lui, nul besoin de préparatifs pour la prochaine étape, il mettra à profit ses connaissances culinaires. « Je fais confiance à ma capacité de cuisiner. »
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